Chapitre 19

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Musique:

Duncan Laurence - Arcade (Loving You Is A Losing Game) (Lyric Video) ft. FLETCHER

Je vivais mes meilleurs jours à tes côtés. J'en oubliais même ma maladie. Tu me faisais rire, sourire et tu m'aimais. Je ne demandais rien d'autre. Je ne demandais rien d'autre à part ta présence à mes côtés. Mais la maladie était revenue et mon cœur artificiel m'avait complétement lâché. Me revoilà à la case départ. Branchée à des machines qui m'aidaient à respirer et forçaient ce cœur à battre. Clouée dans un lit d'hôpital, j'entendais les enfants rires dans les couloirs, sans qu'ils ne doutent que la mort règne juste à côté. Plongée dans un coma artificiel pour me maintenir en vie, j'entendais les pleures de mon père et tes pleures. J'étais déchirée, je me haïssais car je ne pouvais te prendre dans mes bras ou te dire « je t'aime ». J'en étais incapable.

J'étais un déchet.

J'étais enfermée dans un cocoon mais ta voix était mon rayon de soleil. Celle de mon père et celle de Hitch aussi. Je me sentais heureuse et je savais que vous ne m'abandonnerez jamais.

Puis...

Un jour tu m'as dit quelque chose...

« Je t'ai déposé une lettre qui te raconte mon choix. S'il te plait ne te mets pas en colère face à ce que je vais faire car c'est mon choix, mon rêve... Je le fais car je t'aime. »

Un baiser sur mes lèvres puis ta main sur ma joue s'était subitement éloignée. Tu es parti.

Armin ? Ou allais-tu ?

J'avais envi de sortir d'ici pour te suivre, savoir ce que tu allais faire et j'ai compris.

Voilà pourquoi tu me posais toutes ces questions ? Le donneur ne doit pas présenter d'anomalie respiratoire ou liée au cœur ? Que le donateur devait avoir le même groupe sanguin ? Que je devais t'aimer malgré les choix ?

Je m'étais réveillée. J'avais ouvert les yeux et j'étais tombée dans le regard de mon père qui m'avait serré contre lui. Je ne savais pas trop ce qu'il se passait mais je respirais. Je respirais sans machine. Ma peau me tirait au niveau de la poitrine alors j'avais regardé. Ma cicatrice était fraîche, elle montrait qu'on m'avait opéré ressèment.

J'ai compris.

J'avais compris que le cœur qui battait en moi était le tiens.

J'avais compris en voyant le regard de tes parents et lorsqu'ils  avaient écouté ton cœur qui battait joyeusement en moi.

Tu avais laissé une lettre que j'avais lu en pleurant, me disant que la maladie te détruisait chaque jour. Ton désir de voyager dans ce monde ne se réaliserait jamais car tu ne voulais pas rester enfermé dans un fauteuil roulant. Quand j'avais été plongé dans un coma, ça avait été le déclic pour toi. Il me fallait un donneur ou je mourrais. En réalité, tu avais cette idée bien avant que je ne subisse ceci. Tu l'avais quand je t'avais dévoilé ma différence.

Tu avais déjà prévu de mettre fins à tes jours pour me sauver.

Je t'ai haï pour ça. Si j'avais pu, je t'aurais surement giflé, secoué pour te réveiller et de changer d'idée mais tu es tellement têtu Armin.

Tu m'as donné ta vie pour que je puisse vivre.

Tu vis en moi désormais.

Tu fais partie de moi.

Je ne pourrai jamais te rendre ce que tu m'as donné mais je te promets de vivre chaque instant comme si c'était le dernier. Je te promets de sourire et d'être heureuse car tu es là. Tu ne m'as jamais abandonné et je ne t'oublierai jamais.

Car on s'est fait une promesse toi et moi.

C'est pour toujours.


















10 ans plus tard.

-        Vous avez une très belle écriture ! sourit la vieille dame. Et votre histoire est incroyable... D'ailleurs le dessin de la couverture est magnifique ! C'est vous ?

-        Merci, sourit Annie en signant son roman avant de le lui rendre. Et oui, c'est un autoportrait. L'artiste qui l'a réalisé est très talentueux.

-        C'est lui ?

L'autrice lui fit un clin d'œil. 

Après avoir fini de signer des centaines de romans, la blonde replia ses affaires. Elle fut remerciée par le gérant de la bibliothèque.

-        Maman !

Annie tourna sa tête vers la petite tête blonde qui courra à toute vitesse vers elle.

-        Mon cœur, sourit cette dernière en serrant son fils contre elle. Ne me dis pas que tu as encore filé ente les doigts de ta marraine ?

-        Je hais ce gosse, dit Hitch en arrivant, essoufflée, mains sur les genoux.

-        Thomas, on avait dit quoi ? dit Annie en fronçant des sourcils. Tu restes à côtés quand il y a du monde.

-        Mais... y'a personne là ! bouda le petit.

La blonde leva ses yeux au ciel, souriant avant de le prendre dans ses bras.

-        Même, je veux que tu restes à côté de ta marraine, d'accord ?

-        Tu es de garde cette semaine ? demanda Hitch en arrivant.

-        Oui, dit Annie en tirant sa sacoche sur son épaule avant de sortir du magasin, avec son fils dans les bras. Marlowe n'est pas encore rentré ?

-        Non, réunion. Je vais devoir attendre... D'ailleurs faut que j'y aille, j'ai une tonne de choses à faire. Bonne soirée les pétasses !

Garant la voiture le long du trottoir. Annie referma la portière et aida son fils à descendre. Ils marchèrent main dans la main vers la plage où le soleil commençait à se coucher. Les rayons orangés tapissèrent avec douceur leur visage tandis que le vent s'engouffrait calmement dans leurs cheveux.

-        J'aime bien cet endroit, dit Thomas en contemplant l'océan.

-        Car il est rempli de secrets et de choses extraordinaires.

-        Plus tard, je ferai le tour du monde !

-        Tu emmèneras ta vielle maman ? sourit Annie en le regardant.

-        Oui ! s'exclama le petit.

Faisant demi-tour, le petit garçon exposa tous ses projets, sautillant sur place sous le regard attendrit de sa mère.

Par fois je me demande si cet enfant ne tient pas de toi. Il a les mêmes yeux et cette même détermination.


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J'ai tout donné les gars.

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[Aruani] AlwaysOù les histoires vivent. Découvrez maintenant