6.Agrément

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Les bottes sur quelques pavés, les vêtements ensanglantés, le regard déterminé, le pas violent. Les gens le regardèrent alors, Alex commença à jouer la comédie : Il boita alors qu'il n'avait pas mal, fit l'essouflé alors qu'il ne l'était pas, et continua son chemin. Il allait dans l'hôtel de ville, et en y entrant, il remarqua l'architecture impressionnante et colorée du bâtiment. Il marcha en "boitant" jusqu'à un guichet où se tenait un homme bien habillé, une sorte de costard bleu noir... Alex le regarda de haut :
- Bonjour ? Je viens pour la prime.
L'homme ample, se redressa et regarda aussi Alex en le jugeant et en parlant d'un ton hautain et moqueur :
- Oh, un chasseur de prime... Vous désirez ?
Alex fit un mouvement de fatigue de sa tête :
- Je suis là pour la prime que l'empereur a lancée.
Le double menton de l'homme derrière le guichet se redressa en même temps que lui, il leva les sourcils :
- Oh... Comme c'est fâcheux, je ne vois pas de preuves sur vous attestant de véracité de vos propos.
Dit il d'une voix hautaine et sarcastique, souriant fier de lui en tapotant de son ongle limé la vitre qui les séparait.
Alex fronça les sourcils, grognant et montrant les dents comme un animal enragé. Il chercha dans son sac et frappa la vitre avec la tête ensanglanté de la tueuse de Moscou :
- ET MAINTENANT CONNARD ?
Le secrétaire fut si terrifié qu'il tomba à la renverse tellement le sursaut était intense.
La vitre s'était presque brisée, et des morceaux de verre étaient répandus partout sur le costume élégant du secrétaire. Il répondit en bégayant :
- O-oui... j-j'arrive !
Il appuya sur un bouton rouge et envoya Alex à l'étage, il marcha en direction d'une grande pièce sous la coupole.
Quelqu'un ouvrit, il était habillé en chemise de nuit et avait un verre de vin à la main, il était ridé et souriant :
- Très cher, que puis-je faire pour vous ?
Dit-il d'un ton assuré et manièré.
Alex leva un sourcil, la tête coupée à la main en la regardant :
- Euh... Je suis là pour la prime.
Le riche dirigeant la regarda :
- Oh, je vais sortir trois verres dans ce cas !
Il explosa de rire en faisant entrer Alex dans la pièce.
Alex s'assit sur un fauteuil luxueux en face d'une table et d'un siège encore plus luxueux et incrusté d'or, dans lequel s'assit l'inconnu :
- Je me présente, empereur Rudolf.
Disait-il en servant du vin dans une coupe à Alex, qui répondit étonné :
- Euh... Alex.
L'empereur sourit :
- J'imaginais un peu plus de réactions que cela, mais personnellement je vous connais déjà, on ne cesse de me conter vos exploits. Vous êtes arrivé il y a deux jours n'est-il pas ?
Alex acquiesça, et tandis que l'homme lui tendait la coupe, il posa la tête sur le bureau et prit la coupe dans sa main.
L'empereur reprit avec assurance en lui donnant aussi sa prime dans la poche de son gilet pare-balles :
- Je pense que vous avez une bonne influence sur cette ville malgré vos méthodes assez... Directes. Alors que diriez de vous de prendre la place de votre prédessesseur ? Vous pourriez ainsi...
Alex remarqua que la tête était tournait vers lui, elle semblait le regardait, le stress lui commanda de la tourner vers l'empereur tout en le regardant et en aquiescant, sans écouter.
Alex le coupa :
- Génial, je suis le chef de cette guilde de pégus alors ?
L'empereur leva les sourcils :
- Euh... Oui.
Alex but son verre en une traite, puis serra la main énergiquement en lui disant que "ça allait être nickel".
Il allait maintenant retrouver sa guilde, il traversa la porte du bar, et alla près du comptoir, tout le monde le regarda.
Un homme se décida à se lever en prenant tout son courage avec lui. C'était un petit mercenaire avec de la terre sur la peau et deux couteaux accrochés vers ses hanches :
- Hey toi ! Où est Nikolai ?
Alex tourna la tête vers lui :
- Mort. Je suis le nouveau chef de cette guilde.
Tout le monde éclata de rire en balançant leur bière partout sur le sol tellement ils étaient saouls. Tout le monde sauf ce petit homme :
- Et si je te tue étranger ?
Alex sourit de toutes ses dents et effraya la plupart des gens dans la pièce, il parla d'un ton diabolique :
- Oh, mais tu peux essayer.
Alex le remarqua sortir un couteau d'une poche dans son dos et était prêt :
L'homme se jeta sur Alex avec sa lame à la main, il lui attrapa le bras, le désarma, le mit sur le comptoir et planta son propre couteau dans la main de son agresseur à travers le bois. Celui-ci hurla de douleur dans toute la pièce, pendant qu'Alex rigolait, il débouchona une bouteille d'alcool et lui versa sur la main pour le faire crier plus fort.
Et il rigolait... Tout le monde avait peur, jusqu'à ce qu'un homme capuché se lève et crie :
- Ça suffit !
Alex le regarda en grognant :
- Qu'y a-t-il mon frère, le spectacle ne te plaît pas ?
L'homme enleva son capuchon, se qui laissa entrevoir un cobra tatoué sur son épaule gauche, et reprit de façon charismatique :
- J'accepterai volontié de travailler pour toi si tu nous traite comme des humains Alex !
Les autres hochèrent la tête et se rangèrent derrière l'inconnu. Alex souleva son légendaire sourcil, mais était plus étonné que déçut :
- Et, quel est ton nom ?
Il sembla déstabilisé :
- Je m'appelle... Appelez moi Karl.
Alex retira le couteau de la main du semi-homme, qui poussa un crie étouffé. Alex lâcha un petit ricanement :
- Bien, ma première action en tant que chef sera d'autoriser seulement deux verres par jour, et ma seconde, nommer ce Karl comme mon Second.
Tout le monde cria dans la pièce et se battèrent, mais Karl suivit Alex qui sembla quitter celle-ci. Le nouveau maître de la guilde qui se sentait suivit mit un couteau sous la gorge de Karl :
- Je sais pas ce que tu veux mon frère mais je viens de te nommer Second, alors sois digne de ça, en commençant par ne pas me suivre dans mes quartiers !
Il rit :
- Vous habitez dans un bar ?
Alex soupira en aquiescant tout en rangeant son couteau :
- Bon fais ce que tu veux, mais coordonnes tous ces péquenots pour nous faire du fric à nous et à la guilde.
Alex rentra chez lui, et posant ses affaires en s'endormant dans son lit, il se rappela d'un détail dérangeant :
Un cobra, tatoué sur l'épaule de ce "Karl". Cela lui rappelait quelque chose de singulier et d'important...

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