8.Fou ?

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Le ciel toujours grisâtre éclairait de loin la terre qui de la même couleur, semblait le refléter, telle une sorte de miroir infernal. Karl, bien que fort d'esprit n'avait d'yeux que pour le corps éventré et ensanglanté qu'Alex décapitait doucement. Alex avait beau lui criait comme ce spectacle était beau, le jeune tatoué ne pouvait pas défaire ses yeux du cadavre; Et entendait la voix d'Alex comme une sorte d'écho démoniaque. Ce n'est qu'une ou deux heures après, après qu'Alex eut déplacé le corps... Que Karl détourna les yeux de la marre de sang sur le béton et les pousses verdâtres. Il ne réalisait ni le temps qui s'était écoulé, ni l'endroit où il se trouvait. Mais il savait, il savait que ce qu'ils avaient fait était diabolique...
Alex lui, était heureux, il puisait son bonheur dans le sang de ses victimes, mais pas dans le sien. Il était si enragé quand quelque chose ne se passait pas selon sa volonté, qu'il tuerait toute la Terre entière si cela pourrait le faire arriver à ses fins.
Karl reprit ses esprits, avança vers la maison en esquivant la flaque écarlate, puis monta les marches : Le pilier qui avait été brisé par le chien formée une sorte de grimace perpétrée par cette maison blanche, délavée et sale. En entrant, on voyait des tripes ayant été répandues dans un coin, ramassées au balet. Une trace rouge, semblable à celle d'un pneu sur la route. Mais il s'agissait là d'une sorte de chêne, et non pas d'une trace de voiture. Elle allait jusqu'à une armoire fermée à la droite de Karl, du sang en avait coulé mais ne coulait plus. Une porte s'ouvra à sa gauche : C'était lui, Alex, la machette de Julius à la main, un sourire sur les lèvres, et du sang sur les mains et le long de son bras gauche. Il était torse nu, Karl avait rarement vu quelqu'un d'aussi massif et musclé. Il parla avec sympathie mais et d'un ton grave :
- Tu ne parlais plus camarade, j'ai été obligé de cacher le corps vois-tu ?
Karl regarda le sol, ferma les yeux, attendit, les rouvra... Puis répondit d'un ton plus calme que ce dont il avait l'air d'être :
- Oui, je vois, et pourquoi cette lame à la main ?
Alex la regarda dans sa main droite et sourit d'un air satisfait :
- Elle me plaît bien cette machette, je vais la garder ! Dit-il en gloussant silencieusement. Il prit un sac au palier de la porte de la salle de bain de laquelle il était sorti. La transparence du sac laissait apercevoir les yeux et la bouche grands ouverts de la tête du cadavre... Une image que Karl n'enlèvera jamais de son esprit. Alex sourit encore posa ce sac répugnant sur une table proche de sa droite, et remit ses affaires sombres. Karl se remit en route, recharga son arme et essaya de suivre Alex. Il n'y eut pas un seul mot sur le chemin, Alex était énervé, Karl le sentait mais il ne savait pas pourquoi...
- Sûrement sa blessure à l'épaule.
Pensait-il.
On pouvait voir un vieux taudis tout près, en bas d'une colline, du tissu et du cuir comme toit. Une tante de nomade, en s'y approchant, Alex commençait à grogner de douleur; et il tomba.
Tout sembla se passait au ralenti pour Karl qui le rattrapa tant bien que mal et le traîna jusqu'à cette cabane de cuir... Dans la foulée et le stress, il arracha le rideau d'entrée, calla Alex sur un tapis coloré et regarda autour :
Une vieille ermite les regarda alors, plissa les yeux en regardant Alex, puis hochait la tête en préparant des choses. Karl cria alors de l'aider, et l'ermite sourit en lui répondant avec calme qu'il le faisait. Le jeune serpent enleva l'armure de son frère d'arme et remarqua un autre homme mourant à côté dans l'autre pièce... Il toussait et agonisait, Karl porta Alex, le mit sur la table au milieu du sol tapissé et attendait la vieille femme. Elle arriva avec une concoction douteuse, un bol en bois et un bocal noircit et brillant verdâtre. Elle paraissait inquiète, Karl lui adressa la parole d'un ton tout aussi inquiet :
- Ça va ? Vous pensez pouvoir le sauver ?
La vieille femme sourit et lui répondit du même ton :
- Cela dépendra de lui, ça s'est infecté, et je n'ai pas d'antibiotique... Mais j'ai autre chose de plus... Approximatif mon beau petit.
Karl hocha la tête le regard déterminé :
- Faites le je vous en prie.
La vieille ermite ferma les yeux, ouvra un tiroir munie d'un cadenas; et en sortit une dague de la même couleur que le bocal. Elle marmona :
- Ainsi soit-il.
Elle prit son bocal dans sa main gauche et sa dague dans la droite en allant dans l'autre pièce.
Karl s'approcha et décala le rideau pour voir la scène : La vieille dame égorgait l'homme mourant en récoltant son sang dans son récipient infernal... Karl sursauta et se rapprocha d'Alex en se méfiant.
Elle s'approcha, posa sa dague, se rapprocha de Karl en lui chuchotant :
- Est-il violent de nature ?
Karl fut surpris de la question et lui répondit tout en baissant le ton :
- Oui, je crois qu'il est fou...
Le sourire de la femme s'effaça, elle dit à haute voix pour être sûre que Karl entendrait, en posant une main sur son bras :
- Faites d'autant plus attention alors, il seras bien pire après cela.
Karl hocha la tête :
- Ne vous inquiétez pas, faites le, c'est... Mon ami.
L'ermite fit boire à Alex le sang de la victime, mais... Il était devenu verdâtre à cause du récipient. Elle penssa sa plaie, et le laissa se rétablir. Karl était dans l'incompréhension :
- Pourquoi lui avoir fait boire ça ??
La vieille dame qui rangeait la dague cadenassée répondit doucement :
- Je n'ai pas donné de sang mon garçon, mais l'âme de mon frère, il agonisait depuis trop longtemps à cause de sa tuberculose...
Karl se tue et s'assit en hochant la tête... Il était extrêmement gêné.
Dans les minutes qui suivirent, Alex tremblait, convulsait presque puis se réveilla en rugissant de colère, le sol trembla, et le vent souffla de toutes ses forces. Karl se précipita sur son chef pour lui venir en aide, celui-ci se releva et se rhabilla. Il fit un hochement de tête respectueux à l'ermite avec des yeux rouges sang. Karl le remarqua, fronça les sourcils et se demanda si il devenait fou.
Ils reprirent la route, Alex en tête, il ne se retourna pas une seule fois. Devant la ville, le garde à l'entrée trembla en voyant Alex, c'était comme si, il avait un aura de terreur autour de lui...

 Devant la ville, le garde à l'entrée trembla en voyant Alex, c'était comme si, il avait un aura de terreur autour de lui

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Le ciel couvert et noir n'arrangeait rien, les gens s'écartaient sous la pluie frappant les pavés reconstruits. Les mercenaires du bar les attendaient depuis quelques minutes et étaient tous là, en ligne. Ils se chuchotaient, craignaient Alex, et l'un d'eux s'avança, une grande femme à l'air hautain et fourbe, un crucifie autour du cou :
- Alors ? vous l'avez eu votre homme ?
Alex balança le sac en plastique à ses pieds tout en la regardant dans les yeux. Elle qui les regarda aussi soudainement, fut terrifiée et cria aussitôt :
- Mais... Mais t'es pas humain toi !
Alex sourit les sourcils fronçés, il grogna comme un loup assoiffé de sang.
La femme sortit une sorte de machette émoussée tout en criant et courant vers Alex :
- Meurs démon !
Elle n'eut pas le temps de donner le premier coup, que le démon en question lui attrapa le bras de sa main gauche; et lui brisa net. Sa fracture ouverte saignait tel une rivière sous la pluie. La machette tombée par-terre, Alex ne la ramassa même pas, prit la femme par le cou, la souleva de 10cm au dessus du sol et la regarda en montrant les crocs :
- Meurs.
Personne n'aurait pu prévoir la scène qui se déroula à ce moment là : Alex la reposa au sol oui... Mais pour mieux lui arracher le crâne ainsi que toute sa colonne vertébrale d'un coup terriblement violent. C'était impossible, physiquement... Karl ne cessait de se rappelait le son de toutes ses cotes se briser les unes après les autres le long de son dos...
Alex, fier jeta son trophée au sol et rugissa auprès de ses soldats :
- Plus jamais vous ne me traiteraient de démon, je suis plus que ça ! Je suis là mort en personne mortels simplets !
Sous l'orage et sous la pluie cet incident fut le pire souvenir de Karl...

(Dessin d'Arès, dieu grecque de la guerre et de la folie meurtière)

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