Mind and Heart [Recueil OS]

Un défi de taille (partie 2) ║Johnlock║

Le matin, Sherlock se prépara très tôt, comme à son habitude. Il ne prit aucun petit-déjeuner, comme à son habitude. Il s'habilla d'un costume standard et d'une chemise blanche, comme à son habitude.

Puis il partit réveiller Rosie, avec une douceur et une délicatesse qu'on ne lui connaissait pas. L'enfant s'étira, l'oreille de sa peluche loutre dans la bouche, avant d'enfin ouvrir les yeux, prête à passer la journée avec son papa Sherlock.

Il la prit dans ses bras, passa à pas de loup devant sa chambre où John dormait encore (ample dormeur qu'il était) et déposa l'enfant sur la chaise haute. Il sortit du réfrigérateur un petit pot de compote qui reposait aux côtés du sachet de pouces, avant de le déposer devant la fillette. S'accompagna une cuillère.

«Mange, c'est très bon.» affirma le détective, assis sur une chaise voisine.

La fillette plongea la cuillère dans le bol, goûta un peu de la nourriture (même si elle en mis plus sur sa bavette que dans la bouche), avant d'afficher une mine écœurée.

Et, comme pour manifester son dégoût, elle balança son bras devant elle, et le reste de sa cuillère vint majestueux atterrir dans le visage de son parrain. Et cela la fit rire aux éclats.

Elle en reprend une cuillerée et bombarde à nouveau. Mais le baby-sitter esquive le missile avec agilité, et splash ! la compote vient s'écraser contre le mur.

Et les deux enfants rirent de bon cœur ensemble.

-

John avançait lentement dans le couloir, titubant ici à droite à gauche, se frottant les yeux par son récent réveil. Cela faisait bien trois mois qu'il n'avait pas aussi bien dormi ! Quel pied !

Mais lorsqu'il arriva dans la cuisine, ses yeux s'agrandirent à n'en plus finir. Sa mâchoire inférieure se décrocha de stupeur.

«Mais qu'est-ce qu'il s'est passé ici ?!»

La cuisine toute entière était repeinte à la compote, du sol au plafond. Qu'il s'agisse des murs ou des meubles, la pièce baignait littéralement dans la purée de pommes.

Sherlock et Rosie ne faisaient pas exception à la règle, et sur leurs vêtements dégoulinaient de gros morceaux de pommes et d'abricots. Cachant chacun dans leurs dos leurs cuillères (devenues catapultes un peu plus tôt), ils prirent la mine la plus innocente qui soit, bien que Rosie ne soit plus douée que son père adoptif dans ce domaine.

Le visage de John vira vers une teinte rouge, les sourcils froncés, prenant son air désappointé de soldat. Les deux autres déglutirent, commençant doucement à regretter leur guerre de compote.

«Lequel de vous deux a fait ça ?»

Alors la fillette, de son grand sourire malicieux, pointa du doigt le brun. Ce dernier ouvrit la bouche en grand, la main sur le cœur, outragé. Quelle balance !

«Tu es douée que quand tu le veux toi, hein ?» souffla-t-il à la petite fille, le regard sévère mais enfantin.

Le père Watson se frappa le front, exaspéré. Lequel des deux était l'enfant ? Il ne savait pas.

«Sherlock, tu me nettoieras tout ça. ordonna-t-il de sa voix autoritaire de capitaine tout en balayant du doigt le massacre de la cuisine. Et vas changer Rosie, s'il-te-plaît. Et toi aussi, vas te changer.»

Le sociopathe s'exécuta (pour changer Rosie, allez rêver pour qu'il nettoie la pièce !), prenant dans ses bras sa petite complice.

«Pff ! Il est pas drôle, papa John...» lui souffla-t-il à l'oreille en entrant dans la chambre de la petite.