Le Hobbit et la Bête (partie 1) ║Smaugbo║

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NdA: Dans cet OS, j'ai écrit le nom de famille de Bilbo «Baggins». Par conséquent, j'ai aussi écrit «Took» en anglais, sinon la cohérence n'y était pas ^-^ Et autre chose : lorsque vous arriverez un peu avant la fin de cette partie, sachez que je suis vraiment très fière de ma bêtise, et qu'effectivement, j'ai un problème avec Crowley X)
En vous souhaitant une excellente lecture :3

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Bilbo était exténué. Voilà qu'il rentrait d'une soirée organisée par l'un de ses cousins éloignés (mais dans la Comté, tout le monde était plus ou moins cousin éloigné).

Il n'aimait pas vraiment ce genre de soirée, Bilbo. Son côté Baggins lui donnait des aires de vieux loup solitaire, qui n'apprécie pas vraiment être dérangé. Mais son côté Took le lançait à accepter les invitations, pour entretenir sa réputation, rien de plus.

Mais ces derniers temps, en cette fin d'automne, les fêtes se suivaient à la chaîne. Une fois chez un tel, une fois chez un autre, c'était véritablement lassant. Mais il faisait avec. Il se disait : l'hiver approche, je vais pouvoir être tranquille, terré dans mon trou comme un ours en hibernation. Il n'attendait que ça.

Sur le chemin du retour, il en avait profité pour acheter quelques pommes à un marchant, juste avant que celui-ci ne ferme boutique. Il préférait toujours faire ses achats le soir. Le matin, il y avait toujours trop de monde.

Mais ce soir, ce n'était pas mieux. On marchait difficilement sur les chemins, beaucoup trop de gens, on se bousculait pour rester sur la chaussée. Tous se ruaient à la fête qu'il quittait. Il y avait aussi des étrangers de passage, souvent à cheval. On les reconnaissait vite, ceux-là : un Hobbit ne monte pas à cheval, ou du moins, rarement.

«Bilbo ! Bilbo Baggins !»

L'interpellé sentit son sang ne faire qu'un tour. Non, il ne voulait pas entamer la discussion. Il daigna continuer de marcher, faignant ne pas entendre la femme qui l'appelait. Mais celle-ci eu vite fait de le rattraper, et lui tapoter l'épaule.

«Oh, Lobelia, quelle bonne surprise...»

Habituellement, il l'appelait «la voleuse de cuillères». Cette femme convoitait les cuillères en argent de mariage de sa mère plus que tout, comme un serpent qui ne lâchait pas sa proie. Une vraie plaie, cette femme. Il avait déjà eu du mal à avaler le fait qu'elle marie son cousin. Maintenant, elle venait s'installer à Cul-de-Sac.

Il ne l'aimait pas. Et c'était réciproque.

Elle lui adressa un sourire qui se voulait franc, bien qu'elle ne souriait jamais, avant de remarquer d'un ton mielleux à en être dégoûté venant de sa part :

«- Vous quittez déjà la fête, Bilbo ?

- Oui. Les fêtes avec beaucoup de monde ne me réussissent pas vraiment. Bonne soirée !»

Il se remit en marche afin de se débarrasser de sa convive parasite. Mais il avait jugé trop tôt l'affaire facile, et elle revint à la charge :

«- Pourtant les Hobbits apprécient la compagnie, non ?

- Et donc ?»

La femme eut l'air bien ravie de son coup. Elle jeta un coup d'œil de chaque côté, avant de lui expliquer, juste assez bas pour rester discrète, juste assez fort pour se faire entendre dans le brouhaha alentour :

«C'est qu'on jase beaucoup le fait que vous ne receviez jamais, mon cher ami.»

Bilbo sentit son sourire faussé se crisper. Il savait pertinemment que son comportement n'était pas apprécié des autres Hobbits. Il est vrai qu'un Hobbit associable n'était pas banal. D'autant plus que Bilbo approchait de ses vingt-cinq ans : à cet âge, être célibataire, c'était ambigu...

Mind and Heart [Recueil OS]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant