[NON TERMINÉ] Laisse-moi t'aimer - Tome 2 : À bout de souffle

Chapitre 6

PDV de Lexa

Les choses ne changent donc jamais. La boucle ne se boucle jamais, rien a une fin.

Comme je l'ai fais de nombreuses fois, je me retrouve à errer dans les rues noires et glaciales de Los Angeles, le regard amorphe et un corps complètement décomposé. Mon corps ne m'appartient plus, mon corps n'est plus qu'amorphe et détruit. Il est en mille morceaux, en mille éclats de verre.

Ce n'était pas la première fois et pourtant, cette fois là était la pire, la fois de trop. Ses mains calleuses et sales m'ont touché, sont descendu là où je ne voulais pas qu'elles descendent. Elles étaient rêches, sèches. Le genre de main qui nous dégoûte complètement. Elles se sont emparées de mon corps une nouvelle fois, en même temps qu'elles se sont emparées du peu d'espoir qu'il me restait, du peu de force qu'il me restait. Et comme de nombreuses fois avant, mon corps n'était plus mien mais sien. Je me laissais faire parce que je n'avais plus la force, parce que si je ne le faisais pas je savais ce qui allait m'arriver. Parce que de toute manière tout était complètement fini.

D'une main fébrile, j'attrape mon téléphone au fond de ma poche et appelle le premier nom qui me vient sous la main. J'ai besoin d'entendre sa voix, de savoir si elle va bien. J'ai besoin d'elle. Mais Clarke ne répond pas. Mes appels incessants et nombreux ne donnent pas suite. Je fini par abandonner et me résigne à appeler Raven toujours en errant dans les rues.

- Lexa ? Il est tard qu'est ce qu'il se passe ? Me dit-elle en décrochant

- Je... est ce que... je peux venir ? Dis je la voix complètement fébrile.

- Où es tu Lexa ? Me demande-t-elle

- J'étais chez elle... murmurais je comme si cela etait un secret

- Chez Clarke ?

- Non...

- Oh...

Elle a compris. Je n'ai même pas eu besoin de lui dire, de prononcer quelques mots trop durs. Elle a compris.

- Viens.

C'est les seuls mots qu'elle a prononcés avant de raccrocher. Alors je me dépêche d'aller chez elle, dans cette maison où je me suis tant réfugiée.

En marchant, mon corps tremble, mes membres sont prêts à lacher d'épuisement total. Et puis... et puis d'un coup des flashbacks me reviennent en mémoire. Des tonnes d'images défilent sous mes yeux à une vitesse phénoménale. L'air se fait rare dans mes poumons et très vite je suis à bout de souffle, complètement figée par le manque d'air. Je m'effondre par terre, les mains sur le goudron encore brulant. Je suis incapable de bouger, je suis incapable de me relever. Les images défilent à une vitesse phénoménale et un seul mot traverse mes pensées, coupable.

J'essaye de me relever, mais en vain. J'essaye de m'appuyer sur mes mains mais très vite mes jambes se mettent à trembler de nouveau et ne me soutiennent plus. Je suis là, complètement inerte à genoux dans cette rue. Une voiture peut passer, je n'y ferai même pas attention.

De longues minutes plus tard, je reçois un appel de Raven. Je décroche les mains fébriles.

- Où es tu Lexa ? Me demande-t-elle

- Je... tombée... froid... peur...

Ce sont les seuls mots que je parviens à prononcer, les seuls mots qu'ils me restent en réserve.

- Où es tu je viens te chercher. Me repond-elle dans une voix trop autoritaire

- Costia...

Elle n'a pas besoin de plus de précision, elle sait. Elle raccroche sans prendre le temps d'avoir d'autres informations et en quelques minutes seulement sa voiture arrive. Elle la gare sur le bas côté et vient me rejoindre. Elle s'accroupit à mes côtés et ne me demande pas ce qu'il s'est passé. Elle a la pudeur de ne rien demander. Elle se contente de passer son bras en me soutenant puis m'accompagne côté passager.

Arrivée chez elle, elle enlève mon jean, mon corps encore tremblotant, et me met dans son lit sans me poser de questions, sans rien. Je sais que demain je n'échapperai pas à une quelconque discussion, demain il faudra que je parle. Mais l'envie n'y est pas.

•••

Mes yeux heurtent le soleil bien trop fort pour moi. Une vive migraine me prend dès le réveil et Raven, assise sur le lit à attendre, le remarque aussitôt.

- Oula doucement Rapido, allonge toi je vais te chercher un verre d'eau et quelque chose. Me dit-elle

Je l'écoute attentivement et me recouche comme demandé les mains sur mes yeux. Elle arrive quelques minutes après et tire les rideaux pour empêcher les rayons du soleil de passer.

- Tiens bois doucement. Murmure-t-elle en me tendant le verre. Tu as prévenu Clarke ?

Incapable de parler, je me contente d'hocher la tête négativement. A quoi bon la prévenir, elle ne veut plus de moi.

- Je vais la prévenir alors.

- Non attend !

Le son de ma voix est sorti de façon presque magique. Enfin je parle, enfin je peux m'exprimer.

- Je... hesitais je. Elle a reçu un coup de téléphone hier et elle m'a demandé de partir de chez elle. Je sais pas ce qu'elle a eu mais on ne s'est pas parlé depuis...

Raven revient s'asseoir à côté de moi et émet un soupir désespéré.

- Lexa... elle avait peut-être une bonne raison. Préviens la ou je le fais.

- Je t'en supplie ne le fais pas ! L'implorais je.

- Elle a besoin de savoir !

- Non ! Elle ne veut plus de moi de toute manière. Avouais je.

- Mais tu délires ma grande ! Soupire-t-elle. Clarke est l'une des personnes les plus patientes avec toi ! Si elle voulait pas de toi elle t'aurait abandonné depuis longtemps déjà ! Si elle t'a demandé de partir c'est pour une bonne raison. Alors je vais la prévenir.

- Non ne fais pas ca putain !

Avant que je n'ai le temps d'attraper son téléphone, Raven court hors de la chambre et je l'entend s'enfermer dans les toilettes, je suis donc foutu.

•••

PDV de Raven

Lexa est l'une des personnes les plus têtues que je connaisse. Clarke a le droit d'être au courant. Bien sur je ne vais pas lui reveler ce qu'il s'est réellement passé. Moi même je ne sais pas vraiment, même si je m'en doute fortement. Alors, enfermée dans la salle de bain, je lui envoie un message.

À Clarke:
Salut Clarke,
Je sais ce qu'il s'est passé entre Lexa et toi hier et ca l'affecte beaucoup. Je ne sais pas ce qu'il se passe mais tu devrais lui envoyer un message.
Elle était dans un sale état hier. Elle est chez moi si jamais tu as besoin de prendre de ses nouvelles.

Aussitôt mon message envoyé, je reçois un appel de Clarke.

- Allo ? Dis je en décrochant.

- Raven comment va-t-elle ? Me demande-t-elle affolée

- Ca va mieux qu'hier. Tu veux que je te la passe ? Elle est dans la chambre elle est réveillée.

- Oui s'il te plait... j'ai besoin de lui parler et d'entendre sa voix...