Chapitre 4

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PDV de Lexa

Les rues sont désertes, la nuit commence à tomber, et moi je suis là. Je ne sais pas ce que je fais, je ne sais pas non plus où je vais mais je marche. Après tout c'est ce qu'elle m'a demandé, partir. Alors je l'ai écouté.

Pourtant, j'aurai du rester. Je ne sais pas ce qu'il s'est passé, ce que sa mère lui a dit au bout du fil, mais j'aurai du rester. J'aurai du être là pour elle, la protéger, faire front à ses côtés. Mais j'ai été lâche, je suis partie. Sa phrase paraissait si sincère qu'elle m'a transpercé le coeur, elle ne voulait pas de moi à ses côtés.

Me voilà alors, errant dans les rues comme j'ai eu l'habitude de le faire. Je marche, sans but, sans destination, sans rien dans mes poches. Je n'ai même pas pensé à lui envoyer un message. Mais à quoi bon, elle m'a rejeté. Et puis là, tout me revient en pleine face. La peur. Cette peur de l'abandon qui me retient. L'angoisse s'immisce en moi, la crise est proche et je suis seule.

Je suis complètement seule dans cette rue sombre et déserte. Les lampadaires éclairent à peine une parcelle de la rue. Elle est noire, complètement noire. Pourtant, il n'est que 19h. Il n'est pas tard, les jeunes rentrent à peine chez eux. Mais là où je suis, tout est désert. Je ne sais même pas dans quel quartier je suis, où il se situe, dans quelle partie de la ville. Je me suis contentée de marcher de longues minutes durant lesquelles les questions sans réponse ont envahit mon esprit.

Mais soudain, un bruit se fait entendre. Je me retourne instinctivement, mes muscles se contractent et mon corps se met sur la défensive. Bizarrement je ne suis pas apeurée, je ne suis même pas anxieuse. Le début de crise s'est arrêté, mon corps sait qu'il ne doit pas flancher. Si il flanche, c'est la fin.

- Tiens tiens... Qu'est ce que tu fais là Woods ? Sort une voix assez proche

J'aurai dû m'en douter. On dit souvent que le corps a une mémoire, c'est peut-être vrai. Il m'a emmené à l'endroit que je fuyais, la rue que je fuyais, le quartier que je fuyais, la personne que je fuyais. Je ne sais pas vraiment pourquoi, mais maintenant je suis là. Des mois que je l'évitais. J'évitais ses appels et ses messages. J'essayais à tout pris de l'éviter.

- Je... rentrais chez moi. Mentis je

Mais après tout, qu'est ce que j'en savais. Qu'est ce que je faisais là ? Moi même je ne le savais pas. Mais à l'instant où j'ai entendu sa voix, je savais pourquoi je ne voulais plus y retourner. Sa voix m'effraie. Mon corps se rappelle parfaitement de son ton cynique et ne peux s'empêcher de frissonner de peur, d'angoisse et d'effroi.

Mais je ne peux pas fuir. Mon corps m'en empêche, il est clouée au sol, complètement clouée. Pourtant il sait ce qu'il l'attend. Il sait que la présence de cette personne n'annonce rien de bon. Mais il ne peut fuir.

- Cela fait longtemps que je ne t'avais pas vu dans le coin...

La voix s'avance et est maintenant derrière moi, je la sens. Elle est toute proche.

- Cage je n'ai pas le temps de discuter. Dis je désemparée

- J'ai entendu dire que tu t'étais trouvé une copine ! Continue-t-il

Mon corps frissonne une deuxième fois. Il sait. Je trouve la force d'avancer, de continuer ma route sans l'écouter. Mais il sait.

- Eh oui les nouvelles vont vite, même dans les grandes villes.

Il a toujours su lire en moi, lire dans mes pensées. Je n'ai jamais su comment. Il sait que je frissonne de peur, il se joue de moi. Il se joue de cette peur si démesurée qui m'anime à ce moment là. Il a toujours su appuyer là où ca fait mal, là où plus rien n'a d'importance.

Marcher, ne pas se retourner. Cette phrase tourne en boucle. Elle tourne sans s'arrêter. Qu'est ce qu'il m'a pris de marcher jusqu'à chez lui. Qu'est ce qu'il m'a pris.

- Arrête toi de marcher deux minutes ! On peut parler non ? Je la trouve mignonne ta copine moi. Une petite blonde aux yeux bleus.

Mes poings se serrent, ma mâchoire se crispe. L'entendre parler d'elle me file la gerbe, la nausée. Elle me prend, elle s'empare de moi. Comment ose-t-il ? Mais je ne peux lui faire face, il m'est impossible de le faire.

- Ca change des brunes aux yeux noisettes ! S'exclame-t-il C'est Costia qui aurait été surprise.

L'utilisation de son nom me fait frémir. Il a osé. Il a utilisé son nom, il l'a cité. Il sait que je ne pourrais continuer de marcher.

Dans un coup de colère monstre, je m'arrête sec et me retourne. Pour une fois, je trouve le courage de lui faire face. Il fait bien une tête de plus que moi mais à ce moment précis, cela ne m'impressionne plus.

Depuis tous ces mois il n'a pas changé. Sa coupe de cheveux reste la même. Des cheveux courts et assez épais tombant légèrement sur son front. Quelques bouclettes parsemées. Il a toujours cette cicatrice juste en dessous du nez. Il est né avec un bec de lièvre. Rien de bien grave mais il gardera cette cicatrice à vie. Pourtant, il reste jeune et presque beau. Les filles tombent à ces pieds en un instant. Et puis il a toujours ces mêmes yeux. Ces yeux qui me rappellent les siens, d'un marron noisette intense. Si intense qu'on croirait plonger dans de l'or. C'est ce qui vous hypnotise en premier, ses yeux.

- Ne t'avise plus jamais de parler d'elle ! Criais je !

Mon regard est glaciale, dur et ferme. Je ne le lâche pas, je le fixe, je le foudroie du regard.

Pourtant, cela ne l'impressionne pas. Il sourit. Ce sourire si sournois qui le qualifie, qui le qualifie si bien. Ce sourire pervers qui vous file la gerbe. Il est là, devant moi, ce Cage que moi seule connaît. Je l'ai réveillé, je l'ai animé.

- Costia avait donc raison. Tu es magnifique quand tu t'énerves. Murmure-t-il

Un frisson de dégoût et d'effroi me réveille et dans un soupire, je me retourne et tente de partir, de fuir aussi loin que je peux. Mais il me rattrape.

Ses mains grandes et calleuses interceptent mon bras dans mon élan. Sa force est puissante, plus puissante que la mienne et je ne peux plus fuir. Je suis prise au piège, je le sais.

- Hop là beauté ! Je t'ai attendu pendant des mois ! Me dit-il. Tu crois vraiment que c'est maintenant que tu vas me fuir de nouveau ?

Je ne répond pas. Qu'est ce que je pourrais répondre à cela de toute manière. Et je ne peux fuir. J'aurai du rester avec Clarke. Je n'aurai pas du l'écouter, j'aurai du être là pour elle. Si je n'avais pas pris cette décision rien de tout cela ne serait arrivé.

- Mes parents ne sont pas à la maison ! Tu vas pouvoir venir chez moi c'est une bonne nouvelle non ? Me chuchote-t-il à l'oreille.

La peur, l'effroi, le dégoût. Je sais ce qu'il va se passer, comme toujours. Il va refaire ce qu'il faisait il y a quelques mois. Il va refaire ses affaires me laissant pour morte dans son lit.

Mais je ne peux fuir, je suis prise au piège.

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Et voilà un nouveau chapitre de laisse-moi t'aimer ! Un chapitre qui installe la deuxième intrigue de ce tome 2.

Cage...
Qui selon vous est Cage et que s'est il passé il y a quelques mois ? Pourquoi Lexa se laisse-t-elle faire ?
Je serais amusée de voir vos idées et vos pronostics 😌

J'espère que vous allez tous très bien en tout cas !
Ma période d'examens est presque terminée ce qui me laissera, j'espère, le temps d'écrire. De plus ma fiction you're the one est bientôt terminé ce qui me laissera le temps d'écrire Laisse-moi t'aimer.

N'oubliez pas de prendre soin de vous et de faire attention à vous.

Passez une magnifique journée et à bientôt !

[NON TERMINÉ] Laisse-moi t'aimer - Tome 2 : À bout de souffleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant