Chapitre 7

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Une fois assis, l'homme qui m'avait escorté jusque là sorti de la salle, me laissant seul avec le nouveau médecin. Un silence lourd et interminable s'installa dans l'atmosphère. Ni l'un ni l'autre ne voulait commencer la conversation. Pourtant, il le fallait bien. Alors je laissais un simple « Bonjour » s'échapper de mes lèvres, ne supportant plus cette ambiance. Il hocha simplement la tête avant de me pointer le siège du doigt, m'invitant sans un mot à m'y asseoir. Je m'assis alors dessus, sentant le tissu doux et souple contre ma peau toujours aussi nue. Je suppose qu'il voulait que je me sente à l'aise. Son silence ne m'aidait pas vraiment, mais il finit par venir s'installer sur l'autre fauteuil. Alors il engagea la discussion, de sa voix grave et apaisante.

-Bonjour. Je suis le docteur Martal, je vais te poser quelques questions d'accord ?

Après que j'eus acquiescé, il démarra l'entretien. Les questions étaient semblables à celles du soldat, et j'y apportais les mêmes réponses franches. Mon regard ne déviait pas de mes pieds, même si je me sentais plus à l'aise au fil de la conversation. Je n'avais pas son autorisation pour le regarder, et sans doute qu'il l'avait compris, mais il ne dit rien. Un oméga devait toujours être soumis, après tout.

Ces pensées tournaient dans ma tête tandis que les questions du docteur continuaient. Tout le long de l'échange, il avait noté sur son carnet quelques mots. Je m'étais senti examiné sans qu'il ne m'ausculte, et cette sensation était bien étrange. Comme s'il pouvait lire en moi quelque chose que j'ignorais moi même, analysant chacune de mes réponses avec un soin professionnel.

Il se leva au bout de quelques minutes, qui me parurent des heures, pour s'approcher de moi et me faire relever le visage. Son regard détailla mon visage, et il replongea dans le silence. Après ce moment qui, je dois dire, était assez gênant, il retourna derrière son bureau et je me détendis. Il nota quelques mots sur une feuille de papier vierge et me regarda encore une fois. Avec un sourire, il m'invita à me lever et rappela l'homme qui m'avait accompagné. Il lui donna le papier, et, après un signe de tête, il nous laissa repartir.

Je fus conduit jusqu'à la pièce où je m'étais réveillé, que je supposais être ma nouvelle chambre. Je fus laissé ici et, seul, je m'assis dans le lit. Je ne savais pas ce que Martal avait écrit sur ce fameux papier, et ma curiosité maladive me laissait imaginer des milliers de choses. Des choses positives et négatives, des observations ou des sentences, je n'avais aucun indice pour m'aider. Mais je ne m'étais pas tourmenté bien longtemps puisque, rapidement, la porte s'ouvrit.

Lorsque je reconnut la chevelure brune de Cléa, un sourire me reprit immédiatement. Je me levais donc pour aller la prendre dans mes bras, elle m'avait bien manqué ces dernières heures.

LucanOù les histoires vivent. Découvrez maintenant