Elle me sera dans une étreinte longue mais douce. Ce genre de contact m'avait manqué, je pensais ne plus jamais pouvoir l'enlacer. La dernière fois que je l'avais vue, avant cette journée au camp, elle s'en allait dans les bras d'un courtisan riche qui l'avait achetée. Il faut croire que lui aussi avait été tué dans l'attaque. C'est dommage, c'était un homme bon. Il aurait bien pris soin d'elle, j'en suis certain. Mais maintenant, nous étions tous les deux perdus et sans rien, dans un lieu que nous ne connaissions pas. Toutes ces nouveautés auraient pu nous faire perdre la tête si nous n'étions pas ensemble. Heureusement pour moi, elle était là. Elle avait toujours été là, et je pressentais qu'elle serait toujours là.
Je la serrait bien fort dans mes bras, lui montrant à quel point je tenais à elle sans avoir à dire un mot. Elle me rendit mon étreinte, je savais qu'elle avait compris ce que je voulais dire. Bien plus important, elle partageait mes sentiments. Nous sommes restés un moment en silence à ne rien faire, c'était agréable. La brune apportait un semblant de paix au milieu du chaos qu'étaient devenues nos vies. Je n'arrivais pas encore à réaliser ce qui nous était arrivé. Du jour au lendemain, nous avions perdu tout ce qui nous était cher. Notre maison, nos amis, notre travail, tout. Avoir Cléa dans mes bras, ce fut un soulagement : au moins, je l'avais toujours elle. Du moins je l'espérais.
Depuis quelques jours, quand l'hôtel avait été attaqué, je n'avais plus aucune certitude. Le seul sentiment qui me restait, c'était cette peur décuplée par la douleur et des mes blessures et de mes muscles. La seule chose que je ressentais encore était la tension dans mon corps. Les seules vérités que j'avais étaient plus floues que mon regard brouillé de larmes. Les seuls souhaits que j'avais dorénavant, étaient de comprendre ce qui se passait.
Mes sombres pensées furent interrompues par le claquement de la porte contre le mur. Le battant en bois avait été poussé brutalement par le soldat de la dernière fois. Celui qui avait voulu profiter de moi sur le camp. Son odeur était forte cette fois, ses phéromones étaient presque visibles tellement il en émettait. Ses yeux rouges d'alpha étaient brillants de désir. Il était en plein milieu de sa période de ruts, ça ne faisait aucun doute. Et voir les deux omégas que nous étions, si proches l'un de l'autre, ne pouvait pas l'aider à se calmer. Le temps que ces pensées s'ordonnent, il était déjà au pied du lit, prêt à nous sauter dessus. Un cri nous échappe alors que Cléa se jette devant moi pour me protéger. Un alpha en rut ne peut être calmé avant d'avoir été satisfait. Mon amie allait se charger de lui à ma place, et je refusais qu'elle subisse ça par ma faute. Je savais qu'il était là pour moi, il essayait de la contourner pour m'attraper.
Nous avons lutté quelques minutes pour le repousser mais son aura nous écrasait bien trop rapidement. Il arracha les vêtements de mon amie, la mettant dans la même nudité que moi. Il allait profiter de nous deux, jusqu'à assouvir son envie sauvage.
-Laissez la ! Je vous en supplie, ne la touchez pas...
Pourtant, ma voix était bien moins convaincue que je ne le souhaitais. Il ne m'entendit pas, perdu dans son désir. Même si on m'avait toujours appris à être soumis, cela devrait se faire avec consentement. À ce moment, il n'y en avait aucun. Mais je ne pouvais rien faire. Je devais subir, et mon corps, ce traître, réagissait. Les phéromones d'un alpha étaient bien trop puissantes. Et même si je n'avais aucun désir, mon instinct d'oméga était excité par l'envie du soldat. Lutter était vain, et au moment où je me l'avouais, notre agresseur fut projeté à l'autre bout de la pièce.
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Lucan
Teen FictionLorsque la guerre éclate dans un pays libre, un oméga est livré au prince héritier.