Lucan

Chapitre 11

Le voyage était long, jusqu'à Clarko. Les soldats me dévisageaient toujours, mais je finis par m'y habituer. Je savais que dorénavant, cela allait faire partie de ma vie. Si je ne faisais pas changer les choses, je deviendrai l'époux de l'empereur et le monde entier surveillerait mes moindres faits et gestes. Alors le regard de quelques alphas et autres bêtas de l'armée ne devrait plus me perturber. De même, la présence d'Aristy à mes côtés devient familière. Bien qu'elle ne soit pas toujours visible, je sentais son aura me suivre continuellement. Ce n'était pas désagréable, seulement envahissant. Ce devait être une coutume chez les dunsteriens, d'envahir ma vie.

Quelles que soient leurs motivations pour conquérir mon pays, ils les menaient à bien. Dans chaque village que nous traversions, ils incendiaient les maisons et faisaient des prisonniers. Dans chaque ville, ils ne sauvaient que quelques vies pour faire de nouveaux esclaves. Rien ne leur barrait la route vers la capitale. Et, finalement, les murailles entourant Clarko furent visibles. Après tant de semaines enfermé, à ne voir que de la violence et ne laisser que des ruines sur notre passage, j'appréhendais notre arrivée. Une fois la capitale sous leur emprise, leur pouvoir ne serait plus contrôlable. Si tant est qu'il ne l'ai jamais été. Et cela m'effrayait bien plus que je ne souhaitais l'avouer.

Mon avenir était désormais de me soumettre à un empereur, un meurtrier sans cœur. Plus les tours et les habitations se dessinaient derrière les murailles, plus ma peur grandissait. Tant d'innocents allaient être tués dans cette quête sans fin. J'avais été épargné, mais mon sort n'était pas enviable à toutes les autres victimes. Et immédiatement, je m'en voulu d'avoir eu ces pensées-là. Je me doutais bien que certains m'enviaient de n'avoir rien subi, et d'être sous la protection d'une bêta.

Une voix forte interrompit soudainement mes pensées. À l'avant du cortège que l'armée formait, le général Junere avait interpellé les premiers gardes entourant les murailles.

-Ouvrez les portes ! Ou nous entrerons de force !

Je n'entendis pas distinctement la réponse du soldat menien, mais cela ressemblait à un "non" franc. Je sentais que l'issue de cet échange n'allait pas être joyeux. Et pourtant, la seule chose que je pouvais faire, c'était de prier. Je ne souhaitais pas que d'autres personnes meurent pour la cupidité du royaume voisin.

Une fois aux côtés du roi, je ferai tout pour que la guerre cesse. En étant à ses côtés, peut-être pourrais-je empêcher de nouvelles têtes de tomber. Je me fis la promesse d'essayer. Et les portes de la capitale s'ouvrirent, laissant la cohorte de soldats entrer.

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Bonsoiir ou bonjour :)
Cette année, je me suis dis que ce serait bien si je vous partageais un chapitre par mois. Je m'excuse donc pour ce chapitre un peu petit, mais que ne tenais à publier en février.
Bonne lecture !
Et n'hésitez pas à me faire vos retours :)