Chapitre 10

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En arrivant dans l'appartement de Derek, Lydia avait juste eu le temps de boire un verre d'eau avant que le sommeil la rattrape. Elle n'avait même pas pris le temps de monter dans une des chambres, elle s'était endormie sur le canapé avec le plaid posé uniquement sur ses genoux.

En ouvrant les yeux, le regard de Stiles se posa sur une fenêtre, le jour n'était pas encore levé, mais les premières lueurs étaient en train d'apparaître doucement. La douleur dans son abdomen l'avait réveillé, mais en voulant bouger, il se rendit compte que sa main était bloquée.

En cherchant ce qui pouvait bien peser sur son bras, son regard se posa sur Derek, son corps était sur un fauteuil près de lui alors que sa tête reposait sur ses bras croisés sur le lit et donc sur Stiles. Le jeune homme remarqua que même s'il avait l'air de dormir profondément, son visage était crispé. Il tira doucement sur son bras pour le dégager sans réveiller le loup, il finit par y arriver après deux longues minutes et se redressa pour pouvoir se lever.

Il marcha difficilement jusqu'au coin de la chambre, il remarqua ses affaires sur une petite table, mais en les attrapant il se rendit compte qu'ils étaient bien trop sales et trop abimés pour être utilisés, heureusement pour lui, il portait un caleçon sous sa blouse.

Il se tourna vers le miroir et souleva l'horrible tenue d'hôpital qu'il avait sur le dos pour pouvoir regarder l'état de son corps. Les cicatrices n'étaient plus aussi laides que la dernière fois qu'il les avait vues, mais elles étaient plus larges, les médecins avaient sûrement été obligés de les agrandir pour le soigner. Stiles n'était pas du genre à soigner son corps comme un mannequin, mais ces deux cicatrices traversant son torse, c'était beaucoup à encaisser.

Il passa ses doigts sur les plaies, profitant de la solitude pour laisser échapper une larme. Il ne voulait pas être faible, mais il avait besoin de se laisser aller, au moins quelques secondes. En sentant une main se poser sur son épaule, il sursauta et releva la tête, dans le miroir, il vit Derek debout derrière lui.

- Ça finira par guérir... Souffla le loup.

- Mais ça ne disparaîtra jamais.

- Stiles... chuchota Derek.

Le loup ne savait pas quels mots utiliser pour aider Stiles, mais il ne voulait pas le laisser comme ça, l'odeur de tristesse et de mal-être qui se dégageaient de lui était insupportable. Il était épuisé de s'être autant inquiété pour l'humain, à cet instant, une part de la retenue qui le caractérisait si bien n'existait plus. Alors il fit la seule chose qui lui vint à l'esprit, il se plaça entre Stiles et son reflet et l'attira dans ses bras.

En sentant les bras du loup se serrer autour de lui, le jeune homme se crispa, il ne voulait pas qu'il le touche ou même qu'il soit aussi gentil avec lui, il se sentait trop mal pour ça. Il essaya de le repousser, mais Derek resserra son étreinte l'empêchant de bouger. Il fallut presque une minute pour qu'il se calme et qu'il se laisse aller dans les bras de son ami en s'accrochant à son pull, il laissa couler ses larmes sans retenue , sans réfléchir à ce que pourrait penser Derek.

Derek attendit d'être sûr que l'humain soit complètement détendu pour desserrer ses bras tout en le gardant près de lui, il le ramena à son lit, l'aidant à s'allonger. Il remonta le drap avant de s'éloigner pour se réinstaller sur son fauteuil, quand il posa ses coudes sur le matelas, la main de Stiles prit son avant-bras et glissa jusque dans sa main.

Quand Lydia se réveilla, le soleil éclairait déjà le salon. Elle prit une douche et se prépara un café avant de prendre la voiture pour retourner à l'hôpital. Dans un couloir de l'hôpital, elle croisa le médecin de Stiles qui lui expliqua qu'il n'allait pas tarder à passer voir son patient et qu'elle pouvait déjà se rendre dans sa chambre. En entrant dans la pièce, elle trouva Stiles assis dans son lit, alors que Derek avait l'air de dormir profondément sur sa chaise.

- Ne parle pas trop fort, il a l'air d'avoir besoin de dormir. Dit doucement Stiles en souriant à la jeune femme.

- Il n'a pas tellement dormi depuis que tu as disparu. Répondit-elle en venant l'embrasser sur la joue.

- Tu es là, donc j'imagine qu'il a appelé la meute ?

- En fait, il n'y a que moi, nous n'avons pas encore prévenu les autres. Tu veux que j'appelle ton père ?

- Non, je préfère le faire quand je sortirai d'ici.

Quelques minutes après, le médecin frappa à la porte de la chambre avant d'entrer accompagné par deux jeunes docteurs. Le bruit des trois hommes entrant dans la pièce réveilla Derek qui prit quelques secondes pour se rappeler où il se trouvait.

- Comment vous sentez-vous, monsieur Stilinski ? Demanda le médecin.

- Bien, enfin mieux qu'hier en tout cas...

- En plus des deux côtes cassées, des bleus et de la lèvre fendue, vous aviez deux blessures mal recousues qui étaient infectées. Nous avons été obligés de faire des incisions plus larges pour contrôler l'infection.

- Oui, j'ai vu ça cette nuit.

En sentant sa tristesse, Derek posa instinctivement sa main sur celle de Stiles. Il avait vu l'état dans lequel avait fini le jeune homme après avoir découvert son corps et il savait qu'il avait besoin de se sentir soutenu.

- Docteur, dans combien de temps Stiles pourra-t-il rentrer ? Demanda Lydia.

- Mademoiselle, votre frère a de graves blessures, il va devoir rester sous surveillance quelques jours.

En entendant la conversation entre son ex-petite amie et le médecin, Stiles regarda Derek avec un air interrogateur, cherchant à comprendre, mais avant que le loup ne puisse lui faire un signe pour lui dire qu'il comprendrait plus tard, une phrase du médecin l'arrêta et fit monter une vague d'embarras en lui.

- Nous allons prendre soin de vous, monsieur Stilinski. Et ne vous inquiétez pas, votre sœur et votre conjoint pourront venir vous voir.

Les trois médecins sortirent sous le regard choqué de leur patient. Derek n'était pas dans un meilleur état, ses yeux étaient fixés sur ses chaussures comme si rien n'était plus passionnant et sa peau avait pris une légère teinte rosée, ce qui ne lui arrivait jamais en temps normal.

- J'ai dû improviser pour qu'on puisse savoir comment tu allais alors j'ai dit que tu étais mon frère et j'ai fait tout un spitch au médecin sur l'inquiétude de ton "petit-ami" pour que Derek puisse veiller sur toi cette nuit.

Stiles regarda en direction de Derek, mais le loup n'osait toujours pas le regarder de peur d'être trop lisible, il marmonna des excuses sans queue ni tête et quitta rapidement la chambre, laissant là un Stiles qui ne comprenait pas ce qu'il venait de passer.

Mensonges et préjugés ~ SterekOù les histoires vivent. Découvrez maintenant