Chapitre 22

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— Orion...

Le murmure l'avait tiré de son sommeil. Il ouvrit un œil, hagard.

La pièce était baignée d'une lumière matinale opale, et par la fenêtre filtrait le doux souffle du vent, remuant doucement les rideaux contre le parquet de bois.

Orion échappa un soupir. Sa tête reposait sur le torse nu de son amant, sa chaleur l'entourant complètement alors que les battements réguliers de son cœur résonnaient en lui et le berçaient d'apaisement. Il manqua de s'endormir à nouveau. Rigel passa une main dans ses cheveux, réitérant son appel.

— Orion.

Cette fois-ci l'interpellé réussit à s'extirper un minimum du tissu de son sommeil, et il se décida à redresser la tête. Son regard fut accueilli par la douceur du sourire de son aimé. Sa peau diaphane était teintée d'une note de soleil et ses cheveux étaient encore décoiffés.

Orion échappa un marmonnement, affirmant sans plus en dire qu'il était à l'écoute, son énergie déjà bien trop accaparée à la tâche de maintenir les yeux ouverts.

— Tu veux voir la mer ? demanda finalement Rigel.

Orion le fixa un instant, l'information prenant quelques secondes à être traitée.

— La mer ?

Le blond hocha la tête, attirant à lui le brun pour poser un baiser au sommet de son crâne. Orion échappa un soupir de contentement, avant de retomber tout contre Rigel, qu'il enlaça pour le serrer tout contre lui.

— Pourquoi la mer ?

— Je dois aller voir quelqu'un. Je voudrais que tu viennes avec moi.

— D'accord, échappa Orion dans un soupir.

Avant même qu'il n'est pu s'en rendre compte il se retrouva assis sur le siège passager, roulant sur l'autoroute en direction du soleil. Le jour était encore jeune, les lueurs rosées de l'aurore teintant encore l'horizon. Orion tourna le regard vers Rigel. Ce dernier était concentré sur la route, les lunettes de soleil sur les yeux, dirigeant son volant d'une seule main tandis que son bras droit reposait sur le rebord de la fenêtre. Cette vision remplit le brun d'un sentiment de satisfaction étrange. Il ne savait même pas qu'il possédait une voiture, et le voilà maintenant embarqué dans un voyage auquel il n'avait pas eu le temps de se faire mentalement. Il se sentait encore engourdi de sommeil et peinait à garder les paupières ouvertes. Rigel finit par s'en apercevoir. Tout en gardant son regard sur la route, il réussit à attraper sa veste posée sur la banquette arrière qu'il tendit au brun. Ce dernier lui jeta un regard incrédule.

— Le voyage est plutôt long, tu peux dormir un peu plus longtemps si tu veux.

— Ça ne te dérange pas ?

Le blond hocha négativement la tête.

Orion ne se débattit pas longtemps. Il saisit le vêtement et s'en couvrit. Il laissa les effluves d'ambre et de vanille l'enlacer tout entier, et le ronronnement du moteur le berça jusqu'au sommeil.

Quand il ouvrit de nouveau les yeux, le soleil était monté haut sur l'horizon, et les pâles couleurs matinales avaient disparu, emportant avec elles la douce brise humide de la rosée. Les rayons filtrant à travers la fenêtre tapaient désagréablement sur son visage. Il sortit du sommeil comme s'éveille un enfant d'une longue sieste : le corps fébrile et chaud et la tête lourde. Il lui fallut encore plusieurs secondes pour réaliser que la voiture était à l'arrêt, et un peu plus encore pour se rendre compte qu'il était seul dans le véhicule. Il bâilla bruyamment, s'enfonçant de plus belle dans son siège. Il sursauta quand le visage de Rigel surgit de la fenêtre. Le blond pouffa en voyant sa réaction. Orion leva les yeux au ciel, avant de se caler sur le siège, se frottant les yeux du dos de la main.

Prière à une étoileOù les histoires vivent. Découvrez maintenant