H-61
Lundi soir
Orion a fait tout son possible pour quitter le laboratoire au plus tôt. Il est 17h quand il arrive à l'hôpital. Le médecin qui a repris la charge de Rigel lui parle de son état. Rien n'a vraiment évolué. Il a repris pleine conscience, mais il ne parle pas et il n'a pas mangé non plus.
Quand Orion pénètre dans sa chambre, il trouve Rigel assit dans son lit, le visage tourné vers la fenêtre. Doucement il le rejoint, et s'assied face à lui. Les yeux de Rigel sont vides, perdus au-dehors. Il lui faut plusieurs minutes pour revenir à lui et s'apercevoir de la présence du brun. Il le regarde longuement avant de lui sourire faiblement. Orion le salue en signant, ne voulant pas parler lui non plus. Rigel semble avoir repris vie et il lui répond. Sous ses points de suture, bordant son œil et glissant sur sa joue, se dessinent les couleurs d'une ecchymose. Sa peau si diaphane d'ordinaire a pris des teintes de supernova, mélange de bleue, de jaune de pourpre et d'incarnat. Orion sent son cœur se serrer de douleur. Il est beau. D'une beauté terrible, comme celle d'une explosion d'étoile.
Le silence règne. Le brun décide de prendre dans son sac un de ses petits carnets de cuir noir. Il l'ouvre sur une page blanche, et le pose près de son étoile avec un petit stylo. Rigel regarde le carnet, longtemps. Il tourne son regard vers lui, longtemps. Après plusieurs minutes, il se saisit enfin du stylo, et lui écrit.
Il lui écrit ce qui s'est passé. Il lui écrit qu'il a perdu sa mère. Que même s'il ne la voyait plus, il pensait la revoir un jour, lui parler de nouveau. Il avait oublié que les êtres humains sont mortels...
L'affliction de ses mots ne transparait en rien sur son visage. Ses traits sont lisses, sans plis ni émotion. Sans larmes. Orion n'ose pas le toucher, il n'ose rien dire. Il est désarmé.
De nouveau les yeux de Rigel se voilèrent. Il n'écrit plus rien. Il ne dit plus rien. Il pose simplement sa main sur celle d'Orion, et tourne son regard au-dehors. Ils restèrent ainsi jusqu'à ce qu'Orion soit invité à partir. Il le salue de la main, et lui signe un « je t'aime ». Rigel ne réagit pas. Le cœur lourd, Orion s'en retourna. Plus affligé que la veille, mais sûrement moins que le lendemain.
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Prière à une étoile
RomantizmOrion est rentré un soir d'averse et depuis sa mère ne le reconnait plus. Gaïa le sent abattu et inconsolable mais ne connait pas la source de son chagrin et le jeune homme ne lui confit rien. Un jour qu'elle s'assigne pour mission de ranger la cham...