Rigel fut réveillé par la lumière du jour qui vint lui titiller le bout du nez. Désorienté une seconde, il se redressa, avant d'échapper un long bâillement. Il jeta son regard par la fenêtre, là où semblaient se peindre les lignes d'un tableau champêtre, parsemé de millier de nuances de vert sapin et d'or. Il inspira profondément, avant de se défaire de sa rêverie. Ce ne fut que lorsqu'il voulut se relever qu'il s'aperçut du plaid qui avait été placé sur lui. Il rougit, un peu honteux de découvrir que Gaïa avait dû constater sa présence, mais touché par le geste. Il se dirigea vers la salle de bain. Il pouffa en découvrant la mine piteuse qu'il affichait, le visage noirci de larmes sèches et les cheveux en pagaille. Il se débarbouilla du mieux qu'il put, histoire d'éviter au monde d'être témoin de son état. Une fois cela fait, il redescendit les escaliers, guettant la présence de son hôte, qui n'était semblait-il nulle part dans la maison. Il repassa dans la bibliothèque où il avait déserté son couchage, récupéra son téléphone qui était bien au bord du lit et enfila ses appareils. Une fois le couloir regagné, ce fut un léger courant d'air qui attira son attention. C'est alors qu'il s'aperçut que la porte de la terrasse était entre ouverte.
Ce fut donc sans grande surprise qui découvrit Gaïa, installée en pyjama polaire et en doudoune à la table de la terrasse, pianotant sur son ordinateur. Quand elle s'aperçut de sa présence elle lui adressa un grand sourire.
— Enfin debout ?
Rigel hocha vaguement la tête, venant s'installer à ses côtés. Il la regarda taper sur son clavier avec attention, ravit de voir l'écrivaine à l'œuvre. Elle cessa toute activité en entendant son téléphone vibrer, mais reprit bien vite en voyant le nom afficher sur l'écran.
— Vous ne répondez pas ? demanda le jeune homme.
— Non. C'est mon éditeur, il me tape sur les nerfs et je sais déjà ce qu'il va me dire.
— Je ne vous pensais pas l'âme si rebelle Madame Allister, plaisanta malicieusement Rigel.
— Que veux-tu, les mauvaises habitudes ont la peau dure, dit Gaïa en levant les yeux au ciel. Elle repoussa son ordinateur en soupirant.
—Je pensais qu'avec le temps il comprendrait et me lâcherait un peu la grappe. Comme je me suis trompée... Ah ces jeunes alors...
— Vous parlez déjà comme une vieille âme Gaïa, pas étonnant que je me sois fourvoyé sur votre âge.
Ladite « vielle âme » lui envoya une tape sur l'épaule en faisant claquer sa langue :
— Je ne vous permets pas jeune homme. Je réitère : cette jeunesse alors !
Rigel sourit, amusé.
— Tu as bien dormi ? demanda finalement la blonde, reprenant sa voix de bienveillance maternelle.
— Oh. Oui, merci, mentit Rigel.
— Bien.
Elle n'en dit pas plus et ne fit aucun commentaire supplémentaire.
— Je t'en prie, si tu veux du thé, il doit en rester dans la cuisine, si tu oses braver l'immondité du breuvage que j'ai préparé il y a deux heures. Sinon les tasses sont dans le placard à gauche de levier, et le thé dans le meuble en bois sur ta droite en entrant.
Rigel échappa un rire avant de la remercier et de se relever. Il regagna la cuisine. Il ne put que constater que les dire de Gaïa sur son breuvage n'était que trop vrai, et décida de refaire une théière. Il fit chauffer l'eau et se dirigea vers l'évier pour y déverser ce qu'il avait versé dans sa tasse. Alors qu'il allait ouvrir le robinet, il se figea. La porte d'entrée venait de claquer. Son cœur s'emballa instantanément.
— Je suis rentré !
Lentement, Rigel reposa la tasse dans l'évier et se tourna, incapable de parler. Il sentit tous les muscles de son corps se crisper.
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Prière à une étoile
RomanceOrion est rentré un soir d'averse et depuis sa mère ne le reconnait plus. Gaïa le sent abattu et inconsolable mais ne connait pas la source de son chagrin et le jeune homme ne lui confit rien. Un jour qu'elle s'assigne pour mission de ranger la cham...