44ÈME CHAPITRE

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Je remplis d'eau un récipient en verre, récupère une petite serviette et retrouve ma chambre. Posant le bol par terre, j'y trempe le linge ensuite l'essore pour en diminuer la teneur en eau

CHEIKH : Qu'est-ce que tu fais ?

MAYA : Je vais le nettoyer, il est couvert de sang

CHEIKH : Pendant que tu le nettoies, je vais aller mettre de l'ordre dans le bordel qu'on a laissé au séjour

Plaçant la serviette sur son front, je commence ma tâche avec délicatesse. Il a fallu faire appel à toute la dextérité de ma main pour éviter de le blesser.
Il a un œil au beurre noir sur deux, une arcade sourcilière ouverte, une lésion sur la pommette, ses lèvres charnues présentent de petites déchirures, et enfin quelques entailles sur la poitrine, il est toujours dans les pommes.
Je glissais la serviette sur les parties de son corps tachées de sang, ma colère contre Cheikh montait au fur et à mesure que je nettoyais, constatant avec la gorge nouée l'étendu des dégâts qu'il a causés sur le corps de Maleek
L'eau du récipient était devenue rouge de sang après la besogne, liquide que je me débarrasse dans le lavabo.
En regagnant la pièce, Maleek reprenait ses esprits peu à peu et clignait des yeux. Grimaçant de douleur, il dut lutter pour les ouvrir, il tousse, je pose ma main sur sa poitrine

MAYA : Tu es revenu à toi. Je suis là !

Il écarquille les yeux

MALEEK : Tu es blessée ? <<souffle-t-il d'une voix cassée>>

Je me rappelle alors que je ne me suis toujours pas rincée le visage

MAYA : C'est ton sang

Il se scrute le visage avec son bras bandé, sa mâchoire se crispe, il tressaillit de douleur en touchant ses blessures. Puis en voyant le bandage. . .

MALEEK : Qu'est-ce qui m'est arrivé à l'avant-bras ?

MAYA : Un bout de verre, je t'ai recousu

MALEEK : Tu es sérieuse ?!

MAYA : Bien sûr ! Je me suis découvert des talents d'infirmière

Il esquisse un petit sourire avant de laisser son bras retomber sur le lit

MALEEK : Ça fait mal putain ! J'ai l'impression que je me suis fait charcuter le bras

MAYA : J'ai fait de mon mieux. Tu vas pleurnicher ?

MALEEK : Je pourrais bien. <<dit-il en serrant les dents de douleur>>

MAYA : Repose-toi. Je reviens !

En appui sur l'épaule dans la grande ouverture qui sépare le couloir menant vers ma chambre du séjour, les bras croisés, j'observe Cheikh qui essaie de se débarrasser des bouts de verre sur le tapis, de la sueur perlait sur son front, s'aidant du dos de la main pour chasser les gouttes d'eau, il s'arrête lorsqu'il a senti ma présence

CHEIKH : J'ai bientôt fini !

Je quitte ma position et me dirige vers lui

MAYA : Laisse le balai ! Assieds-toi, on doit discuter !

Il desserre sa cravate et vient s'installer sur le sofa, je l'y rejoins.
Nous restons silencieux ne sachant pas par où commencer, seul le claquement de ses doigts contre sa paume brisait ce silence, à force de tenir le balai, il doit avoir des crampes

CHEIKH : Je suis. . .

MAYA : Écoute. . .

Nous avons parlé en même temps, d'une seule voix. Nous nous arrêtons sans dire mot pendant un instant

LA BEAUTÉ DU DIABLEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant