53ÈME CHAPITRE

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En parfaite harmonie, paume contre paume, Anna et Houssein nageaient avec des dauphins dans le géant Aquarium, habillés en combinaison de plongeur
Au contact de ces êtres marins, qui communiquaient joie de vivre, tourments et rage étaient mis de côté. Seul l'instant présent importait

Anna en était sortie avec une vigueur nouvelle, complètement détendue, et également exténuée, nager demandait beaucoup d'énergie.

Ils regagnèrent la chambre en peignoir, puis Houssein posa ses mains sous les genoux de sa femme pour la soulever et la blottir contre son torse, car elle avait les jambes molles.

Elle enfouit son visage dans le cou de son époux, qui la ramena en silence au lit. Il la déposa délicatement sur le matelas, quand il voulut s'éloigner Anna prit ses joues dans ses paumes

ANNA : S'il te plaît reste !

HOUSSEIN : Je vais te faire couler un bain

ANNA : Ça peut attendre

HOUSSEIN : D'accord <<répondit-il avec douceur>>

Il repoussa les couvertures pour s'allonger à côté d'elle avant de l'attirer contre son corps. Elle se blottit dans son étreinte, et il enroula aussitôt les bras autour d'elle et serra fort. Elle sourit, tenant son bras autour de ses seins

Une minute passa, pendant laquelle ils se contentaient de s'enlacer. Entre les bras de Houssein, elle ressentit une sérénité sans précédent, les bras les plus sécurisants qu'elle ait connu

Une multitude de questions vinrent immédiatement dans l'esprit de Houssein.
C'était le moment d'en savoir plus sur la vie de sa femme, il voulait entendre son histoire. Il ne l'avait jamais interrogé directement dessus. Il brûlait d'écarter les rideaux pour voir les secrets qu'ils recelaient

HOUSSEIN : Parle-moi de ta famille

Anna tressaillit, prenant son temps pour répondre. Prise au dépourvu, elle ne s'y attendait pas. Mais, pour une fois, elle décida de s'ouvrir, d'être sincère avec lui, pas comme l'histoire qu'elle a inventé sur son père pour dissimuler la partie la plus sombre de sa vie. Elle pensa qu'il méritait au moins cela. Voyant qu'elle restait silencieuse, il l'aida à se lancer

HOUSSEIN : Comment ta mère est morte ? <<chuchota-t-il>>

ANNA : Un cancer du sein

Comme la mère de Leïla, elles avaient cela en commun

HOUSSEIN : Je suis désolé <<en la serrant d'avantage>>

ANNA : Ne le sois pas

HOUSSEIN : J'imagine qu'elle était très belle

ANNA : Elle était magnifique, parfaite. J'avais seize-ans quand elle a succombé au cancer

. . .

HOUSSEIN : Et ton père ?

Il pria pour qu'il ait eu une fin tragique, vu tout ce qu'il avait fait subir à sa bien-aimée. Tout celui qui lui faisait du mal méritait le plus atroce des sorts

ANNA : Il est mort une année après ma mère d'une crise cardiaque

HOUSSEIN : Beaucoup trop rapide comme fin, il méritait d'agoniser <<dit-il les dents serrées>>

Elle tourna un peu la tête vers lui

ANNA : Je te rappelle que c'est de mon père dont il s'agit

HOUSSEIN : Pardon ! Je me suis laissé emporter par ma colère

Elle s'excusa intérieurement à son père, parce que si Houssein maudissait l'âme de ce dernier, elle en était la cause

Dans le silence apaisant qui s'abattait sur eux, Anna se doutait bien que la prochaine question de son mari sera plus épineuse.

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