55ÈME CHAPITRE

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BURJ AL-ARAB

Dernier lieu de séjour. Dernière nuit à Dubaï. Dernier sommeil dans l'une des suites royales de l'hôtel. Il était temps de faire ses adieux à cette merveilleuse ville et ses édifices surréalistes

Il n'était que sept heures trente du matin, mais Houssein était déjà sur pied s'attelant dans les préparatifs de leur départ. Il avait quitté la douceur des draps, laissant Anna dormir sur ses deux oreilles. À son retour dans la pièce, sa femme était encore au lit. Il s'approcha d'elle, écarta les couvertures et se glissa derrière elle la plaçant dans son étreinte chaude et réconfortante

Elle se trémoussa, au contact de la chaleur de son mari sa peau s'échauffait. Cette ardeur résonna aux tréfonds de son être. Indéniablement, Houssein lui faisait de l'effet désormais. Elle éprouvait pour lui un sentiment qu'elle ne parvenait pas à comprendre. Tout était confuse dans son esprit. Son cerveau s'efforçait désespérément à faire le tri entre l'amour et la haine, le suppliant en vain.

La vibration du téléphone de Houssein la fait sursauter et sema le trouble en elle. Un texto. Un bref pressentiment lui laissa deviner l'identité de l'envoyeur

HOUSSEIN : C'est le même numéro que l'autre jour

ANNA : Que dit le message ? <<s'inquiéta-t-elle>>

HOUSSEIN : " Alors qu'est-ce que ça fait d'épouser une pute ? De lui faire l'amour ? Je peux te dire ce que j'ai ressenti lorsque je la prenais si ça t'intéresse. Tu peux essayer de la purifier autant que tu veux, mais tu n'arriveras jamais à ôter toute la souillure qui la recouvre "

Le cœur d'Anna vacilla, faisant des bonds dans sa poitrine. Son corps tout entier se tendit. Sentant cela, il se colla de plus belle à elle absorbant toute cette tension puis la réduisit à néant.

HOUSSEIN : Ne t'en fais pas. N'accorde point d'importance à ces messages. Va prendre ta douche, on rentre à la maison

Avant de sortir du lit, il déposa sur sa nuque un baiser aussi doux qu'une plume. Le corps de Houssein étant maintenant loin d'elle, elle eut du mal à quitter les draps et se glisser dans la cabine

Sous le jet d'eau, un souvenir douloureux lui revient dans la tête. Ce moment de son passé où elle s'était retrouvée sous la douche pour satisfaire les fantasmes d'un client riche

Envoyant une grosse giclée de gel dans ses paumes, frictionna rigoureusement le corps en pleurs, comme pour nettoyer une crasse invisible, mais qu'elle a l'impression de toujours avoir sur la peau

Elle continua de frotter jusqu'à ce que le souvenir s'estompit sous un gémissement avant de se rincer et de sortir de la cabine

Pendant quelques minutes, elle s'était tenue debout sous l'éclat éblouissant des rayons de soleil qui pénétraient par l'entrebâillement des stores. Contemplant une dernière fois la ville tout en imaginant ce qui l'attendait maintenant qu'Isaac était de retour. C'était bien lui, elle n'avait plus l'ombre d'un doute

De l'autre côté de la chambre, le bagagiste poussait un chariot empli de valises. Houssein qui avait regagné la pièce, parcourut en un clin d'œil la courte distance qui le séparait d'Anna et l'attrapa par les hanches

HOUSSEIN : Tu es prête ?

ANNA : Allons-y !

D'un air décidé, elle porta ses lunettes de soleil, puis ils se dirigèrent vers la voiture empruntant la route de l'aéroport

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Le soir, une voiture s'immobilisa devant l'immense portail de la villa. Aussitôt, les deux battants s'ouvrirent automatiquement. Un homme sortit de l'habitation se précipita vers l'arrière du véhicule pour extraire les valises

LA BEAUTÉ DU DIABLEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant