45ÈME CHAPITRE

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MARDI, 7H50

[DANS LA PEAU DE MAMY]

Sauf en cas de circonstance exceptionnelle, les filles passent toujours les week-ends à la villa, ce fut aussi le cas de celui qui vient de s'achever, samedi lors du mariage - chose normale - et le dimanche.
Habibata et Zeïnab n'ayant pas dérogé à la règle pour la journée de dimanche. C'est l'attitude étrange d'Aïchou depuis deux jours qui m'interpelle, encore qu'elle ne puisse pas venir je comprends. Toutefois, la ridiculité de l'excuse qu'elle a donné me laisse perplexe "je veux rester à la maison" sachant qu'elle était sans relâche celle qui s'enthousiasmait pour venir
Hier au lycée, elle m'a paru particulièrement distante, principalement à mon égard, dès que je prenais la parole elle se taisait immédiatement, quand je lui parle elle fait mine d'apprécier.

Ce matin, moi et les filles avons pris de l'avance sur elle. Un peu plus loin, elle marche, un bonnet noir vissé sur la tête, ses deux nattes de cheveux tressées tombent sur ses épaules, les deux mains enfouies dans les poches de son pull. En me voyant venir à sa rencontre, elle change de direction et, prend celle du lycée, au moment où elle s'apprête à passer la porte, je lui tiens par le bras

MAMY : Pourquoi tu m'évites ?

AÏCHOU : Lâche-moi le bras !!

Je n'obtempère pas à son ordre, elle retire vigoureusement son bras

AÏCHOU : Qu'est-ce que tu me veux ?

MAMY : Tu peux me dire ce que je t'ai fait ?! Toi qui a la langue si acérée

AÏCHOU : Tu ne m'as rien fait, je n'ai rien à te dire

MAMY : Donc pourquoi ce changement d'attitude si soudain ?

Elle remet les mains dans ses poches laissant ma question en suspens, son mutisme m'irrite encore plus. Faisant quelques pas pour partir, je me saisis de nouveau de son bras

MAMY : Reviens ici !!!

Le ton que j'ai employé est assez fort pour faire rappliquer les filles et quelques élèves curieux. Nous nous retrouvons au milieu d'une petite foule, entre messe basse et questionnements
Nous nous quittons pas des yeux, nous nous défions du regard, j'essaie de déceler à travers ses prunelles les raisons de son changement en vain

HABIBATA : Tout le monde vous regarde, vous n'allez quand-même pas en venir aux mains. <<murmure-t-elle>>

ZEÏNAB : Oui, vous valez mieux que ça !

À ces mots, je libère son bras que j'avais encore entre la paume droite.
Le gong du lycée retentit annonçant l'heure d'entrer en classe et la fin du round qui se profilait avant même qu'il ne commence, incitant par la même occasion la foule à se disperser

ZEÏNAB : Franchement, vous comptiez vraiment vous battre ? <<dit-elle incrédule>>

" NON !! " nous répondons d'une seule voix et sur le même ton
Zack se joint à nous, Aïchou s'éclipse aussitôt. Habibata s'empresse derrière elle pour peut-être tenter de lui tirer les vers du nez, ayant un tempérament plus calme que le mien, j'ai bon espoir qu'elle réussisse là où j'ai échoué, elles se sont arrêtées et ont commencé à échanger quelques mots

ZEÏNAB : Ehh les deux tourtereaux, en classe vite. . . J'y vais

Elle nous donne un fou rire, toujours présente pour détendre l'atmosphère

MAMY : Tu es tout essoufflé !

ZACK : J'ai couru pour ne pas rater le spectacle qu'offre ton sourire avant d'aller en classe. Un cours de math c'est déprimant

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