Cinquième lettre.

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Eliot,
Je crois que les mots ne sont pas assez puissants pour nous deux, âmes sœurs maltraitées par une civilisation de jugement. J'aurais voulu avoir l'éternité pour te dire à quel point je t'aime et tous ces moments que je passe loin de toi me perfore le cœur, mais je sais que de ton côté aussi et je pense que j'en tire ma puissance à rester debout .

Tu es la joie qui me manque, dans ce nouveau village où je suis arrivé ce matin. C'est pour cette raison que je n'ai pas rapidement répondu à ta lettre. Le déménagement me monte à la tête.

Les étoiles nous représentent si bien. Boules de lumières, elles éclairent le firmament de leur puissance et je crois que nous sommes comme ça, toi et moi. Nous nous démarquons par notre beauté, par toute cette lumière qu'on dégage. Les autres ne s'en rende pas compte, mais ce n'est pas grave. Un jour, nous serons ensemble, et ce jour restera à jamais gravé dans ma mémoire.

Comme tu le dis, tout est devenu poussière, mais cette poussière n'attend que d'être balayée pour qu'on puisse enfin vivre sous le soleil.

Je n'aime pas lire dans tes mots que tu es triste. Nous nous étions promis de ne pas baisser les bras, de croire en tout, de continuer à apprécier la caresse du vent sur nos visages. Promet de rester fort, sinon je tomberais avec toi, mon amour.

Nous nous sommes certes arrêtés au bas d'une montagne mais nous allons la franchir, il faut laisser au temps son moment d'agir. J'ai confiance en toi, j'ai confiance en nous.

La douceur de tes lèvres me manque aussi, tes bras me manquent, tout ton être me manque mais je te jure que je reviendrais. Je ne sais pas quand, mais je reviendrais.

Nous sommes fous de croire en nous, mais cette folie est sans doute la meilleure chose qui me soit arrivé. Je ne veux pas cesser d'y croire.

Le village est banal. Quelques maisons, tout au plus, il y a quelques animaux et des champs, surtout des champs. Je suis noyée dans un paysage de désolation et cette église qui nous as connu me manque. Tu me manques. Je n'arrive pas à mettre des mots sur ce village, parce que je le déteste. Je lui en veux d'exister. Mais je suis prise dans ses filets jusqu'à ce que je m'enfuie.

Je t'aime si fort,
Charlotte

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