Quinzième lettre

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Eliot,

Soixante ans ont passé depuis ma dernière lettre.

Je suis bien consciente que tu ne pourras jamais la lire mais je l'emmènerais avec moi lors de ma montée vers les étoiles.

Il y a de cela soixante et un an, jours pour jours, notre histoire a commencée.

Je me fais âgée désormais et il est temps pour moi de me laisser flotter jusqu'à toi.

Ne m'en veux pas d'avoir mis autant de temps avant de te rejoindre, je regardais les fleurs.

Quand je suis revenue au village, suite à ma fugue, j'ai appris que tu étais décédé au combat. Mon cœur s'est brisé en mille morceaux et j'ai bien cru ne pas pouvoir y arriver sans toi.

Mais tes mots, nos mots, tournaient dans ma tête comme une chanson dont je me souvenais l'air. Je ne pouvais pas, je ne devait pas baisser les bras. Je n'avais plus de buts à atteindre avec toi, mais je pouvais y parvenir sans ton corps auprès du mien. Oh, ton âme est restée avec moi, le souvenir de toi est resté en moi, il y est encore gravé aujourd'hui et jamais plus il ne partira.

Si je t'en ai un jour voulut à la pensée que tu pouvais partir en me laissant seule ce n'est plus le cas, je te le promets. Tu étais soumis aux désirs de la vie et il se devait que tu ailles dans les étoiles avant moi.

Soixante ans on passé mais je ne me lasse pas de penser à toi.

Je vais toujours me promener dans d'immenses champs de fleurs lorsqu'il fait chaud et à la fin de la saison, je cueilles deux roses et je les fais sécher pour les déposer dans un tiroir qui enferme tous nos débuts, nos moments d'angoisse et tous nos mots échangés à tire d'aile pour ne pas nous oublier.

Je t'aime d'un amour bien plus puissant que n'importe quel autre concept existant.

J'arrive.

Ta Charlotte, pour toujours et à jamais.

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