7 Cash 116 après Kirius, Karikialand, entrée de la forêt d'Aasis, camp des Keinorites, 5h12
« Envoie cela à Bryan le pédagogue, qui se trouve chez moi à Kotobi, et fais-lui jurer au nom des dieux de suivre toutes mes instructions. » ordonna la haute générale Elaine au jeune émissaire qui partit sur le champ.
Des servantes entrèrent et aidèrent la jeune femme à porter son armure. Elle se dirigea ensuite vers la tente du général en chef. Le conseil de guerre avait été réuni pour régler les derniers détails avant la marche vers Whiteblack, la capitale du Karikialand. Tous les légats étaient bien présents et prêts à recevoir les ordres. Parmi eux, on sentait une aura effrayante émanant d'une seule personne qui était au fond de la pièce. Il s'agissait du mari d'Elaine, Tobias Keinor. En effet, le haut général avait fait le deuil de son frère mort au combat, pendant toute la journée d'hier. Il n'avait adressé un mot à personne, même pas sa propre femme, ni mangé, ni bu. Il avait été assis à côté de la tombe du défunt tout au long du jour, murmurant seulement quelques prières aux dieux. En ce 7 Cash, la haine et la colère avaient remplacé la tristesse et la douleur. Désormais, le seul objectif de Tobias était la vengeance de son frère.
Voyant que le haut général Keinorite ne prenait pas la parole, Elaine s'avança : « Bien, légats, est-ce que tout est bien prêt pour notre départ ? Nous devons partir le plus tôt possible. Il ne faut pas qu'Abner en profite pour rallier de nouvelles légions. »
Le légat de la XXème légion Kotobia, Hagias de Kotobi, prit la parole : « Oui, Haute Générale. Les hommes ont préparé leurs bagages et sont prêts à en découdre. Nous pouvons partir dès maintenant. »
« Tobias, tu es prêt ou tu dois encore pleurer sur le passé ? » demanda Elaine à son mari qui n'avait pas bougé ni prononcé un mot.
« Oui, on part dans dix minutes. » répondit le « Vaillant » en sortant de la tente.
Évidemment, de l'inquiétude se lisait sur le visage de tous les légats. Le nouveau jeune chef de la famille Keinor arrivera-t-il à reprendre ses esprits avant la bataille finale ?À 5h30, le camp fut démonté et les légions, de la XVIIème jusqu'à la XXIVème, commencèrent leur marche vers Whiteblack. Sur le chemin, on chantait des encouragements, des chants tribaux et des prières mais la peur et l'anxiété pénétraient petit à petit dans le cœur de chaque légionnaire. Les faits étaient là : la tribu Keinor venait de perdre son principal représentant ainsi qu'une énorme partie de ses forces hier. Leurs chances de victoire avaient incroyablement baissé en seulement vingt-quatre heures. Et la cerise sur le gâteau, le nouveau chef de tribu n'était même pas apte à se battre. Comment envisager une possible victoire quand votre ennemi est en surnombre et dont les forces sont principalement composées de soldats vétérans et endurcis ? Les chants des jeunes légionnaires commençaient à se faire moins bruyants, étant donné que les cohortes se rendaient un peu plus compte de la situation. L'espoir, si grand pourtant dans la fin de soirée du 5 Cash, s'évanouissait à chaque pas de l'armée keinorite.
Adoberge, le légat de XXIème légion Joyia, s'avança près de sa supérieure Elaine : « Haute Générale, mes excuses mais, quel est le plan de bataille ? »
Elaine répondit : « J'y ai pensé mais je dois avoir l'accord de l'autre déprimé. »
Adoberge s'inquiéta : « Haute Générale, vous ne croyez pas que vous y allez un peu fort sur sa Majesté ? Il vient de perdre la chair de sa chair, son frère aîné tout de même... »
Elaine tourna brusquement son visage sur son légat, irritée par ses propos : « Connais-tu MON passé, Adoberge, pour pouvoir prendre sa défense ?! Nous sommes en guerre ! Il n'y a pas de place pour le deuil ! Il n'y a pas de place pour les larmes ! Le deuil, on le fait lorsque les 2 camps ont signé un traité de paix ! Si tu n'as toujours pas compris cela, je me demande vraiment comment tu as pu devenir légat ! » Elaine fit aller son cheval plus vite, laissant en plan Tobias et Adoberge.
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FantasíaDans un monde aux merveilles et aux horreurs infinies, tant de possibilités s'ouvrent à qui est assez brave, fourbe et intrépide pour les saisir. La fortune sourira à ceux qui sauront maîtriser les règles.