8 Smar 160, steppes du Khalos, 06h37
« Au fait, tu ne m'as toujours pas raconté pourquoi tu ne pouvais plus retourner à Nador. » commença Karima.
« Disons que c'est...assez sombre comme histoire. » répondit Bachir, intrigué par la demande.
« Évidemment, puisque tu couvres tout sous un voile. Nous ne sommes plus dans le Jahtout. Il serait peut-être temps que tu me fasses confiance. On ne peut compter que sur nous-mêmes désormais. » s'agaça Karima.
« Crois-moi que je voudrais bien te dire la vérité. Ce qu'il s'est passé là-bas m'a profondément marqué. Il me faut encore du temps pour digérer. »
« Pff...Tu ne dis pas ça lorsque je te sers mes tajines. » bouda la jeune femme. Bachir en ria.
Pendant toute la nuit, les deux voyageurs avaient cavalé dans l'émirat du Ben-Tiyab, leurs chevaux chargés de leurs bagages et de leurs rations de nourriture, avant de traverser le grand fleuve Irza, imposante frontière naturelle séparant le Sultanat du Jahtout des steppes hostiles des Tribus Unies du Khalos, de la mystérieuse confédération elfique du Lyngwen et du petit royaume de Gladia. Le soleil lançait ses premiers rayons dans un ciel bleu et dégagé où seuls quelques oiseux tournoyaient. Malgré la clarté du matin, la température alentours était très fraiche et les nomades durent se vêtir chaudement avec des turbans et des manteaux, notamment à cause du vent qui commençait à se lever. Le duo continua sa route pendant une heure afin de s'éloigner le plus loin possible du Jahtout et de leurs poursuivants. Puis, arrivés à l'entrée d'une grotte au bas d'une colline, ils décidèrent de s'y arrêter pour manger et se reposer.
« Alors, monseigneur ? Quel est le plan ? » demanda Karima en attachant les chevaux à un arbre proche.
« Tu poses tant de questions, ma petite Karima... » se plaignit le noble en s'étirant après avoir déposé les nombreux sacs.
« Je pense que c'est humain de se poser 1001 questions lorsqu'on vient de quitter précipitamment son foyer pour partir au beau milieu de nulle part ! » s'énerva la brune à cause de l'insouciance de son compagnon et de son refus de lui répondre.
« Restons calmes...Premièrement, nous devons nous faire oublier du sultan en changeant entièrement d'identité. Il doit nous perdre jusqu'au point de nous croire morts. Deuxièmement, nous allons intégrer l'une des tribus des Khalosi. Je connais leur langue donc je n'aurai pas de mal à me confondre avec eux. Et puis, je te l'apprendrai. Troisièmement, nous voyons comment avancent les choses et nous nous montrons patients, attendant une opportunité. »
« C'est tout ? On est vraiment partis de chez moi pour ça ?! »
« Vois-tu une meilleure option ? Tu as envoyé balader les Immortels. Si on retourne au pays, ce ne sera que pour subir le Supplice de l'Arc. »
« Mais pourquoi enfin ? Je ne comprends pas ! Qu'as-tu fait pour que ton cousin te haïsse au point d'en vouloir à ta vie ?! » demanda une Karima confuse et rongée par l'inquiétude.
Bachir ne répondit plus. Il installa son lit fait de draps et d'une couverture en soie avant de s'y coucher en silence. Karima soupira et se coucha aussi sur son propre lit, exaspérée de l'entêtement de Bachir. Une brise souffla dans ce moment de calme.
« Ma vie...Ma vie est un affront à sa couronne et à ce qu'il a dû faire pour la recevoir. Voilà pourquoi il me cherche... » dit une voix grave dans le vent.
8 Smar 160, Sultanat du Jahtout, Terres du Sultan, Nador, Palais de Nador, Salle du Trône, 09h37
« Amine ! »
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FantasíaDans un monde aux merveilles et aux horreurs infinies, tant de possibilités s'ouvrent à qui est assez brave, fourbe et intrépide pour les saisir. La fortune sourira à ceux qui sauront maîtriser les règles.