Chapitre 7

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-Tenshi...Tenshi...Tu dors ?
-J'espère pouvoir le faire. Lançais-je à Akuma.
-J'ai besoin de savoir s'il va bien.
-Akuma, je t'ai dit qu'il était en vie.
-J'ai besoin de savoir comment il va. Pas seulement qu'il est en vie.
-Et tu espères que je fasse quoi ? Si je vais à l'hôpital, je me ferais arrêté et en plus, Dabi ira à son rendez-vous.
-Alors appelle l'hôpital.
-Tu te fous de moi ? Tu as vu le nombre d'hôpitaux ici ?
-C'est toujours le même.
-Et comment j'éloigne Dabi ? Il ne sera jamais d'accord avec ça et je ne peux pas le laisser sortir trop longtemps.
-Envoie le acheter des cigarettes.
-Tu es effroyable.
-Je sais...
-Je les appellerai, laisse moi dormir maintenant.
Akuma disparait et je dors, longtemps. Vraiment très longtemps. Je sens une main glisser le long de ma cuisse, relever mon t-shirt et venir carresser mon ventre.
-Réveille-toi. Me souffle une voix suave.
-Il est quelle heure ?
-9h.
-Du soir ?
-Non, t'as dormi toute la journée d'hier et toute la nuit.
-Mon dieu.
-Je te pensais plus endurante.
-Ça fait longtemps, laisse moi un peu de temps. Soupirais-je.
J'ai à peine envie de me lever. Dabi relève mon t-shirt pour dévoiler mon ventre et tout ce qui est en dessous. Il pose sa tête sur sa main et commence à dessiner sur ma peau du bout des doigts.
-Tu m'as menti. Dit-il.
-Sur ?
-La raison de ta venue.
Mon ventre se contracte et Dabi sourit.
-Je...
-Non, tais-toi. Je ne veux pas que tu mentes encore alors tu vas juste me dire si j'ai raison. Si tu me mens...
-Ça va, je connais la chanson. Le coupais-je.
-Akuma a-t-elle perdu le contrôle ?
-Non.
Dabi ne sait rien. J'en suis persuadée et même si nous devions nous battre, je le tuerai sans trop d'effort.
-Est-ce que UA a été attaqué ?
-Oui.
-Est-ce que tu as pris le contrôle pour protéger Akuma ?
-Bof, le mec qui la menaçait voulait me voir donc je suis venue.
-Il t'a proposé un marché.
-Ouais, mais il avait menacé Akuma, très mauvaise idée.
-Je vois...
-C'est bon, t'as fini ton caprice ?
Il s'étonne de ma réaction, soupire et retire sa main.
-T'es pas croyable.
-Tu veux bien aller me chercher des clopes ?
-Tu te fous de moi ?
-Aller, j'ai plus rien et j'peux pas sortir.
Bon, j'ai deux paquets dans mon sac en réalité.
-Prends les miennes.
-Même pas en rêve, tu fumes des mentholes.
Il soupire.
-T'es chiante.
-Merci.
Il sort de l'appartement alors je me lève et attrape mon portable pour appeller l'hopital.
-Bonjour, vous êtes actuellement en discussion avec une infirmière de l'hôpital...
-J'aimerai parler à un patient. La coupais-je.
-Puis-je avoir votre nom ?
-C'est une surprise. Il s'appelle Aizawa, Shota Aizawa.
-Très bien. Je vais regarder.
-Merci.
J'ai horreur de se mot, "Merci".
-Je vais vous transférer au patient.
Je ne réponds pas. Un merci suffit amplement pour le peu que je demande.
-Qui est-ce ? Demande la voix d'Aiawa qui n'a pas l'air aux portes de la mort.
-Shota, toujours un supplice de t'entendre.
-Ten...
-Shut, ne dit pas mon nom. Personne n'a besoin de savoir que je te parle.
-Où est-elle ? Elle va bien ?
-À ton avis abruti ? Je ne l'ai pas tué. L'amour me désespère...Elle voulait savoir comment tu allais mais j'ai très peu de temps.
-Elle m'entends ?
-Mon dieu, va vraiment falloir te faire un rappel toi.
-Je veux lui parler.
-Si je lui laisse le contrôle maintenant, elle va crever. Je pense que tu ne veux pas qu'elle y passe alors sois sage et attends la.
-Tu vas lui redonner le contrôle ?
-Ce n'est pas le plus important. Essaye de rester en vie, Akuma me tuera si tu y passes.
Je raccroche et efface l'appel de mon historique. Je connais Dabi, il adore fouiller dans mon portable. Il ne reste que 4 pauvres jours avant qu'Akuma ne reprenne le contrôle. Elle va devoir faire face à un tribunal pour m'avoir libéré et cette fois, ils feront tout pour nous tuer. Nous sommes des dangers depuis bien trop longtemps alors il va falloir qu'on trouve une monnaie d'échange digne de ce nom. Je m'habille et Dabi revient avec deux paquets de cigarettes. J'en attrape une et l'allume sur le balcon pendant que Dabi mange un morceau. Une tache noire survole la rue, je plisse les yeux pour mieux voir ce que c'est. Un démon, c'est un démon qui veut visiblement me parler.
-Je dois sortir une seconde.
-Tu vas te faire coffrer. Lance Dabi.
-J'en ai pour une minute au maximum.
Je déploie mes ailes et m'elvole pour suivre le messager. Le démon se pose à l'abri des regards dans une ruelle.
Les démons sont des créatures des plus étrangers, leur peau est de la couleur du charbon, à chaque mouvement, de la fumée se dégage de leurs membres. Ils ont de grandes ailes écailleuses et leur peau est dure comme de la pierre. Ce sont mes messagers, ils sont mes yeux et mes oreilles. Sur Terre comme en enfer et je trouve dommage qu'Akuma ne voit que des ombres en les regardant.
-Ils sont arrivés au pire moment. Lançais-je.
-Elle n'était pas prête. Akuma est trop faible. Explique le démon.
-Je sais mais ils la brident à chaque fois qu'elle peut s'améliorer.
-Alors comment tu comptes les arrêter ? Si c'est bien ce que tu comptes faire.
-On doit faire la balance, si on les laisse tuer All might, le monde va sombrer dans le chaos. Mais pour l'instant, mon problème le plus urgent est la sécurité d'Akuma.
-C'est sûr que s'ils vous tuent, tu n'auras plus aucune chance de l'arrêter.
-C'est vrai...Le gouvernement aussi veut arrêter les méchants...Tu viens de m'offrir ma monnaie d'échange.
-Et pour Dabi ?
-Ne touche pas à mes histoires perso.
-Quoi qu'ilen soit, il n'est plus très loin. Reste sur tes gardes. Les anges pourraient aussi te rendre visite.
-On s'en fout pour l'instant. Merci pour la mise à jour.
Je retourne à l'appartement où Dabi fouille dans mon téléphone. Je suis une génie.
-Plus que 4 jours. Me lance Dabi.
-Je sais, je passerai sûrement les deux derniers à monter mon plan.
-Je...
-Si tu fais une blague salace, je me barre.
-Ok, je me tais.
La journée se termine calmement, je tiens à souligner que c'est l'une des rares journées où nous nous supportons sans coucher ensemble, j'en suis presque fière.
Pour faire court, notre journée d'abstinence a été rattrappée le lendemain. Et les deux jours suivants, Akuma m'a aidé a préparé mon plan. Ce n'est que le dernier jour que Dabi m'a fait quelques aveux.
-J'ai eu une proposition interressante. M'explique-t-il.
-Développe.
-Une groupe de méchant qui veulent mettre fin au règne d'All Might.
-Et donc ? Tu espères que j'adhère ?
-On pourrait reprendre notre vie d'avant.
-Servir quelqu'un...Même pas en rêve. Je bosse en solo ou avec toi à la limite mais sûrement pas avec une bande de guignoles qui se prennent pour des "bad guys" parce qu'ils ont volé dans la supérette du coin.
-T'es vraiment une...
Je viens poser mes lèvres sur les siennes, je sais qu'il veut me traiter de salope, mais j'ai envie de penser à autre chose. Il est assis sur le canapé alors je m'assois sur ses genoux, face à lui, mes genoux autour de ses hanches. Sa main gauche vient se glisser sur ma nuque comme pour s'assurer que mes lèvres ne quitteront pas les siennes, son autre main vient glisser sous mon t-shirt mais j'attrape ses poignets et les plaque sur le canapé.
-Aujourd'hui, c'est moi qui joue. Soufflais-je.
-Ça me va. Sourit-il.
Je prends rarement le dessus dans ces moments là. Et d'habitude, Dabi en a horreur, c'est son côté dominant qui ressort. Je glisse mes mains sous son t-shirt et le lui retire. Je balade mes mains sur sa nuque, les faisant glisser sur ses épaules, son torse et jusqu'à son pantalon que je déboutonne. Et...Je suis perdue, comme si je ne savais pas quoi faire après. Dabi éclate de rire et me bascule contre le canapé.
-Bah alors ma grande, on s'est perdu ? Murmure-t-il sur mes lèvres.
J'attrape sa nuque et l'embrasse passionément. Croyez le ou non, je n'ai aucune envie de laisser la place à Akuma.
Les mains de Dabi me déshabillent, me laissant quelques brûlures superficielles ici et là. Cette fois, c'est plus profond, plus intense. Je ressens des choses que je n'avais jamais ressenti avant. Est-ce que c'est lié au fait que je sois peut-être condamnée? Je ne pense pas, ce n'est pas la première fois que je suis aux portes de la mort.
-Je t'aime...
Ces mots m'échappent, la seule personne à qui je l'avais dit était Akuma jusque là. Mais...Je crois que je suis réellement amoureuse de Dabi.
Après toutes nos aventures, Dabi s'endort, la tête sur mon ventre, son corps au creu de mes cuisses.
Est-ce que je lui ai réellement dis que je l'aimais? Est-ce qu'il m'a entendu ? Toutes ces questions me torturent toute la nuit.

Le lendemain, je plie bagage et pars. J'ai appelé l'hôpital pour être sûre de ne pas me pointer chez Aizawa et me retrouver dans un appartement vide. Je me fais discrète sur la route et rentre dans l'appartement d'Aizawa par la fenêtre. Je l'entends dans sa cuisine, cet homme vit uniquement pour dormir et manger. Il entre enfin dans la salle à manger et lance ses bandes en me voyant mais je suis plus rapide que lui. J'attrape ses bandes et les arrête.
-Je t'en prie Aizawa, je croyais qu'on avait dépassé l'étape où tu te croyais capable de me battre. Dis-je en relâchant son arme.
Aizawa a quand même l'air mal en point, il ressemble à une momie et ses deux bras sont immobilisés. C'est à se demander comment il m'a lancé ses bandes.
-Qu'est ce que tu veux ? Crache-t-il.
-Ce que je veux n'a pas d'importance. Mais tu vas m'écouter attentivement. Premièrement, tu vas devoir l'écouter très attentivement, on a un plan. Il faudra le suivre.
-Tu vas la faire tuer.
-Pour une fois, je ne suis pas le cerveau dans ces opérations. C'est elle qui a tout manigancée. Et c'est elle qui m'a donné le contrôle mais tu aurais pu l'éviter.
-Comment ça ?
-Tu la rends faible. Tu l'as empêché de se battre quand ils sont arrivés.
-Et alors ?
-Si tu l'avais laissé se battre. Tu n'aurais pas eu besoin de bouger le petit doigt. Vous nous déséquilibrez, je suis 100 fois plus forte qu'elle. Elle s'épuise à chaque fois qu'elle me laisse la place. Il va falloir apprendre à lui faire confiance. Mais peu importe, nous en reparlerons plus tard.
Je ferme les yeux et laisse la place à Akuma. Il est temps d'arranger la situation.

Je me réveille doucement, je suis allongée, la tête sur quelque chose de confortable. Je sens quelque chose carresser mon visage. J'ouvre les yeux sur Aizawa, j'ai la tête sur ses genoux et sa main carresse machinalement ma joue.
-Tu ressembles à une momie. Me moquais-je.
-Content de te revoir aussi. Lance-t-il.
-Tu vas bien ?
-Tout va bien.
-Et les élèves ?
-Ils n'ont eu que quelques égratinures. On a évité le pire.
-Ils sont retournés en classe ?
-Non, ils reprennent dans quelques jours. Puis il y a le championnat.
Championnat auquel je risque de ne pas participer si mon plan rate.
-Tu leur as dit ? Demandais-je.
-Je ne les ai pas appelé. Le gouvernement ne sait pas que tu es revenue.
-Tu devrais les appeller.
-Et si on ne leur disait rien ? Lance-t-il.
-Shota, tout va bien. Je ne vais pas me faire tuer.
-Comment tu peux en être aussi sûre ?
-On a un plan. J'ai besoin que tu me fasses confiance.
-J'ai plus confiance en toi qu'en moi même. Mais j'aime pas ce qu'ils font faire.
-Je vais être jugée...
-Et ils feront tout pour te condamner à mort.
-C'est pour ça que je vais leur donner ce qu'ils ne pourront pas refuser. Tout ira bien Shota.
Je me lève doucement et attrape son téléphone. On a mis le numéro sous le nom de "Bad news" parce qu'on ne s'appelle jamais pour de bonnes nouvelles.
-Vous l'avez retrouvé ? Demande l'homme à l'autre bout du fil.
-Je suis revenue par moi même et je veux que le tribunal se tienne demain. Je suis prête à coopérer.
-Vous devrez être présente à 9h précise.
-Je serai là. Dis-je en raccrochant.
Aizawa me lance un regard inquiet.
-Nous devons y être pour 9h. Expliquais-je.
-Et tu es sûre d'être assez en forme pour...
-Ça va aller. Je te le jure.
Quand je reprends le contrôle, je suis effroyablement faible. Tenshi arrive à endiguer cette fatigue mais je n'y parviens pas. Je retourne poser ma tête sur les genoux d'Aizawa.
-Je n'ai pas peur. Soufflais-je.
-Mais moi, j'ai peur. Avoue-t-il. Imagine qu'ils refusent.
-Ils ne refuseront pas.
-Ils veulent te tuer.
-Même s'ils essayaient, tu penses qu'elle les laissera faire ?
-Non, je suis sûr que non. Mais ça voudrait dire que tu ne reviendrais pas cette fois.
-Je ne me permettrais jamais de te faire ça. Avoir Tenshi me permettrais de rejoindre l'autre côté de la justice, sans crainte. Mais je ne me permettrais jamais de t'y trainer. Parce que tu détesterais ça.
Ce qu'Auzawa ne saut pas encore, x'est que c'est exactement l'inverse de notre plan. Si je peux devenir une méchant grâce à Tenshi, Tenshi peut devenir une gentille grâce à moi. J'en suis persuadée. Il ne répond pas. Il se contente de reposer sa main sur mon visage.
-Tu devrais te reposer.
-Ce n'est pas moi qui ressemble à une momie. Me moquais-je.
Il pose sa main sur ma bouche.
-On a dit repos. Répète-t-il.
Je ris. Il m'avait manqué. Je ferme les yeux et prends une grande inspiration. Demain, tout ira bien, le plan se déroulera à merveille et tout rentrera dans l'ordre, j'en suis sûre. Nous n'avons pas le choix, soit le plan fonctionne, soit notre vie devient radicalement différente. Je ne veux pas abandonner ma vie actuelle, les élèves, UA, Aizawa... Non, je n'abandonnerai pas cette vie. Le plan marchera !

AngelOù les histoires vivent. Découvrez maintenant