Chapitre 18

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-La fusion des esprits s'illustre par un combat à mort dans l'espace mental. Les deux esprits se battront jusqu'à ce que l'un des deux meurt, ainsi, l'esprit vivant prendra la place de façon définitive dans le corps et l'autre mourra. L'esprit du vivant prendra aussi toute l'énergie et les pouvoirs de l'autre.
Donc si je meurs, Akuma prendra le corps. C'est exactement ce que je cherchais. Maintenant, il faut que je convainc Hawks de me laisser faire ça. Ce qui ne devrait pas être trop difficile, il m'en veut encore un peu pour notre rupture éclair. J'attrape la plume, je la tiens fermement et écrit l'adresse d'un bar, je ne peux tout de même pas inviter Hawks dans l'appartement de Dabi, ce serait du suicide, et la date de demain. La plume frémit et remue mais je ne la laisse pas s'échapper avant d'en avoir complètement terminé. À peine ai-je levé le doigt pour la libérer qu'elle s'envole à une vitesse impressionnante.
-À demain. Souriais-je en ouvrant la fenêtre.
Je vais prendre ma douche et m'arrête, à demi-nue, devant le mirroir. Akuma ne se montrera pas, mais elle m'entend.
-Ce sera bientôt terminé. Tout ça, ce sera terminé ma grande sur. Je te le jure.
J'enfile ma nuisette et vais me coucher. Évidemment je ne dors pas de la nuit, trop excité par mes retrouvailles et l'idée que, bientôt, tous nos problèmes seront résolus.

Quand le soleil se lève enfin, je me lève et m'habille. Je porte des vêtements d'Akuma, bien plus discret que les miens, et j'enfile une grosse cape noire pour pouvoir me cacher dans l'ombre. Je sors par la fenêtre et m'envole, cachée par les ombres. J'observe le café en contre bas, j'attends une ou deux heures, quand un blond avec de grandes ailes rouges arrive et s'assois à une table. Je descend discrètement de mon perchoir et m'assois face à lui.
-Je ne pensais pas que tu viendrais. Dis-je en éloignant la serveuse d'un geste.
-Ce n'est pas moi qui suis en cavale.
-C'est vrai...Ça ne te rappelle pas quelque chose ?
-Viens en aux faits. Je n'ai pas le temps pour tes bêtises.
-J'ai besoin de toi pour ramener Akuma.
Il ouvre de grand yeux.
-Je croyais qu'elle était morte.
-Elle ne l'est pas. Elle est très faible mais bien vivante.
-Et comment tu comptes la ramener ?
-J'ai besoin d'une autorisation pour le faire.
-Et je suppose que l'état ne te laissera pas faire.
-Ni l'état, ni Aizawa...
-Alors pourquoi moi ?
-Parce que tu ne cracheras pas sur ma mort...
Il se fige, là, la conversation devient interressante.
-Tu veux te suicider ?
-En quelque sorte.
-Et pourquoi veux-tu une autorisation pour ça ?
-Parce qu'Akuma aura besoin d'Aizawa après. Elle aura du mal sans moi.
-Tu en sais quelque chose...
-Je veux ta parole de héros. Promets moi de pencher en ma faveur pendant l'instance.
-Tu vas demander une instance ? Et tu espères sincèrement l'obtenir ?
-Pour ma mort oui.
-Alors pourquoi te refuser le suicide ?
-Parce qu'ils pensent que je suis plus forte qu'elle. Et Aizawa parce qu'il pense qu'elle n'y survivrai pas.
-Pour le premier, je sais qu'ils ont tort mais pour son petit ami, tu penses que c'est vrai ?
-Je sais pas bien comment ça fonctionne. Mais si elle revient avec une partie de moi, ce sera l'enfer ici.
-Donc maintenant tu protèges le monde ?
-J'la protège elle, ça a toujours été le deal. On crève l'une pour l'autre.
-Donc si je te donne mon feu vert, tu lui cède la place, à jamais ?
-L'idée t'enchante avoue le.
-Et qu'est-ce que j'y gagne ?
-Tu seras un héros. Comme tu as toujours voulu l'être. C'est pas ça le métier de héros ? Sauvez des vies.
Il ne répond pas.
-Promet moi de pencher en ma faveur et dans 3 petits jours, Tenshi ne sera plus qu'un mauvais souvenir.
-Un cauchemar plutôt.
-Hawks, je n'ai pas le temps. Est-ce que j'ai ta parole ?
-Tu as ma parole. Soupire-t-il presque à contre cur.
Un petit point rouge s'allume sur mon torse.
-Aaaah, le moment que j'attendais. Souriais-je.
-Si tu te laisses faire, ils ne te feront aucun mal.
-Tu sais que ce ne sera passera pas comme ça.
-Ça peut très bien se passer...
-On se reverra dans 2 à 3 jours.
Je plonge la ville dans le noir complet.
-Tenshi ! Lance Hawks avant que je ne m'envole loin.

Ce n'est qu'une fois chez Dabi que je redonne la lumière à la ville. Tout est prêt, il ne reste que l'instance. Mais est-ce que je dois appeller Dabi avant ? Il essaiera de m'en empêcher, à coup sûr, mais je ne peux pas prendre le risque. Ma décision est prise mais Akuma vous affirmerai que les sentiments peuvent toujours changer la donne. Et je ne prendrai pas ce risque, je dois aller au bout de mon idée. Maintenant, il faut que je puisse avoir mon instance. Et la meilleure personne pour ça, c'est Aizawa. L'idée ne m'enchante pas, retourner à UA, m'infiltrer, risquer de tout faire foirer...Ça ne fait pas partie du plan mais les plans sont faits pour être modifié...
Et Dabi ! Je ne dois pas le laisser sans nouvelle. Je n'ai pas le droit de le laisser comme ça, sans le prévenir. Mais si je le préviens, il essaiera de m'en empêcher... Peu importe. Il saura comment réagir, je lui fais confiance.
J'envoie un message à Aizawa pour lui demander de me trouver une instance. La porte de l'appartement s'ouvre.
-Non mais ça va pas ? T'es recherché par absolument tout le pays ? Pourquoi t'es sorti ? Hurle Dabi.
-Tout va bien.
-S'ils te trouvent...
-Ils vont me trouver Dabi, c'est le plan...
-Va te faire foutre putain !
Il frappe dans le mur et va sur le balcon. Comment lui en vouloir, je ne lui ai rien dit, jamais...
Je le rejoins sur le balcon, il a allumé une clope. Il ne tourne même pas la tête pour me regarder.
-Dabi...
-Tais-toi.
-S'il te plait, j'veux pas partir comme ça.
-Fallait y penser avant.
-Je devais faire un choix.
-Et tu l'as choisi elle ! Tu l'as choisi elle plutôt que moi ! Crache-t-il en me laissant un regard plein de peine.
Je pose ma main sur sa joue, les yeux brillant de peine.
-Non, je t'ai choisi toi. Je t'ai choisi toi et je te choisirai toujours. Je veux que tu vives vraiment, je veux que tu fasses ce que tu veux, ce que tu aimes. Sans être limité à cause d'elle.
-Je te déteste...
-Je sais, je me déteste aussi.
Je pose doucement mes lèvres sur les siennes mais quand je recule, sa main tient ma tête pour maintenir nos lèvres. Son autre main vient se poser sur ma joue. Il a besoin de savoir que je suis là, comme si j'allais disparaitre à l'instant où nos peaux se sépareraient. Je passe mes mains autour de son cou alors les siennes glissent sur ma taille et son corps vient écraser le mien contre la baie vitrée. Mais il ne va pas plus loin, comme s'il avait peur de ma réaction.
-Je veux te sentir. Murmurais-je. Te sentir une dernière fois. Juste nous deux, nous deux contre le monde, comme autrefois.
-Comme autrefois...répète-t-il amèrement en serrant la barre du balcon.
-Dabi...
-Tu devrais partir. J'ai des choses à régler.
-Dabi, s'il te plait.
-Je t'ai dis de partir ! Répète-t-il.
-Tu sais que je ne partirai pas. Pas comme ça...
-Casse toi !
Ça y est, j'ai atteint le point de non retour. J'avale difficilement ma salive et hoche la tête, c'est mieux comme ça, ça lui fera moins mal.
-Adieu Dabi. Lançais-je avant de me diriger vers la porte.
Je réprime mes sanglots et pose la main sur la clé mais une main saisie fermement mon poignet et le plaque au mur.

AngelOù les histoires vivent. Découvrez maintenant