Angel

Chapitre 9

Comme Aizawa me l'a demandé, je suis restée la plus évasive possible. Mais les questions de Todoroki n'étaient pas aussi personnelles que je ne le pensais. Ce gamin est perdu, il hait son père mais ne voit plus sa mère donc il ne sait plus quoi faire. Croyez-moi, les situations familiales désastreuses, ça me connait. Je rentre à l'appartement, Shota est à son bureau, en train de corriger des copies.
-Je suis rentrée ! Annonçais-je.
Je n'ai pas de réponse alors je vais dans le bureau. Il est juste trop concentré pour m'avoir entendu.
-Hey. Répétais-je.
-Ta sortie s'est bien passée ? Me demande-t-il en relevant enfin la tête.
-J'aurais dû te prévenir, je suis désolée.
-Ça n'a pas d'importance.
-Alors, pourquoi je ne dois rien dire aux élèves.
-Premièrement parce qu'ils pourraient faire le lien mais aussi parce que j'ai beaucoup réfléchi, je pense qu'il y a une taupe au lycée.
-Une taupe ?
-Je ne vois pas comment ils auraient pu récupérer un emploi du temps sans quelqu'un de l'intérieur.
-Tu en as parlé au directeur ?
-Non, je préfère garder ça pour moi tant que je n'ai aucune preuve.
-Je vois...Et si je cuisinais ce soir ?
-Et si tu quoi ?
Je retiens un rire.
-Cuisiner. Tu sais, quand on prépare des trucs pour les manger après...
-Je sais ce que ça veut dire merci mais la dernière fois que tu as essayé de cuisiner, la cuisine à failli brûler.
-T'es dur, je me suis peut-être améliorée.
Il soupire.
-Tu essayes une fois. Si tu rates, le numéro de la pizzeria est...
-Dans le premier tirroir. Merci. Souriais-je.
C'est vrai que je ne cuisine pas souvent...Bon jamais seule en réalité. Mais ce soir, j'ai envie de laisser Aizawa se reposer pour une fois.
J'arrive dans la cuisine et ouvre le frigo. Ça ne doit pas être bien sorcier. Je fais chauffer l'eau, commence à faire cuire les ramens et le bœuf. Je suis la recette à la lettre. À mon grand étonnement, rien ne brûle, les ramens sentent même assez bons. Je ramène les bols dans le bureau.
-Tu veux vraiment manger ici ? S'étonne Shota.
-On s'en fout non ?
-Tu n'as pas tort.
On commence à manger, Aizawa grimace à la première bouchée.
-Ne te moque pas de moi ! J'ai suivi la recette à la lettre !
J'arrive à lui arracher un semblant de sourire.
-Ça va en réalité. Tu ne t'en es pas trop mal sorti. Lance-t-il.
-Ah, tu vois. Riais-je.
Nous finissons de manger et je débarrasse. Il reste quelques copies à Aizawa. Je passe mes bras autour de son cou et niche ma tête sur son épaule.
-Tu te souviens quand on était étudiant ?
-On ne s'est jamais parlé quand tu étais étudiante. Me rappelle-t-il.
Nous n'avons jamais été dans la même classe puisqu'Aizawa est plus âgé que moi.
-C'est vrai. Tu étais bon élève ?
Il lève les yeux, comme si la question n'avait pas lieu d'être.
-Oui, j'étais bon élève. Toi par contre, j'en doute.
-Non, j'étais bonne élève aussi. En théorie seulement, c'est Tenshi qui s'occupait des parties pratiques.
-Tu trichais ?
-C'est pas de la triche si ça fait partie de mon alter.
-Je rêve...Soupire-t-il.
Je l'embrasse sur la joue.
-Je suis sûr que tu n'étais pas si bon élève. Mais tant pis, je demanderais à Present Mic. Me moquais-je. Je vais me coucher, je suis exténuée.
Il tourne la tête et pose sa main sur ma joue avant de m'embrasser tendrement.
-Je te rejoins dès que j'ai fini.
Je souris et vais m'allonger dans la chambre. Ça faisait longtemps que je n'avais pas senti ses lèvres contre les miennes et je dois dire que ce n'est pas déplaisant.
Aizawa finit par me rejoindre, il s'allonge à côté de moi et prend ma main. Je ne réagis pas, j'ai juste envie de dormir contre lui, en sécurité. Puis le Championnat commence demain. Même si j'ai prévu de me faire éliminer à la première épreuve, je dois au moins tenir debout.

Le lendemain, on se prépare. Même si Aizawa ne participe pas, il a été réquisitionné par Present Mic pour jouer les commentateurs, ce qui ne l'enchante pas.
-Ne te pousse pas à bout aujourd'hui. Me prévient-il.
-Non, je comptais pas me tuer pour me faire recruter.
-Tu te sens comment ?
Je baille.
-Ça va.
-Je vois ça. Se moque-t-il.
-T'as l'air aussi emballé que moi à l'idée d'y aller.
-Je déteste être obligé de me montrer.
-Ah bon, c'est très étonnant ça. Me moquais-je.