Chapitre 19

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On m'emmène au tribunal, toujours menottée. Hawks est là, Shota aussi et on m'assoit sur le banc des accusés.
-Mademoiselle Akuma, nous sommes réunis à votre demande. Quel vote voulez-vous nous soumettre ? Commence le juge.
Il est tard dans la nuit, le tribunal est éclairés par des néons jaunes, vieillis par les procès auxquels ils ont pu assistés. Les fenêtres laissent transparaître la faible lumière de la nuit. C'est maintenant.
-Je demande un vote concernant ma décision de mettre fin à ma vie pour donné la totalité du corps à ma sur.
-Cette demande
-N'est pas recevable ? Le coupais-je. Selon le contrat du corps, toute demande doit être reçue et traitée par le tribunal, peu importe sa nature où le moment auquel elle est formulée.
-Je connais votre contrat. Puisque vous insistez, je vous rappelle également qu'il vous faut au minimum 1 personne de votre côté pour accéder à votre décision. Une seule suffit mais nul besoin de vous signaler que seules les personnes ayant ou ayant eu une forte relation avec le corps et un casier vierge sont en capacité de voter, est exclu de ces conditions l'Etat lui-même. Les seuls votants de la salle sont donc Shota Aizawa, responsable et petit ami d'Akuma Tenshi et Yui Hikaru, représentant de l'Etat.
-Keigo Takami doit être ajouté à la liste des votants. Annonçais-je. Son casier est vierge étant donné que c'est le numéro 2 des super héros et il pourra également vous informer que son lien avec le corps est très étroit puisqu'il a été notre petit ami, à moi et à ma sur pendant toute notre adolescence.
-Monsieur Takami, affirmez vous ou réfutez vous cette information ?
-Je l'affirme. Lance Keigo, nonchalant.
-Donc nous ajoutons un votant. Conclus le juge. Procédons au vote. Représentant de l'Etat êtes-vous pour ou contre la décision ?
-Je vote contre. Annonce le représentant, ne surprenant personne.
-Monsieur Aizawa, quel est vôtre décision ?
-Je vote contre. Dit Aizawa en évitant de croiser mon regarde.
-Monsieur Takami, quel est votre décision ?
Je fixe Keigo, il lève la tête. Je sais qu'il prend un malin plaisir à me torturer. Son regard se pose sur le juge puis sur moi. Son sourire en coin ne me rassure pas mais il m'a fait une promesse, il doit s'y tenir. S'il ne le fait pas je le tuerais de mes propres mains. J'ai l'impression qu'il prend des heures, son regard balaie la salle, toute l'attention est portée sur lui et il adore ça. Hawks n'a jamais été du genre à aimer se faire discret, il préfère de loin être en pleine lumière. Je vous laisse deviner pourquoi il préférais ma soeur. Que se passera-t-il lorsqu'elle reviendra ? Est-ce que je lui ai redonné de l'espoir en lui promettant de la faire revenir ? Peut-être qu'il tentera de nouveau sa chance avec elle. Manque de chance pour notre pauvre héros, Akuma ne l'a jamais vraiment aimé, elle le voyait plus comme un meilleur ami que comme son petit ami alors qu'Aizawa représente exactement tout ce qui la maintiendra en vie lorsque je ne serais plus là. Keigo ouvre enfin la bouche, nous sommes tous pendus à ses lèvres.
-Je vote...
Il s'arrête au milieu de sa phrase et me regarde avec un sourire frimeur. Si pour moi et Aizawa c'est une véritable guerre, pour Keigo tout ça n'est qu'un jeu. Il n'a aucunement conscience des conséquences de son vote ni pour Akuma, ni pour Aizawa, ni pour l'Etat, ni pour les élèves. C'est comme jouer aux échecs avec un enfant de trois ans, on s'assure juste qu'il ne donne pas un grand coup dans le plateau. Keigo reporte son attention sur Aizawa qui le fixe depuis le début. Est-ce qu'il hésite ? Est-ce qu'il prend doucement conscience des conséquences de ses actes ? Non, impossible, Keigo , n'est pas ce genre de personne.
-Je vote pour. Annonce-t-il fièrement.
Aizawa laisse échapper une grimace de mécontentent et je soupire de soulagement. Il a tenu sa promesse, il n'a absolument pas tenu compte des répercussions et a voté en ma faveur.
-Mademoiselle Akuma, le tribunal vous autorise, par la présente, à mettre fin à vos jours, de la manière que vous souhaiter de façon à laisser votre corps à entière disposition de votre sur Akuma Tenshi.
Mes jambes se mettent à trembler, l'entendre formuler me donne le vertige. On vient de me donner l'autorisation de me suicider ? Réellement ? Tout ça, toute ma vie, toutes nos aventures se terminent maintenant ? J'ai pris cette décision, j'ai eu toutes les autorisations possibles, il ne me restent plus qu'à sauter le pas.
Je caresse machinalement le piercing greffé à mon oreille. Le juge disparait, le représentant de l'Etat est le premier à se lever et à partir, il semble bouder. S'il a encore un travail ce soir, il devra s'estimer heureux, généralement, ils virent ceux qui perdent contre nous. C'est presque systématique. Ensuite, c'est Keigo qui se lève et part, il ne m'adresse pas un regard, à vrai dire il ne regarde personne, tout ça n'a aucune importance pour lui. Et Aizawa se lève en dernier mais il ne sort pas, il me rejoint.
-Tu as eu ce que tu voulais.
-On se portera bien mieux comme ça, tu peux me croire.
-Pas elle.
-Grâce à toi elle se sentira mieux.
-Si c'est ce que tu crois... Comment tu comptes t'y prendre ?
-Je vais aller à l'hôpital.
-Maintenant ?
-Le plus tôt sera le mieux.
-Tu en es bien certaine ?
-Je ne peux plus faire machine arrière.
-Je vais t'accompagner.
-Merci. Souriais-je, un pincement au cur.
Je le suis jusqu'à sa voiture, il m'emmène jusqu'à l'hôpital.
-Tu veux que j'appelle quelqu'un ?
-Ils ne laisseront pas Dabi approcher mais...J'ai besoin de l'appeler. Tu veux bien demander aux médecins de préparer une chambre en psychiatrie ?
-Hors de question qu'on t'attache.
-Elle va être violente quand elle va revenir, elle peut attaquer n'importe qui. Elle sera totalement déboussolée.
-Pendant combien de temps ?
-Trente secondes, une minute tout au plus. Après elle tombera dans les pommes mais elle ne va pas être facile à gérer.
-Je m'en occuperai.
-Comme tu voudras, je vais appeler Dabi. Annonçais-je en sortant.
Je prends mon téléphone et compose le numéro. Les sonneries commencent à retentir. Une, puis deux, trois et enfin...
-Vous êtes sur le répondeur, laissez moi un message. BIP.
Ma gorge se serre, il est occupé...
-Salut Dabi, c'est Tenshi... J'voulais...J'voulais te dire au revoir. Avouais-je la voix pleine de sanglot en titillant ma boucle d'oreille. Je t'aime, je t'aime et je veux que tu le saches parce qu'il est bientôt trop tard. Alors voilà, je t'aime et j'te dis au revoir.
Je ravale mes sanglots et raccroche.
-Tu l'aimes vraiment. Lance la voix de Shota derrière moi.
-On a du travail. Rappellais-je en le bousculant pour passer.

AngelOù les histoires vivent. Découvrez maintenant