Chapitre 3

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Pour fêter les 100vues, merci beaucoup pour votre soutien 😁

...

Ça fait maintenant plusieurs mois que j'ai adopté Catra, elle grandit à vue d'oeil, et son caractère de cochon aussi, une vraie teigne ! Aujourd'hui c'est vendredi soir et je rentre comme tous les soirs du travail. Pour être un minimum indépendante d'Angella et de son mari Micah, je suis à temps partiel barmaid dans une boîte de nuit, je finis donc très tard le soir le weekend, mais c'est un plaisir. Je tourne mes clés dans la serrure et pousse la lourde porte de chez moi. 

-Catra ! Je suis rentrée, déclare-je comme tous les soirs en enlevant mon manteau et mes chaussures après avoir bien refermé la porte.

Pas de réponse, je m'avance donc et la cherche d'abord aux endroits où elle a l'habitude d'aller, en l'occurrence, au pied de mon lit, devant le radiateur et dans le canapé. Mais elle n'y est pas.

-Catra ?! M'inquiète-je.

J'espère qu'elle ne s'est pas blessée pendant mon absence. Je la cherche donc aux quatre coins de l'appart mais ne la trouve nulle part. Je commence vraiment à m'inquiéter, où est-elle allée cette coquine ?! Je me laisse donc tomber sur mon canapé en soupirant et regarde distraitement la bibliothèque, pratiquement vide devant moi. Je remarque alors un mouvement à son sommet et lève les yeux vers celui-ci. J'ai alors la surprise d'y voir Catra, allongée bien sagement avec la queue qui balance sereinement dans le vide. 

-Alors c'est là que tu étais cachée ? Demande-je lascivement tandis que l'intéressée se lève et s'étire paresseusement. Non mais je rêve, tu as dû bien t'amuser à me regarder.

Je passe mes mains sur mon visage en soupirant, je suis persuadée qu'elle l'a fait exprès ! Je rouvre mes yeux lorsque je sens un poids s'installer sur mes genoux, elle se tient là, fièrement assise sur moi. C'est à se demander qui est vraiment le maître ici. Je pousse un petit ricanement et caresse doucement la tête de ma boule de poils préférée. On reste ainsi un moment puis je me décide à me lever pour manger quelque chose, je mets un sachet de pâté à Catra et me fais un sandwich puis je vais manger sur mon bureau en faisant mes devoirs, il a beau être très tard je ne me sens pas fatiguée. Catra ne tarde pas à me rejoindre et vient donc s'allonger sur mes genoux en ronronnant. Je lui caresse distraitement le dos en réfléchissant à mon sujet de dissertation. Lorsque j'en ai assez, je vais prendre une douche et je me couche mais écoute un peu de musique avant de me décider à dormir. Je reste un moment à regarder le plafond, en silence, réfléchissant à ma solitude qui commence sérieusement à devenir pesante. J'adore mes meilleurs amis, mais passer du temps avec eux me fait l'effet d'une gifle, me ramenant à mon isolement. Pourtant ça a été mon choix, enfin je crois ? Je ferme les yeux et pousse un soupir las. Puis je sens un museau poilu venir se frotter à ma joue, me faisant sourire. Je rouvre mes paupières et tourne la tête vers ma colocataire poilue puis lui caresse doucement la tête.

-Heureusement que tu es là toi, chuchote-je. Qu'est-ce que ça aurait été bien que tu sois un humain.

Cette pensée me fait ricaner, elle est bien comme elle est. Je m'endors donc rapidement, nettement apaisée, avec Catra s'étant glissée sous les draps pour être blottie contre moi.
Je me réveille le lendemain matin en sentant les rayons du soleil éclairer toute la pièce. Je m'étire et ouvre lentement les yeux. Je regarde à côté de moi, cherchant le pelage de ma mascotte mais ne la vois pas. À la place, c'est une grande silhouette qui repose dans mon lit. J'ai d'abord un sursaut et me redresse en me frottant les yeux. Une fois ça fait, je porte à nouveau mon attention vers l'intrus et remarque qu'il s'agit en réalité d'une intruse aux longs cheveux châtain. Elle me tourne le dos et les draps ne la recouvre qu'à partir de la taille, assez peu pour que je vois parfaitement son dos, entièrement nu. Je tourne donc immédiatement les yeux et tente de me remémorer ma soirée. Je pensais pourtant mettre tout de suite couchée avec Catra, j'ai même pas bu une seule goutte d'alcool. Ça n'est pas normal que je me réveille aux côtés d'une parfaite inconnue vers laquelle je tourne à nouveau mes yeux. Je l'observe d'abord en détail jusqu'à ce qu'elle ne se tourne vers moi. Je détourne le regard dans un réflexe pour ne pas voir sa poitrine. 

-Déjà debout humaine ? Commence l'inconnue d'une voix enrouée.

-Euh... qui ? Qui êtes-vous ? Demande-je sans oser la regarder.

-Tu me comprends ? S'étonne-t-elle.

-Euh... oui, annonce-je perdue.

-C'est quoi ça ?! Crie-t-elle en me faisant me retourner de surprises.

Elle est assise et regarde fixement ses mains en les tournant et les fermant de temps à autre. Quoi ? Pourquoi elle semble se découvrir ? 

-Qui êtes-vous ? Répète-je.

Elle semble perdue et lève sa tête vers moi, me permettant de découvrir ses yeux vairon grands ouverts et finement dessinés. Je regarde ensuite ses cheveux ébouriffés d'où transpercent des oreilles longues et poilues. Comment c'est possible ? 

-Catra ? Demande-je dans un souffle.

-Qu'est-ce qu'il m'arrive ? Demande-t-elle paniquée. 

-Euh... je... je ne... sais pas, déclare-je difficilement. 

J'avance alors une main vers elle et lui caresse la joue, une chose est sûre, elle est bien réelle.

-Mais on va régler ça, d'accord ? 

Je m'efforce de lui donner un sourire le plus doux possible, qu'elle me rend en plus crispé. Je me lève ensuite et vais allumer la lumière pour mieux me faire une idée de l'étendue du problème tandis que Catra essaye de se lever mais ce n'est pas soldé par un franc succès. Je me précipite donc vers elle et lui tends mes mains pour l'aider à se mettre sur ses pieds, elle les saisit et prend appuie dessus sans trop hésiter. Elle arrive donc ainsi à se mettre debout mais semble prendre plus appui sur moi que sur ses pieds, elle s'est vite acclimatée à ses mains mais il lui faudra apparemment plus de temps pour marcher seule. Je profite d'un temps où elle réussit à maintenir son équilibre pour la regarder. Elle est plus petite que moi et est plutôt mince bien que tout de même étonnamment musclée et bien formée pour dire que c'était un chat qui passait son temps à dormir. Mais elle semble en bonne santé, je suppose que je m'en occupais bien. Cependant lorsque Catra perd à nouveau son équilibre, je ne suis pas suffisamment concentrée pour la rattraper, elle penche donc vers moi, nous faisant perdre l'équilibre et j'atterris sur les fesses. Catra a sa chute amortie par mon corps et se retrouve donc allongée sur moi et est toujours nue comme un verre. 

-Je vais d'abord te donner des vêtements, annonce-je en détournant le regard.

Pourquoi elle me gêne autant ? J'en ai vu d'autres des poitrines, reprends toi Adora ! Elle acquiesce silencieusement et reste sagement assise par terre le temps que j'aille chercher le nécessaire pour la rendre présentable. Quand je reviens, je l'aide à s'habiller, ce qui va également  me permettre de remarquer qu'elle n'a pas que ses oreilles félines comme vestiges de son ancien corps, mais aussi une longue queue qui commence là où sa colonne vertébrale devrait se terminer, cela va d'ailleurs me poser un problème au moment de lui mettre son pantalon, je lui l'enroule donc autour de la taille et y ajoute un t-shirt long, ça fera l'affaire le temps de trouver une autre solution. Je note également qu'elle a des rayures plus foncées à certains endroits de sa peau, rappelant son pelage tigré. Une fois ça fait, elle insiste pour réessayer de tenir toute seule sur ses deux jambes, elle n'aime pas se sentir dépendante, d'une quelconque façon que ça soit.

Tes Yeux M'ont ChangéeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant