Episode 3 : A la merci de l'ennemi (3ème partie)

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 97. C'est le nombre de moutons que j'ai compté depuis que le plan dans ma tête a été construit. Du coup maintenant, je dois dire que j'aimerais bien dormir, mais je n'y arrive pas. À chaque fois que je ferme les yeux, je vois mes amis en train de se faire bombarder, et je me sens terriblement coupable. J'aimerais juste... Ne jamais avoir fait ce que j'ai fait. Si quelque chose foire dans mon plan...

Je les condamnerai tous.

Je lance un regard en arrière. Anton est dos à moi, sa cage thoracique monte et descend régulièrement comme s'il dormait, pourtant c'est étrange mais... j'ai l'impression qu'il fait semblant d'être assoupi.

Finalement, le regard rivé sur le mur en face de moi, je me décide à poser une question.

– Anton ? Tu dors ?

Il y a un grand silence. Que le concerné finit par rompre.

Ah ah ! Je savais qu'il ne dormait pas !

– Pose ta question, Jamie.

Je fais la moue.

– Comment tu sais que je veux te poser une question ?

– Ça s'entend dans le son de ta voix.

Génial. Non seulement ce type est un psychopathe, mais en plus, il peut savoir ce que pensent les gens sans même les regarder. Il va falloir que je sois prudente si je ne veux pas qu'il découvre ce que je mijote.

– Pourquoi... Pourquoi est-ce que tu suis ton père ?

Je le sens bouger légèrement derrière moi, et je me retourne vers lui. Dans la pénombre, j'arrive à discerner son regard dur, qui me fait froid dans le dos.

– Tu peux être un peu plus précise ?

– Tu m'as dit qu'il avait détruit tout ce qui comptait pour toi, alors... Tu n'as pas envie de le tuer ?

– Si.

Mon cerveau bugue un moment devant cette réponse si directe.

– Mais alors... Pourquoi ne rejoins-tu pas la Rébellion ? Nous mettrons fin à la dictature de ton père...

Il se met alors à rire. Hein ?

– Tu n'as pas compris, Jamie !

Il me fixe avec cette folie meurtrière et ce sourire en coin qui me terrifient.

– Je n'ai rien contre cette dictature. Elle me va très bien.

– Mais...

– J'ai trop souffert dans ma vie pour que quelqu'un m'empêche d'accéder au pouvoir qui m'est dû. Je veux détruire la Rébellion autant que mon père, et j'ai besoin de lui pour y arriver. Après seulement, qui sait, peut-être que je monterai un commando pour l'assassiner, si j'en ai le courage.

Je reste bouche bée. Comment... Quoi ?

– Ne fais pas cette tête là, Jamie. On sait tous les deux par qui j'ai été élevé.

– Et ta mère ?

Il a un sourire qui, cette fois, me paraît triste.

– Ma mère... C'était une prostituée. Mon père me permettait de la voir quelque fois dans l'année, mais c'était pour mieux me manipuler.

– Qu...

– Si je n'exécutais pas ses ordres, il la tabassait.

Oh mon Dieu, mais... c'est horrible !

Au-delà des apparences_2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant