Au-delà des apparences_2

Episode 2 : L'enlèvement (2ème partie)

Ça va bientôt faire une semaine que nous sommes cloîtrés dans l'hôpital, et nous n'avons presque plus rien à manger. En plus, les hommes de Mr Ben ont mal réparé les canalisations, du coup, quand j'ai voulu me doucher ce matin, je n'ai encore pas eu d'eau.

C'est une calamité, cette planque.

On s'ennuie tellement que certains guerriers ont pris des feuilles et des crayons et se sont mis à dessiner. Des trucs très moches. Apparemment dans cette dimension, soit on est sportif, soit on est un artiste.

Maya et Lucas, de leur côté, ont voulu écrire des tracts pour dénoncer le massacre du Camp. Pour ça, Mélanie les a aidé.

Ça m'a rendu heureuse de la voir travailler si sereinement sur les brochures.

D'ailleurs en parlant de brochures, j'ai montré le classeur à mon double et à mon petit protégé, et il manquait un tract. Le premier. Celui avec le grand-père mort de Nathan. Je suis sûre que Mr Ben l'a enlevé. Par contre, je n'arrive pas à savoir s'il l'a brûlé ou s'il l'a gardé.

J'entre dans le bureau de Nathan. Assis sur une chaise derrière sa table, le Chef de la Rébellion tient une sorte de talkie-walkie à la main.

– Bien, merci Jim.

Et il raccroche. Je ne me fais pas prier pour le questionner.

– Tu as des nouvelles des autres groupes ?

– Oui. De Jim et Édouard en particulier. Ils se sont cachés dans les égouts.

Berk...

– Ça doit être dégueulasse là-dessous.

– C'est plutôt bien aménagé.

Avec des rats morts, des détritus, et du pipi ? J'en doute.

Nathan a alors son sourire de malade mental.

– Mais de toute façon, ce n'est que provisoire. Si tout se passe bien, on devrait tous déménager vers une planque toute neuve d'ici quelques semaines.

Hein ?

– De quoi tu parles ?

– Oh, tu verras en temps voulu.

Je fais la moue.

– J'imagine que je n'aurais pas droit à une autre réponse ?

– Non.

Il cale alors son dos contre son siège.

– Mais dis-moi Jamie, qu'est-ce que tu voulais me dire de si important pour rentrer dans mon bureau sans même prendre la peine de frapper ?

– En fait il faudrait que...

Tout à coup, Maya rentre comme une furie dans la pièce.

– Je crève la dalle ! Il n'y a plus rien à manger !

Je soupire.

– Voilà, je pense que c'est clair...

– Si certaines personnes ne se gavaient pas comme des oies, peut-être qu'il resterait encore de la nourriture.

Mon sosie lance un mauvais regard au psychopathe.

– Je suis censée prendre ça comme une attaque personnelle ?

– Tu as tout compris.

''Non mais j'hallucine ! Il manque pas d'air !''

Mr Ben se lève de sa chaise.