Au-delà des apparences_2

Episode 5 : Vives tensions (3ème partie)

 – Jamie ?

Je fais volte face, pour me retrouver en face de Marc.

Mon don s'est remis à fonctionner il y a un peu plus de vingt minutes, et j'ai enfin pu réveiller les pilotes de la Fédération pour les obliger à faire décoller l'avion. L'hôpital de Gedd a finalement été bombardé sans personne à l'intérieur, et maintenant, nous volons en direction de la prison où est retenue Maya -ou pour moi, vers le palais du sultan.

Sans Nathan.

– Tiens.

Marc me tend un espèce de téléphone, et je fronce des sourcils.

– Qu'est-ce que c'est ?

– Un téléphone cellulaire.

Je le regarde sans comprendre.

– Où tu as trouvé ça ?

– Il y avait pas mal de trucs dans la planque que Sylvian nous a trouvé.

Il brandit devant lui un autre portable en souriant.

Sérieux ?!

– Avec ça je pourrai te tenir au courant de l'évasion de Maya. Par contre pour éviter d'éveiller l'attention des chiens-chiens de la Fédération, il vaut mieux qu'on ne s'en tienne qu'au strict minimum. Quand nous aurons réussi à fuir la prison, je t'enverrai un ''OK''. Ce sera le signal pour que toi tu t'évades du palais.

Son visage s'assombrit tout à coup.

– Par contre si par malheur nous n'arrivons pas à nous en sortir...

– Marc...

– S'il-te-plaît, laisse-moi finir.

Je me tais, tandis qu'à l'intérieur de moi, ma gorge se serre.

– Si nous n'arrivons pas à nous en sortir, je t'enverrai un ''KO'' avant d'être fait prisonnier ou tué.

Mon cœur fait un bond dans ma poitrine.

– Promets-moi seulement que tu t'échapperas, même si le sultan menace de tuer Maya ou l'un d'entre nous.

– Je... je ne peux pas te promettre ça...

Il pose tout à coup ses deux mains sur mes épaules et vient planter ses yeux dans les miens.

– Il le faut, Jamie. Quoi que tu fasses, le sultan nous tuera de toute façon. Le seul moyen de mettre fin à tout ça c'est de gagner cette guerre. Or nous n'y arriverons que si tu es dans nos rangs.

– Vous me surestimez trop...

– Peut-être. Mais ton don est très puissant. Si le sultan t'utilise, aucun combattant ne sera en mesure de se défendre face à toi. Alors promets-moi que quoi qu'il arrive, tu t'évaderas de ce maudit palais.

Je le fixe droit dans les yeux, alors que son regard ne dévie pas d'un millimètre. Il a raison. Je sais qu'il a raison, et pour autant, la perspective d'abandonner tous mes amis à une mort certaine m'est insupportable.

– D'accord, Marc. Je te le promets.

Il me sourit, avant de retirer ses mains, et j'en profite pour reculer légèrement. Il m'a l'air soulagé. J'imagine que c'est le principal.

– Merci, Jamie.

– Jamie, Jamie, Jamie...

Je tourne la tête, imitée par Marc. Ce cinglé de Camille, ligoté non loin de nous sur un siège, vient enfin de reprendre connaissance. Et malheureusement pour moi, il me regarde avec un sourire de dingue.