Episode 13 : L'épidémie (3ème partie)

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 Je suis assise sur mon lit, dans ma chambre commune avec Maya. Je n'ai pas quitté cet endroit depuis ma dispute avec Nathan, ce matin. De toute façon, je n'ai eu envie de voir personne, et ma sœur m'a ramené du pain de la cantine quand j'ai eu faim.

Je n'ai pas arrêté de penser à Marcos.

Comment Nathan peut-il les abandonner à leur sort, lui et les autres ?! Comment peut-il avoir un comportement aussi égoïste, et comment j'ai pu croire qu'il était autre chose qu'un égoïste, justement ?!

Tout à coup, quelqu'un rentre en trombe dans la chambre, et je me redresse d'un bond.

C'est Nathan. Et il n'a pas l'air content du tout.

– Tu comptes m'éviter encore longtemps ?

Son ton a été tranchant. Je me ferme.

– Qui a dit que je t'évitais ? Tu n'es pas le centre du monde, je n'avais juste pas envie de voir des gens.

Il a son sourire de dégénéré. Mais un sourire glacial, le plus froid de tous.

– Ah, tu m'en vois ravi ! Alors tu n'étais pas en train de te cacher de moi ?

– Pourquoi je me cacherais ? Je n'ai rien à me reprocher, moi je veux sauver les autres contrairement à toi. C'est quand même fou, quand j'ai dit à Anton que tu étais prêt à sauter tête baissée dans la merde pour sauver l'un des nôtres, je le croyais. Et puis il y a eu Maya, et maintenant ça. Je me suis lourdement trompée sur ton compte. Tu n'es qu'un égoïste.

Il a un horrible tique assassin.

– C'est bon, tu as fini ?

– Parfaitement. Je n'ai rien d'autre à dire à quelqu'un comme toi.

Je lui tourne le dos, mais Mr Ben m'agrippe soudain par les épaules et me plaque violemment contre un mur.

– Regarde-moi, Jamie !!

Il a aboyé. Il tremble de rage.

Pourtant, je ne détache pas mes yeux du sol.

– Regarde-moi, je t'ai dit !

Je me décide alors à lever la tête vers lui. Son visage est déformé par la haine.

– Je n'ai jamais dit que je n'essaierais pas de les sauver.

Il a appuyé chacune de ses paroles avec fermeté.

– Ah bon ? Qu'est-ce que tu as dit, alors ?

– Ce que j'ai dit, c'est que nous devions voir avant de se précipiter chez le scientifique.

– Je ne vois pas bien ce que ça change.

Sa lèvre supérieure gauche se retrousse dans un rictus assassin.

– Ce que ça change, Jamie, c'est qu'il y a une différence entre sauver des combattants, et en amener d'autres à une mort certaine. Monter une opération chez le scientifique est dangereux, suicidaire, s'il se trouve au QG de la Fédération. Suicidaire aussi, s'il est protégé 24h/24 par les toutous du sultan. Inutile, si finalement il est mort sans qu'on m'en informe. Tu comprends, là ? Il y a plein de paramètres que l'on ne contrôle pas, il faut vérifier toutes nos informations, s'assurer au mieux que l'on envoie pas une équipe à la morgue alors qu'on aurait pu l'empêcher. Sinon, ce sera le double de combattants qui périra. Les malades qui n'auront pas eu le remède, et ceux envoyés pour les sauver.

Je le fixe, silencieuse, alors qu'il me fixe aussi, et je me sens tout à coup ridicule.

Nathan n'a jamais eu l'intention d'abandonner qui que se soit. Il voulait juste éviter qu'il n'y ait plus de morts...

Au-delà des apparences_2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant