Chapitre 3

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Je suis donc mes nouveaux amis dans un couloir froid etglauque.

Tu as déjà emprunté ce truc au moins Bella ? Demande la fille blonde d'un air dégoûté.

Elle n'est donc jamais venue non plus. Et je ne suis pasla seule à être dégoûtée.

Oui, on y est bientôt, réponds la brune.

On tombe sur un escalier. On le monte et ouvrons laporte en haut. On débouche sur une petite salle qui semble êtrel'endroit où on entrepose les chaises et le bazar. Bella passedevant nous et ouvre une autre porte. Encore un couloir, mais cettefois-ci, il n'est pas illuminé de néons blancs mais plongé dans lenoir et parcourus de petits ronds de lumière colorés.

Bienvenu au Spides les amis ! S'exclame la folle.

James sourit et pénètre dans le couloir.

Tu es impressionnante Bella, tu as couché avec combien de serveur pour connaître ça ? Ironise la blonde.

Oh deux ou trois mais allons nous amuser maintenant !

On avance dans le couloir et arrivons sur la salle.Énorme, un grand espace pour danser, des estrades un peu partout, ungrand bar longeant tout le mur droit et un coin plus reculé aveccanapés, tables et bar pour ceux et celles qui veulent se reposer.On suit James qui nous emmène à une table près de la piste. Swallade Jason Derulo sort à fond des enceintes. Je me metsmachinalement à bouger des hanches. Je regarde autour de moi, lesgens dansent sur la piste, des danseuses s'affairent autour desbarres de pole danse ou sur les petites estrades. Habillées en sousvêtements elles se déhanches en rythme. J'ai une envie de dansercomme pas possible. Cela fait trop longtemps que je ne suis pas alléeen soirée ou en boîte.

On va danser ? Propose la brune en tirant la blonde par la main.

Je viens avec vous, je déclare en les suivant.

James et Bella nous disent qu'ils restent là poursurveiller les boissons que cette dernière vient de commander. Jeprends avec moi ma pochette, ne faisant pas assez confiance auxautres pour leur laisser des choses aussi précieuses. Je comprendsenfin pourquoi les deux filles se tenaient la main dans la voiture ouse coulaient des regards langoureux, elles sont entrain de se roulerdes pelles sur la piste. Je danse les yeux fermés, hurle parfois lesparoles. Les deux filles chantent avec moi, dansent et me sourient.On danse pendant bien une heure non stop, Bella et James nousrejoignent à un moment. Je danse un collé serré avec James, puislaisse Bella twerker sur moi. Je me laisse porter par la musique, mespieds suivant eux même leur piétinement. Mes mains parcours moncorps,puis se lèvent, puis passent dans mes cheveux. Je sais que jedanse d'une manière plutôt sexy quand je surprends les hommes auxalentours me regarder fixement attendant sûrement que je leurpropose une danse. Bella me fait un signe de la main m'invitant àaller s'asseoir. J'accepte avec plaisir. Je ne sens plus mes pieds etj'ai tellement chaud que je pourrais être nue que ça ne medérangerais pas plus que ça. Je m'affale sur un canapé qu'on aréussis à prendre après le départ de leur prédécesseurs. Jebois un peu d'eau dans le verre de la blonde qui s'appelle en faitApril (typiquement américain). Bella a décidé de boire lors c'estApril qui conduira. James est parti draguer une belle blonde aux yeuxverts qu'il a croisé il y a peu alors on est entre fille. Je n'aipas grand chose à leur dire. Je sais que pour bien m'intégrer jedevrais parler, en savoir un peu plus sur elles mais je n'ai rien àdire et surtout pas très envie de faire la conversation. Mon regardse balade sur la salle. Puis je lève les yeux sentant un regard surmoi. En haut, accoudé contre la balustrade, un homme d'une trentained'année, blond claire avec une carrure de rugbyman me fixe. Jecligne des yeux pour être sûr que je n'ai pas rêvé. Mais il esttoujours là, verre à la main, habillé d'un costard bleu foncé etd'une chemise blanche. Je soutiens son regard perçant. J'ai desfrissons. Je ne lis rien de bon dans ses yeux, froids etcalculateurs. Je baisse les yeux sur mes amies ne réussissant pas àsoutenir plus longtemps un regard aussi hostile.

C'est quoi là haut ? Je demande aux filles.

Bella lève les yeux mais c'est April qui me répond :

Le carré VIP, c'est James qui me l'a dit. Remplis de milliardaires, d'hommes d'affaire, de stars et même de mafieux.

De mafieux ? Hein ? Dans une ville comme Phoenix ? Jerepose mon regard sur la balustrade mais l'homme est parti. Je mesens soulagée mais aussi un peu anxieuse. Cet homme me fait peurd'ici, je n souhaite jamais me retrouver en face de lui, son regardest du style à te clouer sur place.

Tu veux y aller ? Je suis sûr que tu pourrais mettre la grappe sur un vieil homme riche en quête d'une sugarbaby.

Quoi ? Je m'indigne. Mais ce n'est pas du tout ce que je recherche !

On rigole. Bella manque de tomber de sa chaise, bourréecomme elle est. Un serveur vient vers nous et dépose un verre d'eaudevant nous.

Vous avez commandé de l'eau ?

Ouais je crois que c'est moi, bégaye Bella. C'est pour toi vu que tu manges...heu...tu bois ! Tu bois pas d'alcool !

Ouais t'es pas drôle ! Renchérie la brune sur les genoux de April.

Arrêtez, je veux juste pas finir bourrée dans un endroit où je ne connais rien !

Je prends le verre et le vide d'une traite. Bella décided'aller danser car, une chanson que je ne connais pas, semble êtresa préférée. Elle se lève et va vers la piste de danse entrébuchant. Les deux lesbiennes la rejoignent et me confient leursverres. Je reste assise et prends une photo pour mes amis. Je leurdis que je m'amuse super bien et que je ne bois pas. Je les texteraisdemain pour leur raconter la suite. Je suis soudain prise devertiges. Je sens mon ventre se serrer. J'hésite à aller auxtoilettes et laisser les verres seuls mais quand ma vision sebrouille et que mon estomac manque de se vider sur la moquette rouge,je me lève, pochette à la main et file vers les toilettes. Il n'y apersonne dans celles de femmes. Un peu aveuglée par les points noirsqui ont envahis ma vision, je pousse deux trois portes au hasard ettombe en face d'une cuvette. Mes genoux tapant contre le carrelagem'arrachent un cris mais vite remplacé par un bruit de gorge. Jedéverse le contenu de mon estomac dans les toilettes. Je sens deslarmes s'échapper de mes yeux. Je ne vois presque plus rien, ma têteme tourne et je sens mon corps faiblir. J'ai été droguée. En uneheure, j'ai été droguée. Maintenant je vais me faire violée.Conne comme je suis, je me suis aventurée dans un endroit vide,parfait pour que l'auteur de ce crime vienne m'utiliser. Je laisseéchapper un gémissement à défaut d'un cri de frustration. Jem'appuie lentement contre le placo de la cabine. Je me sens sombrer.Dans un sommeil. Je suis tellement fatiguée, j'ai tellement mal à atête. La dernière chose que j'entends, car je ne vois plus riendepuis un moment, c'est la porte s'ouvrir et des pas s'approcher demoi. Puis le noir. 

Le mafieux et la belleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant