Jene me réveille que longtemps après. J'essaie de me rendormir maisimpossible. Je me lève alors. J'enfile une combi-pentalon verteclaire avec un dos nu et un beau décolleté. J'ouvre les rideauxpour tomber sur un jardin plongé dans la nuit. Merde. Quelle heureest-il ? Alexei n'aime pas du tout le retard. Je regarde l'horloge audessus du lit et vois qu'il est dix-huit heure cinquante cinq. Jemets des sandales noirs ouvertes et ouvre ma porte à la volée. Jedescends en trombe. J'avoue (à contre cœur) que je stresse et quej'ai peur de la sentence si jamais Alexei se fâche. Il peut me tuerquand il veut, me violer quand il veut. Je suis bloquée ici. Alorssi je veux vivre assez longtemps pour m'enfuir je dois suivre à lalettre les règles et jouer la gentille petite fille. Mina estdehors, entrain de servir les hommes. La table rectangle est couvertede mets culinaires j'en suis sure excellents. Lorsque je m'approchede la table, personne ne se retourne ou ne me jette un regard. Jepasse les baie vitrées et m'avance vers la table. Mina lève la têteet me sourie.
Mets toi là ma chérie, me dit-elle en me désignant la place à la droite d'Alexei.
Jem'y assois à contre cœur. Les hommes discutent dans leur langue etpersonne ne fait attention à moi. Je me sens tout de même intimidéepar eux. Ils ont sûrement des armes sur eux, sont plus fort que moiet je me doute, plus entraînés aussi. Je n'ai aucune chance à uncontre sept. Mina me sert de la viande avec des sortes de pâtes. Jela remercie d'un regard et commence à manger. Les hommes rigolentfort, surtout boucle d'oreille. Le colosse se contente de sourirefaiblement. Il n'est pas très démonstratif. Alexei en revanchediscute et rigole avec son voisin de gauche. Le latinos. D'ailleurs,c'est le seul qui me regarde, ou plutôt me toise. Mais je ne lisaucune méchanceté ou perversité dans son regard, juste del'intrigue. De la curiosité. Mina fais plusieurs allez retour entrela cuisine et la table en fonction de la demande de ces hommes.J'allais m'indigner de la façon dont elle est traitée jusqu'à ceque je me rende compte qu'ils sont tout à fait poli et pas du toutsupérieur comme je l'aurais pensé. Ils lui font des sourires etrigolent même avec eux. Ce ne sont peut être pas les criminels sanscœur je m'imaginais. Mon regard tombe soudain sur mon couteau. Onm'a donné un vrai couteau. Pointu pour la viande et coupant. Monesprit file à toute vitesse. Planter mon voisin serait tropdangereux, je me ferais descendre tout de suite. Je pourrais levoler, le faire glisser sur mes genoux et le cacher dans ma main.Mais ça, ça ne marche que dans les films.
N'y pense même pas, intervient une voix grave et sèche.
Jeplonge mes yeux dans ceux de Alexei. Il me regarde les yeux pleinsd'avertissements. Je ravale ma salive et pose mon couteau. J'ai finisde manger mais je le regardais perdue dans mes pensées. Je me sensdégoûtée. Il a comprit à quoi je pensais. La prochaine fois jen'aurais sûrement plus de couteau. Je m'adosse à ma chaise etattends qu'on m'autorise à sortir de table. Comme une enfant. Jen'ai qu'une envie, m'en aller. Il faut que je tente quelque chose. Jepensais tout à l'heure attendre qu'ils m'accordent un peu deconfiance mais en fait je veux partir. Même si les plats sont bon,il va un jour débarquer dans ma chambre et me tuer pour faire passersa colère. Ou me donner à ses hommes pour qu'ils se détendent. Jegrimace à cette idée. Le jardin m'a l'air grand, une petite alléeen pierre mène jusqu'aux petits bungalow que j'ai vu tout àl'heure. L'allée est éclairée de lapes plantées dans l'herbe. Laterrasse, en bois, est aussi éclairée par des lampes blanches quiont dû coûté un paquet de fric. Je me demande qui a aménagécette maison, les couleurs sont assorties, les meubles jolis et letout fait une villa très moderne. Pourquoi je parle de déco putain? Je me re-concentre sur ma mission, qui est trouver un échappatoire.Je peux m'enfuir par le jardin. Il y a bien un endroit qui ne serapas aussi surveillé que les autres. Je dois faire ça cette nuit,quand tout le monde est couché. Mon plant est fait. Je sais que leschances que je réussisse sont inférieurs à un mais qui ne tenterien n'a rien pas vrai ? Je ferais tout pour ne pas me faire attrapéemais si je dois me faire attrapée, il faut que ma mort soit rapide,sans douleur. Soudain, les hommes se lèvent ils quittent la tableaprès avoir dit « Спасибо » à Mina, venue débarrasser latable. Ils disparaissent tous dans la maison sous l'escalier. Je nebouge pas, je ne sais pas quoi faire.
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Le mafieux et la belle
RomansaAria, une jeune fille de dix-sept ans quitte sa famille, dans la seule complicité de sa meilleure amie, pour commencer une nouvelle vie à Phoenix. Seulement, là-bas elle est kidnappé par un réseau mafieux et donnée en cadeau au fils du grand patron...