IV - Le club - partie 1

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Depuis combien de temps n'avais-je pas bu ?

Je ne pourrais donner la réponse, juste que cela fait assez longtemps pour que j'ai oublié à quel point ça désinhibe !

Impossible de dire combien de bars nous avons fait jusque-là. Mais je me sens bien. Je suis euphorique. Je ne suis plus Caroline Olivier. Je ne suis plus victime de la vie. Je suis la nouvelle Caroline, celle qui prend la vie à bras le corps et dit « va chier » à tous ceux qui l'emmerdent.

— Allez Caroliiiiine ! hurle Jérème.

Je ne sais pas lequel de nous deux est le plus saoul. Je sais juste qu'il est devenu en quelque sorte mon partenaire de beuverie. Nous nous éclatons tous les deux.

C'est comme si j'étais à nouveau une ado à une soirée de potes.

— Ça suffit !

Par contre, Éloïse n'est pas cool. Elle se prend pour notre mère. Et c'est vraiment chiant. Pourtant, elle a plus l'âge de faire la folle avec nous.

— Te retourner la tête n'est pas la solution Caro.

Je veux qu'elle se taise et me laisse profiter de ma soirée.

Oui, le soleil s'est couché il y a un peu désormais. Je ne sais pas quelle heure il est, mais nous sommes plus proche de la nuit que de la journée. Et je veux continuer à m'amuser comme si demain ne comptait pas.

— Eh ! J'ai une idée !

Même si je suis un peu faite, je me rends tout de même compte que les idées de Jérème sont mauvaises. Enfin, disons que j'ai compris aux réactions d'Éloïse.

— Je connais un bar spécial, vous allez adorer les filles !

— Il est tard les gens, soupire Elo.

— N'importe quoi ! réplique Jérème.

Moi non plus, je ne trouve pas qu'il est tard. Team Jérème !

— On a marché en ville pendant plus de deux heures et on a fait déjà quatre bars, vous n'êtes même plus conscients de ce que vous racontez. Alors on va rentrer chez moi et je vous surveillerai cette nuit pour être certaine qu'aucun de vous deux ne fasse de coma éthylique.

Le visage d'Elo qui se fige me laisse pantoise. Pourquoi me regarde-t-elle comme si elle avait dit quelque chose à ne pas dire ? C'est limite si elle ne me demande pas pardon avec sa main qui vient de se poser sur mon avant-bras.

— Une mémé, cette meuf est une mémé avant l'âge, se moque Jérème.

— Grave ! m'exclamé-je en rigolant.

Qu'est-ce que ça fait du bien de ne pas être du bon côté. Et surtout, de l'avoir voulu pour une fois.

— Allez, en avant les amies !

Même si Éloïse râle, au final, elle n'a pas  d'autre choix que de nous suivre, car elle dit devoir veiller sur nous, pour notre sécurité. Moi, je suis heureuse. J'oublie mes problèmes. Je suis une personne nouvelle. Ça fait tellement de bien.

Ça en fait tellement que je ne trouve même pas le trajet long en métro alors que nous sommes obligés de changer de ligne. 

Fort heureusement, il n'y a aucun vigile qui vient nous parler lorsque Jérème fait semblant de baiser la barrière à l'entrée de la station. Et si Éloïse est toute honteuse, moi je trouve ça marrant. Plus il bouge, plus ses cheveux pas coiffés remuent dans tous les sens et lui donnent un air de savant fou.

Cap ou pas cap ? (En cours)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant