Quand Ken m'a proposé ce café, je ne m'attendais pas à ça. Je pensais qu'il parlerait de lui, qu'il chercherait à être la star du moment ou bien pire encore, qu'il me proposerait un plan fou avec ce Harry. Mais j'ai eu tort de songer à cela.
— Ça passera avec le temps, enfin c'est ce que l'on dit.
Ses yeux clairs ne laissent place à aucun doute. Il sait pour moi. Il connaît mon histoire, sans même que je ne la lui aie racontée. Est-ce le pouvoir des gens au cœur brisé ?
— Comment tu fais, toi ? demandé-je le cœur en mille morceaux.
— Je profite de la vie et de ce qu'elle a à m'offrir.
Ma gorge se noue.
Je pourrais lui dire que s'envoyer en l'air, ce n'est pas ma définition de « profiter de la vie », du moins pas complètement. Mais je dois avouer que contrairement à lui, je ne profite même pas de la moitié de mon existence.
— Pour être honnête, j'aime encore Lola. Et je la vois, parfois. La plupart du temps, c'est le soir, quand je rentre chez moi et que je me regarde dans le miroir. Ce n'est pas mon reflet qui me fait face mais le souvenir de son visage. Je ne sais pas si c'est une partie d'elle qui a pénétré en moi et ne me quitte pas ou bien si c'est ma conscience, mais Lola me réprimande très souvent.
Attentive à ses mots, je le regarde poser sa tasse de café sur la table. C'est comme si je me retrouvais devant un homme complètement différent de celui que j'ai rencontré. En fait, je crois que c'est le cas.
— Je suppose que tu as déjà vu Twilight avec Bella folle amoureuse de son vampire ?
Comme je hausse un sourcil, il continue :
— Je t'en prie, ne fais pas cette tête parce que je viens de percer ton plus grand secret de culte éternel envers Edward Cullen, se marre-t-il. Lola aimait bien les livres et à l'époque, je me moquais d'elle. Seulement un jour, j'ai vu un passage du film. Et en fait, je crois que je suis un peu une Bella en détresse. Comme elle, je me mets en danger et je fais de la merde, juste pour revoir la personne que je n'ai plus à mes côtés. Pathétique, n'est-ce pas ?
Si me mettre en danger me permettait de revoir Maximilien, je crois que je ferais pareil. Donc non, je ne vais pas juger cela pathétique.
— C'était mon frère, avoué-je.
Quand sommes nous passés de deux étrangers qui ont couché ensemble à deux âmes blessées qui se confient sur leur passé douloureux ? Est-ce que ce Harry avait raison finalement ?
Je perds le fil. Un jour avant, je le voyais comme le Ken par excellence. Le mec inintéressant, malgré son lourd passé. Et maintenant, maintenant je me confie à lui ? Je ne comprends pas. Je ne comprends plus rien.
— Il était mon monde. J'étais là, quand ma mère lui a donné vie. J'attendais dans le couloir de l'hôpital. Je lui ai donné sa première cuillère. Je jouais avec lui. Je veillais sur lui. Il était mon petit trésor. Et un conducteur alcoolisé me l'a volé.
Je sens les larmes monter. Pourtant, je sens aussi que ça me fait du bien. Car pour la première fois depuis longtemps, je viens de trouver un copain de douleur, autre que ma mère. Je me sens écoutée et comprise. J'ignore si c'est réel ou bien si je me fais des idées mais le fait est que ça soulage.
— On n'a jamais trouvé l'identité de son tueur. Les médecins ont mis Maximilien dans le coma pour limiter les dégâts. Au départ, ils étaient plus ou moins confiants. Puis les mois ont passé. Et peu à peu, le discours a changé. Maintenant, ça fait plus de deux ans. Maximilien est toujours dans ce lit, branché à toutes ces machines. Seulement, malgré ce que l'on essaie de croire ma mère et moi, je sais qu'au fond, Max est parti depuis longtemps.
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Cap ou pas cap ? (En cours)
ChickLitDans la vie, Caroline n'est pas heureuse. Voilà presque deux ans qu'elle travaille dans un petit café Toulousain et elle doit bien avouer qu'elle s'ennuie. Sa routine, qui lui assurait autrefois une tranquillité mentale et physique, ne lui convient...