Une seule règle : On ne s'embrasse pas...

32.

PDV JOY

- Alors c'est là que tu te caches ?

Je relève la tête à ses mots, à cette voix que je connais par coeur, à cette voix qui me teinte le coeur d'une autre couleur. Je toise le brun, la mine défaite, une antique robe pull noire posée sur mon corps accompagné d'un simple collant et des bottes montantes. Je pose mon livre sur la table en face de moi lorsqu'il pose son sac et qu'il s'assoit en face de moi. Il m'adresse un léger sourire, son éternel rictus au bord des lèvres, je lui souris en retour mais moins intensément, moins naturellement.

- Qu'est ce que tu lis ? Me demande Trévor, posant ses avants bras sur la table en me montrant, d'un signe de tête, le livre posé entre nous deux.

- « La vérité sur l'affaire Harry Quebert » de Joël Dicker. Tu connais ?

Il hoche négativement de la tête avant de prendre le livre entre ses gros doigts. Il le retourne et fait mine de lire le résumé au dos de l'ouvrage. Je le regarde faire, silencieuse. C'est un de mes livres préférés, je l'ai lu au moins cinq fois. C'était le livre préféré de ma mère également.

- C'est un sacré pavé ! Fait-il en soupesant le livre, qui effectivement, est assez gros.

Je souris vaguement, détournant les yeux. Je reprends le roman et l'observe, sans le voir, quelques secondes, tandis que mon ami me contemple, moins souriant.

- Joé... Reprend-t-il. Je sais qu'avec Mayers c'est...

- Terminé. Je poursuis pour lui et il pousse un bruit de gorge.

- Ouais... Mais ce n'est pas pour ça que tu ne dois plus être notre amie à nous, Tyler, Joseph et moi. On t'apprécie tu sais et si Noah est trop bête de t'avoir sorti de sa vie alors qu'il n'en avait vraiment pas envie, ce n'est pas pour cela qu'on compte te sortir de la notre ok ?

Je le scrute, plongeant dans ses iris et il pose ses mains sur les miennes. Je les observe confuse, légèrement bouleversée.

- Je ne suis pas très doué pour les discours et les marques d'affection. Je n'ai jamais vraiment eu d'amie fille si tu veux tout savoir... Mais toi, tu es comme... Il cherche ses mots, regardant à gauche quelques secondes. Une mascotte. La mascotte de notre groupe, importante pour la cohésion de notre groupe et l'harmonie on va dire. Tu as tes habitudes avec chacun d'entre nous, on ne s'ennuie jamais avec toi et on a besoin de toi autant qu'un membre de l'équipe... Tu ne peux donc pas nous éviter tous comme ça...

Je le regarde toujours, complètement estomaquée par son discours, son affection et son amitié. Je savais que j'appréciais Trévor, mais je ne pensais pas qu'il m'appréciait à ce point.

Cela fait bientôt une semaine que nous ne sommes plus ensemble avec Noah. Une semaine que j'évite les garçons comme la peste. Eric étant le seul resté proche de moi, car c'est mon ami avant tout. Il en veut à Noah, il le côtoie toujours car c'est un ami de Joseph et que je ne veux surtout pas que cela puisse créer des différents entre eux mais il lui en veut. Il lui en veut de m'avoir lâché ainsi, sans réelles explications, sans que je puisse me défendre. Mais qu'aurais-je pu dire de toute manière ? Noah a prit sa décision avant même que je puisse émettre un mot, une seule réplique, un seule argument contredisant ses dires...