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ELIPSE DE QUELQUES SEMAINES 

PDV JOY


- Salut Joé ! S'exclame soudainement Trévor en m'ébouriffant les cheveux.

Je lui lance un regard faussement noir et il rit, avant de s'installer en face de moi. Je suis assise sur le banc d'une table du lycée, une des nombreuses de l'arrière cours. J'aime m'y mettre quand les rayons du soleil reviennent et que le printemps se fait de plus en plus doux et agréable. Les jours se rallongent, les nuages se dispersent au fur et à mesure et les oiseaux chantent. On dirait presque un Disney vu comme ça. Je détaille Trévor, il pose ses avants bras sur la table et joint ses deux mains en poing avant de les poser devant lui. Il m'analyse, son sourire malin au coin des lèvres. Il porte seulement une chemise en jean et un t-shirt blanc, alors que j'ai rangé ma doudoune depuis un moment mais une veste, n'est pas encore de trop, au vu des températures encore fraiche par moment.

- Ce n'est pas parce que l'été approche que tu dois te découvrir à ce point... Tu connais l'expression avril, ne te découvre pas d'un fil ? Je lui demande en fermant mon livre, voyant pertinemment, que le brun est venu faire la conversation.

- Déjà, on est fin avril, pour ta gouverne Anderson donc presque en « mai, fait ce qu'il te plait », et en plus, je ne peux pas priver mes chères dames, d'admirer le spectacle de ma musculature, le peu de temps qu'il nous reste au lycée.

Je ris légèrement face à sa répartie et son rire se joint au miens. Avec Trévor, cela tout de suite été simple, presque trop facile et j'ai facilement appris à apprivoiser et m'entendre avec le brun, aux attitudes parfois déconcertantes. C'est tout de même devenu mon ami, un véritable ami sur lequel je peux compter. Nous sommes de plus en plus proche et je sais pertinemment qu'il ne me voit plus du tout comme « la copine d'un de ses meilleurs amis » mais comme son amie à part entière. J'aime rire de tout et parler avec lui de la pluie et du beau temps. J'aime le croiser le matin, qu'il me surprenne en me levant en l'air avant de pousser un rire sonore. J'aime particulièrement qu'il prenne soin de Noah, qu'il veille sur l'équipe comme un grand frère protecteur, même si cela ne se voit pas, au premier abord. 


Il va me manquer, je le sais, j'en suis certaine. Sa voix, sa bonhommie et ses idées toutes les plus farfelues les unes que les autres vont extrêmement me manquer à Yale. Cette pensée me fait perdre le sourire, je baisse les yeux, en m'humectant les lèvres. Le visage de Noah me revient en pleine face également. Lui aussi, plus que tout, va me manquer. Cela fait quelques semaines qu'on a eu cette conversation qui m'a laissé un léger bleu au coeur, je dois l'avouer. Son expression, son regard, et sa déception ce jour là, m'a réellement attristée...

Mais qu'est ce que je pouvais dire de plus ? Suis-moi à Yale Noah, j'ai besoin de toi ?

Cela aurait été égoïste, affreusement égoïste de ma part et je n'ai pas été élevée comme ça. Ce n'est pas comme ça que je me vois être. Briser le rêve des gens qui me sont chers pour vivre les miens. Ma mère n'aurait jamais accepté cela...Je ne peux pas être comme ça, je ne le veux pas...

- Tout va bien ?

Je redresse la tête, à l'entente de la voix de Trévor que j'avais tout bonnement oublié. Il me détaille interrogatif et je soupire doucement avant de passer une main dans mes cheveux...

Une seule règle : On ne s'embrasse pas...Où les histoires vivent. Découvrez maintenant