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« - Ric, Tu aimes ce mec ?

- Oui.

- Mais... Je ne comprends pas. Tu as aimé cette fille aussi ?

- Oui.

- Donc tu ne sais pas ce que tu veux en fait ? Tu ne sais pas si tu es hétérosexuel ou homosexuel c'est ça ? Tu es... Comment on appelle ça déjà... Bisexuel ?

- Non. Pas du tout. Je ne suis pas amoureux d'un sexe mais amoureux d'une personne, de son être, de ce qu'elle dégage, de ce qu'elle entreprend, de ce qu'elle vit et de ce qui l'a fait elle, sa personnalité, son tempérament et son physique.

- C'est bizarre quand même non ?

- Non. Ce qui est bizarre c'est de vouloir à tout prit mettre un mot sur un sentiment. Ce qui est étrange, c'est que pour certains sujets, on essaye même pas de se contenter de ressentir les choses, tout simplement, il faut surtout qu'on comprenne, qu'on comprenne des choses qui n'ont pas lieu d'être, qu'on essaye de comprendre des choses qui ne nous concerne même pas parfois. L'amour que porte une mère ou un père pour son enfant, est un sentiment indescriptible. Nombreuses personnes disent que tant qu'on ne l'a pas vécu, on ne peut pas comprendre ce que c'est. Et jamais personne n'a essayé de mettre un mot sur ce sentiment. On n'est donc pas obligé de mettre de mot sur chacun de nos sentiments. Je ne suis pas hétérosexuel, je ne suis pas homosexuel, je ne suis pas bisexuel, je possède juste ce sentiment indescriptible qui fait qu'aujourd'hui, j'aime cette personne de tout mon être, peu importe son sexe, son appartenance ou son genre.

C'est seulement mon sentiment. Il m'appartient à moi seul et j'en fais ce que veux...

Je suis moi et je suis fier de moi. C'est ça le plus important... »


PDV JOY


Je me gare doucement, faisant attention à ma manœuvre et plus particulièrement, à la Volvo de mon père qui piquerait surement une attaque si je lui ramenais son véhicule, avec ne serait-ce, qu'une égratignure, le jour de la rentrée. Je me mords les lèvres, effectuant une marche arrière contrôlée à l'aide de la caméra de recule. Je ne suis pas un danger public en voiture, loin de là, j'ai eu mon permis probatoire du premier coup et je me débrouille plutôt bien face à une voiture et sur les routes. Cependant, quand je prends la Volvo récente de mon père et que je grimpe, dans le véhicule, comme si je commençais à escalader un rocher, forcément, je ne me sens pas des plus à l'aise. Je me gare tout de même sans trop d'encombres et enclenche le frein à main une expression ravie sur les traits avant de sortir du véhicule. Je claque la portière doucement et pose mon regard sur le lycée, son affluence et les groupes, pour la majorité heureux, de se retrouver après de longues vacances.

Je m'avance à mon tour, cherchant Eric ou Andrew des yeux, à travers l'amas de la foule, se faisant de plus en plus dense. Je replace la anse de mon sac sur mon épaule et sors mon téléphone de ma poche afin d'envoyer un premier message au métisse, qui doit être déjà arrivé, normalement. Je suis en train de rédiger le texto lorsque qu'une main se pose sur le dessus de ma tête et ébouriffe ma chevelure dont j'ai fais l'effort de lisser les ondulations ce matin. Je pousse un grognement tandis que Eric se poste devant mes yeux, les bras croisés, un sourire fier sur les traits. Je le contemple, le regard mauvais mais reprenant vite mon sourire.

Une seule règle : On ne s'embrasse pas...Où les histoires vivent. Découvrez maintenant