Une seule règle : On ne s'embrasse pas...

48.

PDV JOY

Je gare la Volvo rapidement et descends du véhicule sans plus tarder. Je m'avance vers l'habitation de la famille Mayers, monte les quelques marches du perron après avoir ouvert le portail et toque à la porte d'entrée.

Au bout de quelques secondes, qui me semble être une éternité, Hélène m'ouvre et me toise, sans réelle expression apparente, presque triste. Je la contemple à mon tour surprise, un peu confuse.

- Noah est là ? Je demande un peu mal à l'aise et c'est la première fois que j'ai cette sensation avec la mère de Noah si rassurante en temps normal, si enjouée...

Elle soupire doucement avant d'ouvrir davantage la porte pour me laisser entrer. J'avance lentement, l'analysant de côté, de plus en plus déstabilisée. Je croise les bras sur ma poitrine et attends sa réponse qui se fait plus longue qu'à l'accoutumée.

- Il n'a pas été pris à Yale Joy... Déclare-t-elle pour commencer. Il est dans sa chambre depuis le début d'après midi et refuse d'en parler. Il a été accepté dans toutes les facultés possédant les meilleures équipes de football, les meilleures facultés pour accomplir son rêve et en fait, il voulait seulement Yale pour... rester avec toi Joy...

Je ne réponds rien, j'évite maintenant ses yeux à mon tour, réfléchissant à tout allure puis mon sourire se forme et je me rappelle enfin, ce pourquoi je suis venue ici.

- Hélène, j'ai quelque chose à vous dire. Je réponds un sourire de plus en plus vrai sur les traits. J'ai postulé à Princeton également et... J'ai été prise. Je lui dévoile en décroisant les bras.

Elle ouvre la bouche, pour la refermer avant de froncer les sourcils.

- Mais...

- Il n'est pas au courant. Je comptais lui dire après avoir eu les réponses, seulement si j'étais prise... J'ose la couper.

Elle me dévisage de nouveau, quelque peu surprise, sans savoir quoi dire de plus et je lui souris davantage pour la rassurer. Elle se met alors à sourire à son tour avant de m'ordonner gentiment :

- Qu'est ce que tu attends pour aller lui dire alors ? Avant de m'adresser un clin d'oeil complice.

Je ris avant d'accourir vers les escaliers de la maison en direction de la chambre de Noah. Je monte les marches quatre à quatre et avance plus doucement, plus lentement dans le couloir menant à sa chambre. La porte est close lorsque j'arrive devant celle-ci et je pose mon oreille sur le bois de l'encadrement pour espérer y discerner du bruit mais aucun sons ne me parvient aux oreilles. Je pose ma main sur la poignée et entrouvre la porte.

Noah est debout, devant l'entrée de la salle de bain. Il porte un short ample, qu'il met de temps en temps avant de dormir, je le sais, je l'ai déjà vu habillé ainsi avec un t-shirt blanc simple. Il est à l'aise, pas du tout décidé à venir à la fête de fin d'année de Trévor en apparence. Ses cheveux sont encore quelques peu humides, ils sont plus foncés, plus brillants et je devine qu'il vient de prendre sa douce. Il a les yeux rivés sur son téléphone. Il semble lire quelque chose et ses sourcils se fronce. Il a rarement cette expression désabusé mais cela lui va bien, cela le rend plus viril, plus mature. Je souris avant qu'il ne jette doucement son téléphone sur son lit en soufflant. J'ouvre alors la porte en grand tandis qu'il retourne dans la salle de bain, une serviette en main qu'il frotte sur ses cheveux. J'entre sans plus de bruits et referme derrière moi.

Le crissement du bois et le claquement, même subtil de la porte, me trahit et Noah débarque de nouveau dans la pièce et me découvre toujours son froncement de sourcil sur les traits. Je fais la moue, quelque peu moqueuse et pour toute réponse, une fois qu'il semble me reconnaitre, il soupire avant de poser sa serviette sur le lit non loin de nous. Je m'avance doucement.