Une seule règle : On ne s'embrasse pas...

7.

« - Sors de ta zone de confort ! Explore tes limites, joue avec le feu, essaye de transformer le carré en rond et profite seulement de l'instant présent Joy !

- Carpe Diem quoi ? C'est tellement cliché.

- Non, ce n'est pas du tout ça. Je te dis juste que c'est maintenant, à notre âge, qu'on a le droit de faire des erreurs. C'est aujourd'hui que tu peux encore tester les choses, voir le monde à ta façon et contourner...

- Le mode d'emploi ?

- C'est ça le problème, c'est ça ton problème Joy... Il n'y a pas de mode d'emploi pour tout ça...

Pense seulement à toi...

Uniquement à toi.

(Car moi... Je pense constamment à toi...) »

PDV JOY

- Alors toujours hâte de rentrer à l'université ?

- Après ce que tu viens de me dire je dois avouer que je me laisse encore un laps de temps de réflexion.

- Je te le dis soeurette, profite du lycée au maximum !

Je ris légèrement. Si seulement tu savais comment est en train de se dérouler ma dernière année au lycée Lucas...

Je suis avec mon frère depuis presque une demie-heure au téléphone. Il n'a pas pu rentrer ce weekend, il a un match important la semaine prochaine et il doit se concentrer sur ses entrainements. Même si nous sommes proches et qu'il me manque beaucoup, je ne lui en veux pas. Je suis allongée sur mon lit et admire, sans réelle concentration, le plafond des petits mots. Une habitude que m'a donné ma mère avant de partir, elle faisait ça quand elle était plus jeune jusqu'à son entrée à l'université. Un silence se forme entre Lucas et moi. J'entends une porte qui se claque, un peu de bruit dans sa chambre étudiante, dans sa confrérie plus précisément même. Pour ma part, j'observe les différents mots accrochés à mon plafond grâce à une pâte à fixe ultra efficace, curieusement. J'ai quelques formules de maths de papa pour m'aider à les retenir, des petits dessins de ma mère qui adorait dessiner et quelques gribouillages de Lucas qui ne savait pas trop quoi faire pour se faire pardonner quand on se disputait. J'évite de lire quelques mots tendre de ma mère et de mon père. Je n'ai pas envie d'entrer dans un moment mauvais de nostalgie aujourd'hui.

- Tu vas faire quoi aujourd'hui ? Me demande alors mon frère aîné

- Je ne sais pas trop... Je tourne la tête vers mon dressing en bordel instinctivement. Sûrement ranger ma chambre et regarder Netflix.

- Super programme ! S'exclame-t-il ironiquement.

- T'es jaloux hein ?

- Grave !

Il rit.

- Comment va Charlie ? Il reprend.

Je tourne la tête de l'autre côté de mon lit et contemple le petit beagle allongé sur le tapis chiné de ma chambre depuis la fin de matinée. Je le siffle doucement et il relève la tête immédiatement. Un sourire se dessine sur mon visage et il se met à remuer la queue impatient.