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PDV JOY


Je suis à la fête depuis presque deux heures maintenant.

J'enchaine les conversations avec Eric et Joseph, puis avec Trévor ensuite quelques paroles avec Karl ou Tyler, comme si de rien n'était, comme si je faisais partie de l'évènement, comme si Noah et moi étions toujours ensemble...

Les différents garçons que je côtoie actuellement me change les idées, me permette de me sentir moins seule, de ravaler la boule amère, qui se coince au fond de mon œsophage, lorsque je croise le regard de Noah, lorsque je le découvre échangeant quelques mots et un sourire avec telle ou telle fille, lorsqu'il se reprend une bière et que je ne peux m'empêcher de me dire qu'il est définitivement beau et bien habillé pour l'évènement.

Je souffle doucement en observant de nouveau le châtain, à plusieurs mètres de moi et du couple constitué de mon meilleur ami et Joseph, qui me tiennent actuellement compagnie. Il est de plus en plus alcoolisé, je le vois dans ses yeux brillants, dans les regards en demi teinte qu'il me lance de plus en plus, dans sa façon d'être et de se comporter. Ce n'est pas quelque chose que j'apprécie, je ne l'ai surement jamais vu boire autant mais c'est son anniversaire. Il a bien le droit de s'amuser... De plus, nous ne sommes plus ensemble, j'ai donc aucun mots à dire. Je le sais pertinemment. Je lâche Noah des yeux avant que son regard ne percute le mien, je m'excuse auprès des garçons et me dirige vers la cuisine, pour me servir un verre d'eau car je suis assoiffée et Karl, n'ayant pas fait les choses à moitié, l'eau a été clairement bannie de son vocabulaire.

Je me dirige dans la pièce que je connais déjà bien, je ne suis pas venue souvent chez Noah mais j'ai facilement assimilée les lieux et l'emplacement des produits phares de la famille Mayers. La musique se fait moins forte, moins bruyante, au fur et à mesure dans mes oreilles. Je m'éloigne du bruit ambiant, des conversations de plus en plus décousues, de toutes ses filles qui convoitent Noah sans gêne et du bruit étrange et lancinant que fait mon palpitant à chaque regard de Noah. Je chasse vite cette pensée de mon esprit avant de devenir morose. Je ne passe pas la soirée de l'année mais Trévor et Eric plus particulièrement, étonné que je sois présente, mais content, font véritablement en sorte que je passe une bonne soirée. En vérité, j'ai juste envie de partir, de m'enfuir, d'oublier ma présence, et mon ancienne présence, de plus en plus régulière dans l'habitation de la famille Mayers. En vérité, et je le savais pertinemment, être ici, chez Noah, en sa présence, sans être près de lui, me fait mal, affreusement mal. En vérité, être ici, conforte juste le fait que je suis indéniablement et irrévocablement amoureuse de Noah Mayers et ça, c'est clairement pas la bonne façon d'oublier le châtain de mon existence, décidément pas...

Je secoue fortement la tête en entrant dans la cuisine, j'attrape un verre de plastique posé au hasard sur l'ilot central en céramique avant de me diriger vers l'évier au fond de la pièce. Je fais le vide dans ma tête et mon esprit. Je me concentre uniquement sur le filet d'eau fraiche, coulant avec rapidité et sans le moindre accou, dans le gobelet posé entre mes doigts. Je referme le robinet et pose le verre sur mes lèvres en fermant les yeux. Je bois doucement, sans me presser, avalant le liquide rafraichissant, sans me poser de questions, omettant tous mes doutes, ma peine, mon désarroi face à cette situation sans issue, après tout, cela ne peut pas être pire...

Je pose le verre sur le côté et me retourne pour sortir de la pièce et rejoindre le reste de la bande. Connaissant par coeur Eric, encore quelques minutes loin de ses yeux, et j'ai le droit aux réprimandes dû à son inquiétude de ses derniers temps pour tout et n'importe quoi. Je vais bien, je vais bien oui, il y a pire...

Une seule règle : On ne s'embrasse pas...Où les histoires vivent. Découvrez maintenant