Pas de vie sans toi

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La chaleur ambiante et l'humidité présente dans l'air rendait l'atmosphère irrespirable. Les querelles des aventuriers n'arrangeait pas l'ambiance électrique qui régnait sur la jungle.

-Tu ne veux pas avancer un peu plus vite ? s'énerva Newt en poussant Harriet dans le dos.

-Je voudrais bien t'y voir ! riposta-t-elle. Je suis devant, il faut que je déblaie le passage !

-Laisse-moi passer devant toi, alors !

-Calmez-vous, tous les deux, apaisa Teresa en tuant un moustique qui la piquait au bras.

-Occupe-toi de tes affaires ! répliqua Newt.

-Arrêtez de crier ! s'exclama Thomas, dernier de la file. Vous voulez que des indigènes nous capturent ?!

-Tom a raison, renchérit Teresa. Ça ne sert à rien de s'énerver. Nous sommes tous à bouts de nerfs, il faut juste prendre notre mal en patience.

Harriet grommela.

-Rappelez-moi pourquoi nous sommes là, en plein milieu de la forêt amazonienne ?

-Parce que nous aimons tous les quatre cette jungle et que nous voulons trouver des informations sur les peuples qui y vivent, répondit Thomas.

-Je n'aurais jamais dû proposer ce voyage, soupira Newt. C'est un enfer, cet endroit ! Il fait cinquante degrés, tout est humide, on ne peut pas se reposer, il y a des araignées plus grosses que ma main...!

Aucun de ses camarades ne prit ensuite la parole pour le raisonner. Il était vrai qu'ils en avaient tous assez. Cela faisait dix jours qu'ils marchaient une quinzaine de kilomètres au quotidien. Dans la jungle, il fallait enlever les lianes et les plantes pouvant les faire trébucher, se méfier des animaux qui y vivaient, faire attention à ne pas tomber dans un trou, rester silencieux au risque d'attirer des indigènes... Qui savait de quoi étaient-ils capables ? Peut-être pas les manger, mais sûrement les emprisonner, voire les sacrifier pour des rites religieux.

Il y a un an, lorsque les quatre amis avaient décidé de tenter ce voyage dans cette forêt mystérieuse, ils n'avaient pas conscience de tout ce que cela engendrait. Ils ne se rendaient pas réellement compte de la préparation physique que cela demandait, ni la cohésion de groupe qu'il fallait. Ils s'entendaient tous très bien, mais, ici, en plein milieu de nulle part, leurs nerfs et leur amitié étaient mis à rude épreuve.

Leurs parents ne s'étaient pas opposés à ce voyage, en partie parce qu'ils n'en avaient rien à faire. Les familles de Newt et Thomas avaient cessé de leur adresser la parole le jour où ils avaient déclaré être en couple tous les deux. Les parents de Teresa la détestaient à cause de son refus de reprendre la ferme familiale où ils avaient toujours vécu. Enfin, la seule chose qui rappelait à ceux de Harriet qu'elle existait était la petite somme d'argent qu'ils lui envoyaient chaque mois pour subvenir à ses besoins. Ils étaient partis faire un voyage autour du monde en laissant tout derrière eux, y compris leur fille.

Il y avait bien quelques personnes qui avaient prévenu les quatre amis de se méfier de l'aventure dans laquelle ils se lançaient. Leur professeur d'histoire, leur préféré à qui ils avaient confié leur projet, avait tenté de les dissuader de partir, en vain. Mais, maintenant qu'ils y étaient, ils regrettaient un petit peu ne pas l'avoir plus écouté.

-On monte les tentes ici, déclara Thomas.

-Et pourquoi ici et pas là-bas ? demanda Harriet en pointant un endroit plat un peu plus loin.

-On les monte là-bas, si tu veux, soupira le brun, mais on s'arrête. Je n'en peux plus, et je sens que si nous continuons, nous allons craquer.

Personne ne le contredit. Ils dressèrent leur campement en quelques minutes, puis s'asseyèrent en cercle pour manger. Le repas était leur moment préféré de la journée. Les tensions s'apaisaient et leur corps pouvait enfin se reposer après leur long effort.

OS NewtmasOù les histoires vivent. Découvrez maintenant