OS Newtmas

Au-delà

Mes yeux s'ouvrirent faiblement. J'avais mal partout dans mon corps, dans chacun de mes muscles, chacune de mes cellules, chaque parcelle de ma peau. Je souffrais.

-Courage mon chéri.

-On est avec toi, Tom.

Ma mère me tenait la main. Elle avait les yeux rouges à force de pleurer. Teresa, ma sœur, me caressait le front en pleurant. Mon père était à côté d'elle et la serrait dans ses bras en me regardant. Ils avaient peur. Peur que je m'endorme pour ne jamais me réveiller. Peur que je parte à tout jamais. Peur que je les laisse. J'avais honte d'être la cause du malheur de toute ma famille. Ils ne vivaient plus joyeusement comme avant. Ils voyaient toujours tout en noir, ne souriaient plus, ou avec un air triste. Ce foutu cancer leur avait gâché la vie. Je leur avait gâché la vie. Il fallait que je me batte contre la maladie. Pour eux.

-Monsieur et madame Edison... mademoiselle...

Un docteur était entré dans ma chambre d'hôpital. Il venait pour indiquer à mes parents et ma sœur qu'ils devaient partir. Il devait être tard. Ils étaient restés toute la journée à me parler, sans que je puisse leur répondre. Ils sont restés à me regarder pendant que je dormais. Ils m'ont tenu compagnie comme chaque fois qu'ils avaient du temps libre, conscients que je n'en avais plus pour très longtemps. Je n'étais plus assez fort, la maladie gagnait. J'allais succomber d'ici une semaine tout au plus. J'étais triste de les laisser. Ils allaient être dévastés, ils allaient pleurer. J'allais leur gâcher les prochains mois à venir.

-Vous allez devoir partir...

-Laissez-nous dormir ici, je vous en supplie...! implora ma mère à travers ses larmes.

Le docteur réfléchit un instant. Il savait que j'allais bientôt mourir et il percevait le timbre désespéré dans la voix de ma mère. Il se gratta la tête et céda :

-Bon. Mais juste cette nuit.

Ma famille se retint de le prendre dans leurs bras.

Peu de temps après, des plateaux-repas arrivèrent dans ma chambre. Des lits furent également amenés pour les trois visiteurs. Ils mangèrent en silence, parlant seulement pour me rassurer et me convaincre que j'allais m'en sortir. Plus personne n'y croyait, mais ils me l'assuraient quand même.

Quelques heures plus tard, je me réveillai en sursaut. Je ne parvenais plus à respirer. Je tentai de prendre une grande bouffée d'oxygène, mais c'était comme si mes poumons étaient bloqués. Je me calmai en me disant que ça ne servait à rien de paniquer comme ça. Je repris une inspiration, puis une autre, encore une autre... Mon souffle se stabilisait, quand soudain, il se bloqua de nouveau. Je haletait comme si je venais de courir un marathon. Cette fois-ci, ma respiration bruyante réveilla ma sœur. Elle se leva précipitamment et vint me rejoindre près de mon lit.

-Tom ! Qu'est-ce que tu as ?

Je ne parvenais plus à parler ni à émettre le moindre son. Teresa s'affola et réveilla mes parents rapidement avant d'appeler des médecins. Ce fut la dernière image que je vis, mes parents et ma sœur autour de moi, paniqués. L'air n'entrait plus dans mes poumons, en tout cas pas assez pour me garder éveillé. Je fermai les yeux en souriant faiblement.

-Tom !! appela Teresa.

-Mon chéri, reste avec nous ! supplia ma mère.

-Thomas, un petit effort, les médecins arrivent ! encouragea mon père.

Ma tête s'enfonça dans mon oreiller et je m'endormis.

~

Lorsque je me réveillai, à mon grand étonnement j'étais encore dans mon lit. Je me sentais vraiment bien. Je n'avais plus mal nulle part. Mes parents et ma sœur n'étaient plus là. Il faisait jour, j'avais dû dormir le reste de la nuit.