OS Newtmas

Empoisonné

"C'est trop. Pourquoi m'infliges-tu ça ? Je sais que tu n'arrives pas à te retenir, mais... tu n'es pas un animal, quand même ! Tu peux calmer tes pulsions. Arrête de courir après tout ce qui bouge. Je le savais en m'engageant avec toi, mais ça n'en reste pas moins épuisant et... blessant ? Je ne compte pas pour toi ? Tu m'avais pourtant assuré le contraire..."

Thomas ratura sa feuille, puis la déchira et la lança dans la poubelle à travers sa chambre. Il ne parvenait pas à trouver la bonne façon d'exprimer ce qu'il ressentait. Pourtant, il avait terriblement mal au cœur. Il ne pensait même pas qu'une telle douleur pouvait être causée par des sentiments.

-Thomas ? Tu vas finir par te mettre en retard, mon bonhomme.

Le jeune homme soupira en se levant et poussa la porte de sa chambre. Il remercia son père de lui avoir rappelé l'heure puis sortit de la maison sans un mot. Il était d'humeur sombre depuis quelques semaines. Depuis le début de sa relation, en fait. Elle l'empoisonnait et le détruisait petit à petit. Il allait finir par succomber.

Il fallait que tout ça s'arrête le plus vite possible. Même aujourd'hui, si possible. Il fallait qu'il prenne son courage à deux mains pour se libérer de son emprise avant que ce ne soit trop tard. En arrivant devant le lycée, il avala sa salive nerveusement. Qu'allait-il découvrir cette fois-ci ? Il se prépara au pire.

Il était devant les casiers. Avec une fille. Il lui décochait des sourires charmeurs et elle gloussait en repoussant des mèches de cheveux derrière son oreille. Thomas enrageait. Il s'approcha à grands pas.

-Salut, Newt, déclara-t-il froidement.

La fille arrêta de rire bêtement et fit la bise au blond avant de s'éclipser.

-Tommy !

Newt se pencha pour embrasser son petit ami.

-Qui c'était ? s'enquit Thomas en désignant la fille. Vous aviez l'air de bien vous amuser.

-Fais pas ton jaloux, Tommy. Tu sais bien que je t'aime plus que n'importe qui. Tu me fais confiance, non ?

Le brun ne répondit rien. Il ne voulait pas mentir en répondant oui.

-Je te suis fidèle. Je parle juste avec plus de personnes que toi. Tu peux me citer un exemple d'infidélité ?

Newt était censé le faire sentir bien, pas le mettre mal à l'aise en lui rappelant qu'il n'était pas aussi populaire que lui. Et des exemples d'infidélité, il en avait des dizaines. Plusieurs de ses camarades lui avaient rapporté des baisers entre Newt et d'autres personnes, des mains baladeuses, en lui recommandant de ses méfier. Aucune preuve bien évidemement. Newt était trop intelligent pour ça. C'étaient juste des rumeurs, mais Thomas y croyait.

-Je prends ton silence comme un non. Tu vois que tu peux me faire confiance.

Thomas aimait Newt depuis extrêmement longtemps. Il ne pouvait pas se permettre de le perdre, même s'il souffrait. Pas après toutes ces années à espérer se faire remarquer.

Newt avait daigné lui adresser la parole seulement cette année. Pour lui proposer de manger ensemble. Par un quelconque moyen, il avait réussi à se faire offrir le repas par Thomas, mais celui-ci était trop heureux pour en tenir compte. Après tout, quelques euros étaient peu cher payé pour manger avec la personne de ses rêves. Par la suite, Newt avait eu un comportement exemplaire. Il avait soutenu Thomas, avait passé du temps avec lui, l'avait aidé, l'avait fait rire... Le brun y avait vu une tentative de rapprochement. Newt avait fini par embrasser Thomas et ils avaient commencé à sortir ensemble.

Leur relation avait tout de suite basculé. Comme si Thomas était desormais "acquis", Newt allait voir ailleurs plus que régulièrement. Mais dès que le brun parlait de rupture, il le rassurait en s'excusant et en promettant d'être plus présent. Il tenait parole quelques jours, puis tout recommençait.