Je te déteste

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Je te connais depuis longtemps. Très longtemps même. Depuis la maternelle je crois. En fait, il me semble que je t'ai toujours connu. Quand on est rentrés en petite section de maternelle, je ne te parlais pas beaucoup. Pas du tout même. Mais lui, il t'avait déjà repéré. Lui, c'était mon meilleur ami. Newt, tu te souviens ? Pas la peine de faire semblant, je sais que tu te rappelles de lui. Même si tu ne veux pas l'avouer.

À l'école primaire, vers huit ou neuf ans, je t'ai réellement remarqué. Tu étais adorable avec tes grains de beauté un peu partout et ton nez en trompette. Mon meilleur ami, que je connais depuis aussi longtemps que toi je crois, t'adorait. Mais pas au sens ami, non. Il t'aimait. Personne ne le savait sauf moi. On se racontait tout. Si jeune, il savait déjà qu'il était tombé amoureux de toi. C'est fou. Et c'est mignon. J'ai commencé à t'aimer moi aussi, vers le CM2. J'étais un peu timide, mais ce n'était rien comparé à lui. Il ne t'adressait jamais la parole, pourtant, il ne se passait pas une journée sans qu'il me parle de toi. J'ai commencé à devenir amie avec toi, mais je ne voulais pas me rapprocher au sens amoureux. Je ne voulais pas faire du mal à mon ami. Tu comprends ? Je ne pense pas. Tu t'en fous, toi, de faire du mal ou pas, tant que ton petit nombril va bien. En tout cas, moi, j'ai enfermé mes sentiments au fin fond de mon cœur pour qu'ils ne refassent jamais surface. Je devais respecter le fait que lui aussi soit amoureux de toi, depuis plus longtemps.

Au collège, on est restés ensemble. Je suis devenue vraiment amie avec toi et je m'efforçais de faire parler Newt avec toi. Tu ne lui répondais pas, ou à moitié. Tu le trouvais inintéressant, ennuyeux. La plus grosse erreur de ta vie.

Au lycée, malgré les nombreux établissements au choix, on était toujours tous les trois. Ce lycée était mon second choix, donc j'étais très déçue en apprenant que j'étais affectée à celui-ci. Mais quand j'ai réalisé que c'était également le lycée de mon meilleur ami, toute ma déception et ma tristesse se sont envolées et j'ai été plus qu'heureuse.

À notre première fête, tu étais invité. J'avais traîné Newt de force parce que je voulais qu'il se rapproche de toi. Il s'ennuyait ferme, quand tu nous as abordés. Je pensais qu'il avait une chance, mais c'était moi que tu avais dans le viseur. Tu m'as draguée toute la soirée et tu as même osé... tu as même osé m'embrasser. Malgré tous les cadenas enfermant mes sentiments qui s'ouvraient et mon amour qui me hurlait de répondre à ton baiser, je t'ai immédiatement repoussé. Et lui ?! Tu y as pensé ?! Moi oui. Je ne voulais pas le trahir. Je t'ai giflé directement de toutes mes forces. Je t'en voulais terriblement d'avoir eu le culot faire ça.

Durant mon année de seconde, j'ai rencontré mon premier petit ami, Alby. Il était adorable et très beau, grand, musclé et de peau noire. Il avait également un an de plus que nous. Tu t'en rappelles, je pense. Tu ne l'aimais pas beaucoup. Lui non plus, d'ailleurs. Tu essayais toujours de me draguer, dans l'espoir que je laisse Alby pour sortir avec toi. Mais plutôt mourir. Jamais je n'aurais fait ça à Newt, mon ami de toujours. Et puis, d'un jour à l'autre, tu m'as envoyé un message. Pas grand-chose, mais ça m'a réellement soulagé. Tu me disais que tu laissais tomber, que tu me foutais -enfin- la paix. Je l'ai montré à Alby, qui a lui aussi été content. Je lui avais toujours demandé d'être aimable avec toi, parce que je t'aimais bien, malgré tout. Mais de savoir que tu allais arrêter de me tourner autour l'avait grandement soulagé. Bref, j'ai pensé que tu allais pouvoir arrêter de faire une fixette sur moi et que tu allais pouvoir commencer à t'intéresser à Newt. J'ai donc organisé des millions de sorties "en couple" et en vous invitant, lui et toi. Vous vous êtes vraiment beaucoup découverts. Il faisait énormément d'efforts pour te parler, mais au début, tu ne lui répondais qu'à moitié, par syllabes. Je l'ai encouragé pour ne pas qu'il laisse tomber, mais c'était difficile pour lui. Petit à petit, Alby et moi parlions plutôt entre nous, et vous avez été forcés, enfin, tu as été forcé, de discuter pour ne pas vous ennuyer. Vous avez commencé à traîner ensemble, de plus en plus. On était tous les trois, ou même seulement vous deux, quand je restais avec Alby. Bien sûr, je n'avais pas la même relation avec toi qu'avec Newt, puisqu'il était mon meilleur ami, mais... Je sentais qu'il se passait quelque chose entre vous. Le lycée s'est passé sans encombres.

OS NewtmasOù les histoires vivent. Découvrez maintenant