Ce fameux soir où le soleil venait à s'endormir - parallèlement opposé à cette tristesse renseignée sur son visage - ce fameux soir qui venait clore une journée vécue, des instants qu'on additionne les uns aux autres, formant un seul et même chemin, tel un chapitre qui lentement viendrait se fermer pour être succédé d'un nouveau. Une forme de vie mourante, une vie qui aux premiers rayons venait à naître et qui maintenant se transforme en un souvenir.
Ce fameux soir, où le vent se propose de tourner lui-même cette dernière page venant achevé le temps qu'il restait à cette journée. Ce fameux soir d'automne venant présenter la nuit qui viendrait jouer une transition subtil, presque imperceptible pour la plupart, mais pas pour elle, car ce fameux soir, elle viendrait consciemment assister à cet événement. Elle viendrait partager un temps qui dans la normalité ne s'écoule pas, un temps qui ne se dilate pas, un temps qui ne se vie pas. Mais ce fameux soir, elle s'enfonce dans une brèche de ce temps qui, comme altéré par une anomalie, échappe au processus de réparation habituelle. Ce temps devient anormal, puis se multiplie autour d'elle formant un écho qu'elle seule peut percevoir, l'onde de ce temps répété se referme sur elle-même, elle devient cette amie qui l'enlace pour venir apaiser un morceau d'âme tristement échoué. Ce fameux soir elle s'efface peu à peu de notre réalité, le temps cancéreux est venu l'emporter, mais sa tristesse, elle, résiste à cette mutation du temps. Elle s'éveillera alors seule et purifiée durant une nuit que personne ne saura renseigner - à l'instar du visage où elle était déposée - lorsque le jour arrivera, lorsque le chapitre suivant commencera.