Un cimetière dans la pénombre,
la lumière nous v'nait des bombes.
À travers, ces champs de tombes,
c'est la pierre qui nous raconte
la haine, la honte
d'une guerre immonde.
C'est le tonnerre, qui hurle qui gronde. Sous les averses, c'est rude et sombre. La vie s'arrête, la pause est longue. La mort réserve, une place sans nom.
De la poussière sur les décombres, les belles promesses naissent et s'effondrent. C'est leurs prières qui nous incombent. On s'troue la chaire pendant qu'ils jonglent.
Plus une civière, tous ils renoncent. On nous enterre sans émotion. C'est un hiver qui se prolonge dans un désert où vit le mensonge. Où l'on opère toutes les réponses pour les défaire de nos questions.
Triste mystère, c'est nous le nombre, et eux qui s'terre sous leurs éch'lons. Mais si ils perdent, c'est qu'nous mourrons. C'est nous les maîtres, et eux les cons.
Toutes ces vipères règnent dans l'ombre, à la recherche de nos secondes. Prenez c'qui reste, gardez la montre. C'est notre cancer, faites-en votre comble.
L'enfer se montre, derrière les contes.
La richesse fonde autant qu'elle trompe.
La vie est belle mais elle s'effondre, derrière les trêves s'cache une prison.
Artificielle est cette colombe, comme les sirènes, elle aime corrompre.
Les frontières que l'on affronte, laissent des cratères où jouissent les songes.
Est-ce qu'on est fier de notre nation ? Ou est-ce qu'on perd notre compassion ? Est-ce une sagesse notre exemption ? Ou une faiblesse de jeunes poltrons ? La rivière est si profonde que tous nos rêves s'y confondent.
On a d'la haine contre cette mission, on souhaite rentrer à la maison. Pour que nos chères et tendres passions, fassent disparaître les mauvais sons. C'est de nos lèvres que l'on tient bon. Prenez nos lettres comme une caution. Pour qu'ils se rappellent que même les pions, portaient une tête avant le canon.
C'est le soleil, qui nous surplombe,
qui nous révèle la terre des monstres.
Ce sont ces vers que l'on prononce
qui vous dénoncent l'envers du monde.
