Rien n'est facile, rien n'est gratuit.

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J'avance dans ta vie comme dans la nuit. Prudence, il y a dans tes yeux des étoiles me cachant tes vices. Rien n'est facile, rien n'est gratuit. À chaque rencontre, j'attends en me demandant après quoi j'en paierais le prix.

Je ne suis pas danseur mais j'aimais tant danser au milieu du salon. Quand mes mains apprenaient à guider tes hanches le temps d'une chanson. La musique faisait battre mon cœur, mais il s'est mis à chanter pour nos moments sans un son. C'est étrange, rien ne faisait plus de bruit que notre silence le plus profond. On s'enfuit, mais on ne se quitte jamais vraiment. Je maudis les non-dits qui nous séparent partiellement. Je sais, j'étais distant, mais j'aimais quand tu essayais d'attirer mon attention. Tu sais, j'ai beau être ce garçon seul et triste, tu étais la seule à me faire rire sans raison. Je t'attends encore, comme si ta présence effacerait mes absences. Comme si ton visage soignerait mes souffrances. Même si c'est trop tard pour être présent, je sais que nos coeurs, eux, sont toujours en constante connexion.

Je pleure quand tu pleures, tu souris quand je te souris. J’ai peur de ce que j’aimerais, j’ai peur de ce que tu voudrais. Tu ne m’encenses que pour mieux m’ignorer, pour que j’y repense sans pouvoir t’oublier. Tu t’amuses de ma fragilité, tu abuses de ta sensualité. Ta douceur est un poison hypnotisant mes pensées. Je cherche ton regard et je le fuis quand je viens à le trouver. Je baisserai les armes quand je ne douterai plus de ta sincérité. Tu m’accordes trop d’attention, tu t’accroches aux mauvaises impressions. Tu penses me connaître, ton arrogance sera ma perte. Je vois ton petit jeu, je l’ignorerais autant que je le peux. Mais c’est en voulant fuir que je me suis condamné, on ne fuit pas quand on n'a rien à se reprocher. Ce même sentiment à chacune de nos discussions, je tremble et je souffre, je vis une relation avant qu’elle ne se joue. Je sens tes yeux me regarder, ça remplit les miens de solitude. Non, personne ne peut m’approcher sans déclencher un point de rupture. Esquive moi pour éviter que je n’aie à t’esquiver. Embrasse moi pour que je n’aie plus à y penser. Je gommerais ces mots si ça pouvait effacer ton visage. Je maquillerai mon cœur pour que le tien tourne la page. Qu’est-ce que tu attends de moi ? Je ne serais pas ton ami, je ne crois pas en notre amitié. Si tu ne me déçois pas, c’est moi qui le ferais. Ne me tend pas la main si c’est pour la lâcher, ne me regarde pas si c’est pour m’oublier. D’autres ont réussi pour que je sache comment te faire échouer.

Je lui en veux de respecter les distances que je crée. Je suis envieux d'éprouver l'indifférence qu'elle émet. De mal en mieux, de mieux en pire. J’appréhende chaque question comme si j’avais peur de mentir. Mais le mensonge est sa vérité, je m’enfonce dans un dialogue où le sens est altéré. Alors ne me demande pas d’être gentil, j’ai compris que tes attentes sont contraires à tes envies. Tu aimerais que je t'appelle, que je réponde à tes problèmes. Tu voudrais être dans mes poèmes pour entendre ces mots qui effaceront ta peine. Mais les "je t'aime" sont des mensonges que ne prononceront plus mes lèvres et tes appels resteront sans réponses à l'image de tes promesses. Essuie tes larmes, je ne les mérite pas. Poursuis et clame que tu ne m’appartiens pas. Il n’y a, dans sa tête, plus la place pour toutes mes pensées. Elle ne veux plus de la tendresse qu’elle m’avait demandée. Pourquoi l’avoir ouvert si c’était pour le refermer ? J’essaye de savoir ce que, de mon cœur, tu as retiré. Pour l’instant je ne vois que le creux que tu y as laissé. Je n'ai plus envie d’avoir envie de t’écouter. C’est un dilemme entre mon cœur et mon esprit. Je suis toujours celui que tu as rencontré, mais tu dis que tu ne m’aimes plus autant qu’à nos prémices. C’est logique si je doute de ta sincérité, tu ne daignes pas me dire ce qui t’a fait changer d’avis. Je suis assez solide pour encaisser la vérité, mais c’est comme si tu ne voulais pas être celle que l’on oublie. Je n’ai pas vraiment envie d’oublier. Je n’ai vraiment pas envié que tu t’en ailles. J’aimais tellement cette façon d’exister que j’ai simplement manqué la bataille. Je t’avais dit que je n’avais rien à offrir, appart de l’amour et de la sincérité. Tu m’as pris ces choses qui pour moi n’ont pas de prix, je n’ai plus les armes pour tout recommencer. J’écris l’amour, j’écris la mort. J’écris mes doutes à l'encre noire sur mon corps. Je vis toujours, je l’aime encore. Je précise les contours que son miroir laisse sur mon cœur. Ce n’est pas grave si elle m’oublie, je serais celui qui garde tous nos souvenirs. Elle prend le large pour vivre sa vie, je la regarde depuis la rive. C’est un naufrage, elle était mon navire, et son amour, la vague qui m’engloutit.

Morceaux D'âmeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant