Il est encore tôt, mais je sors pour rencontrer le jour. Je partage en une photo, l'émotion du rendez-vous. J'en garde un souvenir qui ne sont pas des mots, j'en retire un sourire qui ne sonne pas si faux. Un bonheur si facile à obtenir, de bonne heure, j'ai bien fait de m'en sortir. Je lâche le crayon, je jette le cahier, j'accorde de nouveau de l'importance aux rayons orangés.
Je vivais comme un drogué attendant le prochain plongeon, toujours plus mal sans me respecter en demandant de nouveau pardon. Et j'ai assisté à mon propre enterrement, papa n'a pas su comment sécher les larmes de maman. Encore une fois, j'ai déçu mes parents, c'est une image qui hante mon inconscient. Je veux sortir du cercueil dans lequel je me suis enfermé, je panique à l'intérieur d'un corps que j'ai moi-même saccagé. Si seulement, je n'avais pas choisi de m'en sortir tout seul, je n'en voudrai plus, aujourd'hui, à ce putain d'orgueil. Le truc, c'est que la confiance est un piège inapparent, duquel la méfiance acquiert son avènement. Alors je communique en mode avion, pour que les existences des autres me confondent. Pour qu'ils m'oublient sans m'avoir déçu, sans oublier que je les ai perdus. Il m'est impossible d'entretenir des relations, je passe pour l'insensible qui vit par procuration. Ce n'est pas si grave, c'est seulement ma faute. Je suis l'esclave des règles que je m'impose. Je suis l'otage et le ravisseur, négociant une phrase pour libérer mon cœur. Cette chose, qui s'allume en moi en sortant du néant, qui brise le silence par de simples battements, tend à me rappeler qu'il maintient en vie ce que j'essaye d'oublier. Qu'il ne cesse de battre pour celui qui refuse de combattre ses accès. J'admire cette volonté qui fait face à mon esprit, j'assiste sans intervenir à ce terrible conflit. Je sais que mon cœur viendra à gagner, j'ai encore des choses à dire et des compétences à prouver. J'ai des roses à offrir, à ceux qui m'ont brisé. J'espère qu'ils sauront éviter les épines à défaut de les porter.
Tout ce temps passé à écrire, je me suis perdu dans mes pensées. Ce n'était pas sans réfléchir, c'était pour mieux me retrouver. À présent, je profite du soleil sans me brûler, je n'ai finalement pas besoin d'écrire sur le bonheur, il me suffit de le respirer.