Dernier message, dernière rancœur, même si mes appels trouvent toujours ton répondeur. Derrière ce grillage qui renverse ton cœur, je me rappelle avoir un jour, trouvé mon bonheur.
S'il te plaît, reflète- moi, s'il te plaît, libère- moi. Tout ce que je voulais, c'est discuter. J'ai fait le voeu que tu puisses m'écouter. Comment traduire ce que tu ne comprends pas ? Pourquoi avoir arrêté de se dire ce qu'on savait déjà ? L'écrire pour ne pas l'oublier, ne pas l'avoir dit car trop long pour l'accepter. Le temps s'est échappé, sans que je ne puisse t'en offrir, on s'est empoisonné et je suis le seul à souffrir. Et il pleut sur nos têtes, il pleut sur mes joues. Est-ce qu'il faut que je m'inquiète si tout devient flou ? Ce n'est plus l'amour qui me rend aveugle, je ne le serais plus si, sans détour, je fais mon deuil.
Je t'aime autant que j'aime être seul, alors que je ne m'aime pas. Je m'aime seulement quand il n'y a plus un œil se dirigeant vers moi. J'aurais aimé être seul avec toi, que l'on soit seul ensemble au moins une fois. J'aurais voulu te parler, ne pas laisser l'autre être heureux de tout gâcher. Malheureusement je ne sais pas parler, j'étais comme spectateur d'une relation où mon rôle devait rester inchangé. Boire pour oublier que j'existe sans exister, boire pour reconnaître mon faux visage dans les reflets. Une bouteille qui se vide, une boisson traitée avec dédain car le goût importe moins que le degré du poison dans le liquide.
Pardon si je m'isole, pardon si je bois. Pardon si je rigole quand il ne le faut pas. Pardon si mes paroles changent la vision que tu as, c'est parce que l'alcool fait de moi ce que je ne suis pas. Si je suis distant c'est pour mieux te manquer, si je fuis tout le temps c'est pour que tu reviennes me chercher. Si je ris souvent c'est que je t'ai à mes côtés. Si j'écris autant c'est pour extérioriser, ce que je vis secrètement dans mes pensées. Désolé si c'est trop tard pour m'excuser, beaucoup trop d'années se sont écoulées, mais je n'ai toujours pas trouvé le temps de me rattraper. Désormais je compte les pages qui nous ont raconté, je ronge l'espoir de nous préserver, mais ces pages sont faites pour se tourner et notre chapitre s'est à présent terminé.
Blanche est sa robe dans chacun de mes rêves. Je m'accroche mentalement pour retarder le réveil. Le sens de mes mots, la forme de ses lettres. Rien n'apaisera mieux les maux que d'accepter son mal-être. Dans le cendrier, je laisse le mégot de cendrillon. Je vis comme si je n'avais plus pieds et qu'elle était maîtresse de mes respirations. Inconsciente de son emprise, insouciante de toutes mes crises, c'est le démon qui vit comme la victime qu'elle brutalise.
Brûle, et éclaire ce qu'il me reste. Hurle, et brise le silence qui me guette. Ma peine sera ta douleur, emmène tout ce qui reste et laisse notre amour se consumer jusqu'aux premières lueurs.